LOPPINOT, JEAN-CHRYSOSTOME, notaire, greffier et procureur du roi à Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.), puis greffier à Plaisance (Placentia) ; circa 1699–1712.

Originaire de la paroisse de Saint-Nicolas de Paris, Loppinot reçut une commission de greffier à Port-Royal, le 5 avril 1699. Dans les disputes entre Brouillan [Monbeton] et l’abbé Maudoux, il prit le parti du curé et s’attira ainsi l’hostilité du gouverneur, mais se réconcilia ensuite avec lui. Le 4 mai 1704, il fut nommé procureur du roi et, l’année suivante, passa en France, comme délégué des Acadiens qui demandaient le rappel de Brouillan. Le 15 décembre 1706, il obtenait de Subercase [Auger] la concession d’une seigneurie, au Cap-Fourchu (Yarmouth, N.-É.). Il ne recevait que 100, puis 150# par année, comme appointements, de sorte qu’il devait faire du commerce pour subsister. Son habitation de Port-Royal, détruite par un incendie en 1708, le fut encore en juin 1710. Quelques mois plus tard Nicholson s’emparait de Port-Royal. Loppinot émigra alors à Plaisance, où il obtint l’emploi de greffier en 1712. Mais le traité d’Utrecht cédait bientôt Terre-Neuve à l’Angleterre. Loppinot dut ensuite retourner en France, car on perd sa trace.

Une petite partie de ses minutes notariées subsiste dans les archives de France. De son mariage avec Jeanne (ou Marie) Doucet, veuve du juge Dubreuil, il avait eu cinq enfants ; deux de ses fils, Jean-Chrysostome et Louis, servirent plus tard dans les troupes de la marine, à Louisbourg.

René Baudry

AN, Col., B, 20, 25, 27, 29, 32, 36 ; Col., C^11D, 4–6 ; Col., E, 290 (dossier Loppinot) ; Col., F³, 54, f.447 ; Section Outre-Mer, G³, 2 040 (notaires d’Acadie) ; 2 054–2 055 (greffe de Plaisance),