LÉPINE, JEAN-BAPTISTE, chef métis dont la vie n’est connue que de 1869 à 1871.

Jean-Baptiste Lépine était probablement le fils de Jean-Baptiste Lépine (1792–1876) et de Julie Henry. En juillet 1869, il fut nommé par un groupe de Métis de la colonie de la Rivière-Rouge pour organiser avec Baptiste Tourond une patrouille qui aurait pour tâche de surveiller étroitement les faits et gestes des Canadiens dans la colonie et de mettre celle-ci en garde contre les étrangers suspects d’avoir des vues sur les terres des Métis. En mars 1870, il devint membre du conseil de guerre présidé par Ambroise-Dydime Lépine*, qui condamna à mort Thomas Scott* parce qu’il s’était rebellé contre le gouvernement provisoire de Louis Riel*. Des sept membres du conseil, Lépine fut l’un des deux qui s’opposèrent à la peine capitale.

À l’automne de 1871, au moment où une invasion fénienne menaçait la province du Manitoba, les chefs métis tinrent un certain nombre de réunions auxquelles Lépine assista. Le but de ces assemblées était de déterminer les mesures que les Métis devraient prendre si l’invasion se produisait. Au cours d’une réunion le 4 octobre, Louis Riel annonça qu’un émissaire était venu de la part de William Bernard O’Donoghue, associé de Riel en 1868 et 1870, demander aux chefs métis de le rencontrer à Pembina, du côté américain de la frontière. Riel déclara plus tard que tous les chefs métis, à l’exception de Lépine et d’André Nault, avaient refusé de s’y rendre. Ces deux-là, dit-il, « y étaient allés de leur propre chef » pour essayer de découvrir les intentions d’O’Donoghue. Le 6 octobre, Lépine et Nault rapportèrent qu’O’Donoghue se proposait de s’emparer du poste de la Hudson’s Bay Company situé à la frontière et désirait la collaboration des Métis. Les chefs métis décidèrent de tenir des assemblées dans toutes les paroisses francophones de la colonie afin d’adopter une ligne de conduite. Le 7 octobre, Lépine présida à Pointe-Coupée (près de l’actuelle Sainte-Agathe) une réunion au cours de laquelle on décida que les Métis répondraient à l’appel aux armes du lieutenant-gouverneur, Adams George Archibald*, afin de repousser les envahisseurs. Le jour même, Riel offrit les services de ses partisans métis au lieutenant-gouverneur. Mais il ne fut pas nécessaire de recourir aux forces anglaises ou françaises de la province car les Féniens furent facilement cernés et ramenés aux États-Unis. On ne sait rien de Lépine après 1871.

Jean-Baptiste Lépine participa étroitement à l’action des partisans métis de Riel, mais, dans cette action, il fut manifestement éclipsé par son frère, Ambroise-Dydime.

Hartwell Bowsfield

Morice, Dict. hist. Can. et Métis, 183.— Begg, Hist. of North-West, II : 68–71.— Stanley, Louis Riel, 55, 173.— J. P. Pritchett, The origin of the so-called Fenian Raid on Manitoba in 1871, CHR, X (1929) : 2342.— A.-H. de Trémaudan, Louis Riel and the Fenian Raid of 1871, CHR, IV (1923) : 132–144.

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Hartwell Bowsfield, « LÉPINE, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lepine_jean_baptiste_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    28 novembre 2024