LEAVITT, THOMAS, homme d’affaires, né vers 1795 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, fils de Jonathan Leavitt et de Hephzibah Peabody ; le 26 juillet 1822, il épousa dans la même ville Mary Ann Ketchum ; décédé le 24 octobre 1850 au même endroit.

Thomas Leavitt était fils et petit-fils de colons établis dans la vallée de la Saint-Jean avant l’arrivée des vagues d’immigrants loyalistes. Son père avait débarqué à la pointe Portland (Saint-Jean) en 1762, en compagnie de James Simonds*, et avait travaillé comme capitaine de navire et lamaneur pour la Simonds, Hazen, and White avant la Révolution américaine. Son grand-père maternel, le capitaine Francis Peabody, avait été l’un des fondateurs et dirigeants de la colonie de Maugerville [V. Israel Perley*]. Les deux autres filles de Peabody avaient épousé James Simonds et James White. Thomas Leavitt appartenait donc à un réseau familial aussi vaste qu’influent. Son père avait fait fortune comme propriétaire de navires et marin dans la nouvelle ville loyaliste de Saint-Jean et, à sa mort en 1811, il laissa un héritage considérable à ses huit fils et à ses deux filles. Thomas, pour sa part, reçut la moitié de la maison familiale, quatre lots de valeur à Saint-Jean ainsi que le septième d’un grand domaine situé en bordure de la Miramichi.

À titre de marchand, Leavitt fut admis en 1817 comme citoyen de la municipalité de Saint-Jean et, jusqu’à sa mort, il joua un rôle actif et influent dans la vie commerciale du Nouveau-Brunswick. Comme la plupart des grands marchands qui s’établirent tôt dans la ville, il devint locataire perpétuel d’un lot de grève dans le port, ce qui lui permettait d’y avoir son propre quai. Il fit d’ailleurs de cet endroit le foyer de ses activités commerciales : des droits perçus auprès des usagers de son quai, il tirait un revenu modeste mais régulier. Dans les années 1830 et 1840, parvenu au faîte de sa carrière, il serait représentant de la Liverpool Association of Underwriters et de plusieurs compagnies d’assurances maritimes de New York. En 1835, il deviendrait consul des États-Unis à Saint-Jean.

La croissance de ses intérêts commerciaux amena Leavitt à s’intéresser à l’infrastructure financière de la province. Trop jeune pour participer à la formation de la Bank of New Brunswick en 1820, il fit pression à partir de 1824 en faveur de la création d’autres établissements bancaires, comme nombre de jeunes marchands ambitieux qui voulaient pouvoir compter sur une augmentation rapide du capital. Cela le mena finalement, en 1837, à la présidence de la City Bank puis, après l’absorption de celle-ci par la Bank of New Brunswick en 1839, à la présidence de cet établissement. En outre, il s’associa à deux compagnies d’assurances maritimes de Saint-Jean.

Leavitt fit clairement connaître sa position sur la plupart des questions qui touchaient la communauté marchande de Saint-Jean. Il s’opposa au Debtors Bill de 1822, qui aurait allégé les pénalités imposées aux débiteurs en fuite, réclama des sanctions légales contre ceux qui prenaient du bois flottant dans les cours d’eau de la province, s’opposa à la pratique qui consistait à permettre à certains marchands autorisés d’importer directement des biens américains et de les vendre aux enchères publiques et plaida en 1831 en faveur de primes sur le tonnage de tous les navires construits et armés au Nouveau-Brunswick. De plus, il fut un membre actif de la Saint John Chamber of Commerce.

Leavitt était également franc-maçon et membre de l’Église presbytérienne d’Écosse. Actif au sein de la congrégation St Andrew, il participa en 1832 à la lutte que le conseil d’administration mena pour arracher la gestion financière aux conseillers presbytéraux. Dans les années 1830, il milita au sein d’un vaste groupe de presbytériens de la ville qui, en réclamant la nomination de non-épiscopaliens au Madras School Board et au conseil du King’s College, contestait le monopole exercé sur l’éducation provinciale par l’Église d’Angleterre.

Thomas Leavitt s’éteignit à Saint-Jean le 24 octobre 1850 à l’âge de 55 ans ; il laissait dans le deuil quatre fils et trois filles.

Thomas William Acheson

APNB, RG 4, RS24, S33-P11 ; RG 7, RS71, 1811, Jonathan Leavitt.— A schedule of the real estate belonging to the mayor, aldermen and commonalty of the city of Saint John [...] January, 1842 (Saint-Jean, N.-B., 1849 ; copie aux APNB).— New-Brunswick Courier, 28 mars, 14 nov. 1835, 1er avril, 13 mai 1837, 11 mai 1839, 1er janv. 1842, 26 oct. 1850.— Morning News (Saint-Jean), 25 oct. 1850.

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Thomas William Acheson, « LEAVITT, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/leavitt_thomas_7F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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