LE FEVRE, FRANÇOIS, prêtre, sulpicien, supérieur du séminaire de Saint-Sulpice en Nouvelle-France, grand vicaire de l’évêque de Québec, supérieur ecclésiastique de l’Hôtel-Dieu de Montréal de 1676 à 1678 et des sœurs de la congrégation de Notre-Dame de 1676 à 1677 ; né à Ecouis, diocèse de Rouen, et décédé à l’abbaye Saint-Victor de Paris, en 1718.

Le Fevre entra au séminaire de Saint-Sulpice, à Paris, en mars 1667 et y demeura jusqu’à son ordination. Il s’embarqua pour la Nouvelle-France en juillet 1672 et, pendant les trois années qui suivirent, exerça les fonctions de supérieur du séminaire de Saint-Sulpice à Montréal. Au grand désappointement du supérieur des Sulpiciens à Paris et des missionnaires attachés à la mission de Kenté (Quinte), Le Fevre ordonna l’abandon de cette mission. Il retourna en France en 1675, sans doute pour justifier sa décision, puis revint dans la colonie l’année suivante avec le titre officiel de supérieur des Sulpiciens en Nouvelle-France.

Pendant les deux années que Le Fevre vécut encore dans la colonie, son attitude hautaine et son manque d’égards envers les gens blessèrent plusieurs des personnes avec lesquelles il eut à travailler ; néanmoins, sa ferveur, sa fidélité aux règles et son intransigeance apportèrent au séminaire de Montréal la discipline et l’ordre dont l’institution avait besoin. En septembre 1677, il présenta au Conseil souverain, pour enregistrement, la constitution du séminaire de Montréal. Avant de retourner en France, en octobre de l’année suivante, il eut la sagesse d’opposer un refus à Mgr de Laval qui offrait l’île Jésus aux Sulpiciens. Il s’appuya sur le fait que le séminaire était déjà propriétaire d’une étendue plus que suffiisante de terres inexploitées.

Le nombre de postes qu’il occupa par la suite, démontre, semble-t-il, qu’il était incapable de travailler dans l’harmonie avec autrui. On l’assigna d’abord à la direction du séminaire de Bourges mais, en 1683, il partit pour l’Orient dans l’intention de se consacrer au travail missionnaire. Il n’a sans doute jamais atteint sa destination puisqu’en 1685 il était déjà de retour en France, après un court séjour à Rome en qualité de représentant des évêques du Levant. Trois ans plus tard, il se retira dans une annexe que le séminaire de Paris réservait à ses prêtres malades. Cette « Petite Communauté » fut abolie en 1690 et Le Fevre dut retourner au séminaire proprement dit où il mourut en 1718.

C. J. Russ

ASSM, Biographies : François Le Fevre ; Correspondance générale, 2e partie, lettres de M. Tronson, I : 8, 19.— Jug. et délib., II : 163s.— J.–B.–A. Allaire, Dictionnaire biographique du clergé canadien-français (6 vol., Montréal, 1910–1934), I : 332.— Henri Gauthier, Sulpitiana (Montréal, 1926), 227.

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C. J. Russ, « LE FEVRE, FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/le_fevre_francois_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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