LANDRON, JEAN-FRANÇOIS, orfèvre, marchand, né à Québec le 27 décembre 1686, fils d’Étienne Landron, marchand, et d’Élisabeth de Chavigny, décédé probablement en 1760.
Aucun document ne nous renseigne sur l’enfance et l’éducation de Jean-François Landron. Ce n’est qu’à partir de 1719, année de son mariage, que nous retrouvons sa trace. En effet, le 10 novembre de cette année, il signait à Montréal, devant le notaire Michel Lepallieur*, son contrat de mariage avec Marie-Anne Bergeron. La cérémonie de mariage fut célébrée le 22 du même mois. Né à Québec, marié à Montréal, il apparaît en 1724 aux livres de comptes de l’église Notre-Dame de Québec à titre d’orfèvre. Pour la fabrication d’un encensoir, il reçut cette année-là du marguillier en fonction la somme de 138# 12s. 6d., soit la moitié du coût total, les chanoines du chapitre devant payer la différence. Toutefois, l’orfèvrerie ne semble pas avoir été sa seule profession. Comme l’orfèvre Michel Cotton, qui fut aussi cordonnier, Jean-François Landron fut contraint d’exercer d’autres activités afin de s’assurer un revenu convenable. Cette diversité d’occupations ne se rencontre pas seulement chez les orfèvres, mais aussi chez les peintres et les sculpteurs.
Un document daté du 17 juillet 1728 mentionne que Landron, orfèvre, achète de Pierre Trefflé, dit Rottot, « cinquante quarts de pois verts à raison de neuf livres le quart » et, en contrepartie, promet de « fournir et livrer aud. sieur Rotot quatre barrique d’Eaudevie, quatre barrique de Guildive huit barrique de vin de Bordeaux cent minots de sel ». Un tel document démontre l’importance des activités commerciales de Landron dont le métier officiel demeure celui d’orfèvre, d’après cet acte notarié. Il semble qu’à partir de 1730, Landron se soit occupé de plus en plus de commerce. C’est du moins ce que nous laissent supposer les jugements et délibérations du Conseil supérieur de cette époque. En effet, les causes dans lesquelles fut impliqué Landron se rapportent en général au commerce, et lui-même n’est presque plus désigné comme orfèvre mais comme marchand, bourgeois ou négociant. Il aurait même, s’il faut en croire un document de l’époque, organisé en 1730 une loterie dont les biens étaient évalués à un peu plus de 2 025#. En 1731 il achetait, à l’île Jésus, un bateau appelé le Saint-Guillaume, moyennant la somme de 1 800#. Il aurait possédé en outre, d’après les ordonnances des intendants de 1744 et 1747, deux autres bateaux, l’Heureux Retour et le Saint-François, pour les besoins de son commerce sur la côte du Labrador.
Il semble donc que Landron ait été plus marchand qu’orfèvre durant une grande partie de sa vie. Malgré cela, il ne semble pas avoir délaissé complètement l’orfèvrerie puisqu’en 1742, lors de l’inventaire après décès de Jacques Pagé, dit Carcy, il est nommé expert pour l’estimation des outils d’orfèvre et d’horloger du défunt. Il nous reste encore aujourd’hui quelques témoignages de l’œuvre de Landron. Le Musée du Québec possède trois pièces d’orfèvrerie marquées de son poinçon : on peut y lire ses initiales « I.F. sur L surmontées d’une fleur de lys ».
Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude le lieu et la date du décès de Jean-François Landron. Cependant, il est permis de situer sa mort entre le 26 juillet 1756, alors qu’il devint parrain de Françoise Poisset, et le 7 novembre 1760, date à laquelle sa veuve prêta de l’argent. Un document, tiré des archives judiciaires de Beauce (Saint-Joseph-de-Beauce), mentionne qu’un certain François-Xavier Landron, « vivant négociant à Québec », a été inhumé le 24 janvier 1760 dans la paroisse Saint-Joseph. Seule une légère variante dans le prénom nous empêche d’affirmer positivement que cet acte de décès est celui de Jean-François Landron.
En collaboration avec Michel Cruchon et André Juneau
AJQ, Registre d’état civil, Notre-Dame de Québec, 27 déc. 1686, 26 juin. 1756.— ANQ, Greffe de Jacques Barbet, 17 juill. 1728 ; Greffe de R.-C. Barolet, 7 nov. 1760 ; Greffe de J.-N. Pinguet de Vaucour, 18 juin, 17 août 1742.— ANQ-M, Greffe de François Coron, 17 mai 1731 ; Greffe de Michel Lepailleur, 10 nov. 1717.— Archives judiciaires de Beauce (Saint-Joseph-de-Beauce), Registre d’état civil, Saint-Joseph-de-Beauce, 24 janv. 1760.— IOA, Dossier Jean-François Landron, orfèvre.— P.-G. Roy, Inv. coll. pièces jud. et not., I : 83.— Tanguay, Dictionnaire.— Gérard Morisset, Évolution d’une pièce d’argenterie (« Collection Champlain », Québec, 1943), 8s.— Marius Barbeau, The Indian trade silver, MSRC, 3e sér., XXXIV (1940), sect. ii : 27–41 ; Old Canadian silver, Canadien Geographical Journal (Ottawa), XXII (1941) : 150–162.
En collaboration avec Michel Cruchon et André Juneau, « LANDRON, JEAN-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/landron_jean_francois_3F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
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