LANCTÔT, MAGLOIRE, avocat et juge, né à Saint-Constant de Laprairie, dans le Bas-Canada, le 4 mars 1823, du mariage d’Alexis Lanctôt et d’Agnès Boire, décédé à Saint-Hyacinthe le 18 avril 1877.
À la mort de son père, en 1834, Magloire Lanctôt fut adopté par son oncle le notaire Pierre Lanctôt qui le fit instruire au collège de Montréal. Reçu avocat en 1847, il exerça d’abord sa profession à Montréal où il se spécialisa en droit criminel, spécialité à laquelle peu de juristes canadiens-français s’intéressaient à l’époque. En 1849, il fut l’un des signataires du Manifeste annexionniste, dans lequel on proposait, comme solution aux problèmes économiques et politiques, une union avec les États-Unis. Il fut maire de Laprairie de 1858 à 1862. En 1863, il se fixa à Saint-Hyacinthe, centre juridique et politique très important, et fit partie de l’étude que dirigeait Louis-Victor Sicotte*, chef du gouvernement de la province du Canada avec John Sandfield Macdonald en 1862 et 1863. En 1867, aux élections provinciales, Lanctôt se présenta comme candidat conservateur dans Saint-Hyacinthe. Il fit la lutte en faveur de la Confédération qui venait de naître et il fut défait par Pierre Bachand, l’un des rares candidats libéraux élus à l’Assemblée législative du Québec, grâce à sa grande popularité. Après avoir été avocat de la couronne pour les districts de Saint-Hyacinthe et de Bedford, Lanctôt fut nommé par le gouvernement du Québec magistrat à Saint-Hyacinthe, le 4 novembre 1870.
En 1874, Magloire Lanctôt publia, à Montréal, Le livre du magistrat, dont une édition fut reprise en 1896 par Benjamin-Antoine Testard de Montigny. On y trouve un exposé des détails de la procédure et des règles de la preuve en matières criminelles. Orateur aimé des foules, Lanctôt prononça plusieurs discours dans des circonstances officielles et en particulier aux fêtes de la Saint-Jean-Baptiste. Il mourut le 18 avril 1877 à Saint-Hyacinthe. Le jour même, les membres du Barreau de Saint-Hyacinthe se réunirent pour attester « que par son intégrité, son intelligence et son urbanité, M. Lanctôt [avait] rempli ses fonctions judiciaires dans le district, avec honneur pour lui et avantage pour le public ».
Magloire Lanctôt avait épousé en 1850 Angélique Raymond, fille de Jean-Moïse Raymond, député de Laprairie de 1824 à 1838. Ils eurent plusieurs enfants.
Magloire Lanctôt, Le livre du magistrat (1re éd., Montréal, 1874).
Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 19 avril 1877.— La Minerve (Montréal), 20 avril 1877.— Chapais, Histoire du Canada, VI : 307–325.— Joseph Chevalier, Laprairie ; notes historiques à l’occasion du centenaire de la consécration de l’église (s.l., [1941]).— C.-P. Choquette, Histoire de la ville de Saint-Hyacinthe (Saint-Hyacinthe, 1930).— Philippe Constant [J.-J. Lefebvre], Famille Lanctot, MSGCF, X (1959) : 27–48.
J.-C. Bonenfant, « LANCTÔT, MAGLOIRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lanctot_magloire_10F.html.
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Auteur de l'article: | J.-C. Bonenfant |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
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