KIRBY, JAMES, avocat et journaliste judiciaire, né le 28 janvier 1840 à Montréal, fils de Robert Kirby, commis au commissariat de l’armée, et de Mary Ladly ; décédé célibataire le 15 février 1914 à Westmount, Québec.

Le père de James Kirby arriva au Bas-Canada en 1827. Kirby passa son enfance à Chambly, où il fréquenta une grammar school anglicane. Il retourna à Montréal en 1852 et, après un an dans une école privée, entra en septembre 1853 à la High School of Montréal, où il obtint un diplôme trois ans plus tard. En 1859, le McGill College lui décerna une licence ès arts et la médaille d’or Henry Chapman, qui était remise chaque année au meilleur diplômé en lettres. Après avoir terminé une licence en droit et étudié aux cabinets d’Alexander Cross et de Henry Bancroft, Kirby fut reçu au barreau en 1862. La même année, il obtint une maîtrise ès arts de McGill. En 1893, il recevrait le titre de conseiller de la reine.

Tout au long de son existence, Kirby s’intéressa à la fois au droit et au journalisme. En 1860, grâce à David Kinnear*, un des propriétaires du Montreal Herald, il écrivit un article sur Montréal pour The new American cyclopædia : a popular dictionary of general knowledge (16 volumes, New York, 1858–1863). En outre, il édita The British North American almanac [...] 1864 [...], que John Lovell* publia à Montréal probablement cette année-là. En compilant ce recueil de renseignements « exacts et sérieux » sur des sujets aussi variés que les poids et mesures, l’histoire, la géologie et les pêches, Kirby se situait dans la tradition d’« inventaire » de la science victorienne. Des experts réputés l’aidèrent, dont John George Hodgins à propos de l’éducation dans le Haut-Canada, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau* au sujet de l’éducation au Bas-Canada et l’ingénieur Samuel Keefer* à propos des chemins de fer. En 1869, toujours pour le compte de Lovell, Kirby composa des portraits des provinces du Canada pour le Canadian dominion directory [...], paru pour la première fois à Montréal en 1871. Il rédigea aussi des articles judiciaires pour le Montreal Daily Witness, puis, de 1871 à 1878, fut premier rédacteur en chef adjoint et rédacteur d’articles de fond à la Gazette de Montréal.

Vu son goût pour le journalisme, Kirby ne pratiqua jamais le droit et se spécialisa plutôt en rédaction judiciaire. Selon une nécrologie, il était le « meilleur rédacteur judiciaire à avoir jamais écrit sur des questions de droit dans la province ». L’entrée de jeunes et brillants avocats dans le domaine de la rédaction judiciaire était d’une grande importance. Elle reflétait la professionnalisation du droit au Québec et le pouvoir croissant des écoles de droit. En cette période où la province codifiait son droit civil et son droit de procédure, il fallait aux juristes et aux étudiants en droit des sources écrites à caractère scientifique.

Des amis et mentors bien placés parmi l’élite anglophone du barreau, tels Thomas Kennedy Ramsay* et Frederick William Torrance, aidèrent Kirby à faire son chemin dans le monde du journalisme judiciaire. En 1865, il devint rédacteur en chef d’un nouveau trimestriel montréalais qui publiait des résumés de jugements, de la correspondance, des nominations judiciaires et des avis du barreau, le Lower Canada Law Journal. Kirby espérait que « les membres du barreau pourr[aient] communiquer leurs opinions [à la revue] et [y] promouvoir les améliorations et modifications qu’ils désir[aient] voir apporter aux lois ». D’octobre 1868 à 1885, il exerça la fonction de rédacteur en chef adjoint au Lower Canada Jurist de Montréal. De 1885 à 1891, il édita les sept volumes des Montreal Law Reports, Superior Court et les sept volumes des Montreal Law Reports, Court of Queen’s Bench. En 1878, Kirby fonda à Montréal un hebdomadaire, le Legal News ; ce périodique répondait à la nécessité, pour le barreau et la magistrature, d’avoir des descriptions et analyses de la science du droit, qui prenait sans cesse de l’expansion, surtout en matière de commerce. Kirby souhaitait voir le Legal News remplacer les albums dans lesquels les avocats conservaient les coupures de journaux relatives aux arrêts et décisions judiciaires. Cet hebdomadaire paraîtrait jusqu’en 1897. En 1892, Kirby devint éditeur en chef des Rapports judiciaires de Québec, publiés à Montréal par le Barreau de la province de Québec. Huit ans plus tard, avec Pierre-Basile Mignault*, il fit paraître à Montréal un index de ces recueils d’arrêts et décisions judiciaires sous le titre Table générale des Rapports judiciaires de Québec.

James Kirby était conservateur et appartint toute sa vie à l’Église d’Angleterre. C’était un homme assez effacé, mais en 1907, semble-t-il, il brigua un siège d’échevin dans le quartier no 2 de Westmount. Célibataire, il habitait avec son frère Charles H. à Westmount, où il mourut en 1914.

Brian Young

AC, Montréal, État civil, Anglicans, St Matthias Church (Westmount), 17 févr. 1914.— AN, MG 29, D61.— ANQ-M, CE1-65, 16 févr. 1840.— Gazette (Montréal), 16 févr. 1914.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898 et 1912).— S. B. Frost, McGill University : for the advancement of learning (2 vol., Montréal, 1980–1984).— Suzanne Zeller, Inventing Canada : early Victorian science and the idea of a transcontinental nation (Toronto, 1987).

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Brian Young, « KIRBY, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/kirby_james_14F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
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