KINOUSAKI (Qinousaki, Quinousaquy ?), chef outaouais de Détroit, circa 1700, décédé en 1752.
Kinousaki fut apparemment un des orateurs qui participa au conseil de guerre convoqué par Charles Le Moyne* de Longueuil à Détroit en 1700 dans le but d’encourager les Indiens à attaquer les trafiquants anglais qui avaient pénétré dans la région de l’Ohio. Un chef du nom de « Quinousaquy », parlant au nom des Potéouatamis, des Sauteux et des Outaouais, se fit l’avocat du projet auprès des Hurons.
On ne sait rien de plus au sujet de Kinousaki jusqu’en 1742, alors que, « étant avancé en âge », il représenta une des deux bandes d’Outaouais de Détroit à une conférence tenue à Montréal. Il en profita pour demander un canot neuf, ce qu’on lui accorda. Il assura Beauharnois, le gouverneur, de sa loyauté à l’égard des Français et de la constance de ses efforts pour convaincre ses gens de ne pas traiter avec les Anglais. À ce moment, ou au cours des quelques années qui suivirent, les Français, en témoignage de reconnaissance, lui firent présent d’une redingote écarlate ornée de galons d’argent.
Au début de 1747, le chef huron Orontony réussit à persuader un grand nombre des membres de sa tribu de rompre leur alliance avec les Français et il s’employa apparemment à organiser un mouvement pour chasser ces derniers de la région occidentale des Grands Lacs. L’agitation gagna les Sauteux, les Potéouatamis et la bande d’Outaouais de Mikinak qui habitaient Détroit. De tous les Indiens de la région, seule la bande de Kinousaki demeura inébranlable dans sa fidélité aux Français.
Travaillant contre les siens, Kinousaki se fit peu d’amis parmi les autres Outaouais de Détroit. Il tenta, mais sans succès, de ramener ceux qui avaient fui pour se joindre aux Hurons dissidents de Sandoské (Sandusky), sur la rive sud-ouest du lac Érié. À un certain moment de la crise, soit à la fin de 1747, lui-même et ses partisans ne purent compter que sur les Français pour assurer leur protection et leur ravitaillement. Heureusement pour les Français et pour Kinousaki, la crise perdit de son intensité lorsqu’arrivèrent des troupes de renfort, à la fin de septembre 1747, et surtout en 1748, lorsque les Français diminuèrent de moitié le prix des articles de traite.
Au début de 1752 la petite vérole fit 40 victimes parmi les habitants du village outaouais de Détroit. Kinousaki, avancé en âge, mourut à cette époque, probablement victime lui aussi de l’épidémie.
AN, Col., C11A, 18, ff.133–136v.; 77, ff.199–201 ; 87, ff.98–103, 175–225.— French regime in Wis., 1727–1748 (Thwaites), 387–393.— NYCD (O’Callaghan et Fernow).
Donald B. Smith, « KINOUSAKI (Qinousaki, Quinousaquy ?) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/kinousaki_3F.html.
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Auteur de l'article: | Donald B. Smith |
Titre de l'article: | KINOUSAKI (Qinousaki, Quinousaquy ?) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |