KEMBLE, WILLIAM, officier, fonctionnaire, imprimeur, rédacteur en chef et juge de paix, né en 1781 à Clapham (Londres) ; il épousa Rebecca Franks, et ils eurent deux fils qui moururent en bas âge et une fille ; décédé le 5 mars 1845 à Québec.
Issu d’une importante famille marchande de Londres, William Kemble fit des études classiques et, en 1802, vint s’établir au Canada. Il vécut d’abord dans le Haut-Canada, où il connut le lieutenant-gouverneur Francis Gore*, puis s’installa à Québec en 1807. Il servit dans l’armée britannique, d’abord à titre d’enseigne dans le Royal Newfoundland Regiment, à partir du 26 avril 1810, puis de lieutenant dans les Glengarry Light Infantry Fencibles, à partir du 6 février 1812. Le 12 juillet de cette année-là, on le nomma au poste de secrétaire militaire adjoint du gouverneur sir George Prevost*. Il occupa ces fonctions, à Québec, jusqu’à ce qu’il rejoigne son régiment en juillet 1813. En avril ou mai 1814, on le rattacha au Volunteer Incorporated Militia Battalion of Upper Canada où il remplit la fonction de paie-maître. Il participa, le 25 juillet suivant, à la bataille contre les Américains à Lundy’s Lane, dans le Haut-Canada. En juin 1816, on le mit à la demi-solde, et il le demeura jusqu’en 1826.
En mai 1813, Kemble et sa famille s’étaient établis au second étage de la maison du maître charpentier Jean-Baptiste Bédard*, au coin des rues Saint-Joachim et Saint-François (rue d’Youville), dans le faubourg, Saint-Jean, à Québec. À la fin du conflit avec les États-Unis, il se vit confier divers postes dans l’armée et dans l’administration publique. En 1816, nommé imprimeur du roi pour le Haut-Canada, il s’installa à York (Toronto). Dans une lettre datée du 20 août de cette année-là, il faisait appel à John Neilson de Québec, l’imprimeur du roi au Bas-Canada, afin qu’il lui fournisse des armoiries et une liste des tarifs. Mais dès 1817 il devait céder sa place à l’imprimeur Robert Charles Horne.
De retour à Québec, Kemble devint en 1823 rédacteur en chef du Quebec Mercury (V. Thomas Cary* fils]. Trois ans plus tard, son frère Francis, marchand à Londres, lui accorda une aide financière qui lui permit d’investir dans la Nouvelle Imprimerie qui publiait le Quebec Mercury. C’est ainsi que Kemble devint, le 5 décembre 1826, l’associé de Pierre-Édouard Desbarats* et de Thomas Cary fils à la direction de la Nouvelle Imprimerie. Peu de temps auparavant, le 2 novembre, on l’avait nommé de nouveau imprimeur du roi, cette fois pour le Bas-Canada, conjointement avec John Charlton Fisher. En 1826, Kemble reçut aussi une commission de juge de paix pour le district de Québec, commission qu’on renouvela deux ans plus tard.
Comme Kemble n’avait pas respecté certains engagements qui le liaient à son frère Francis, celui-ci, le 15 décembre 1828, fit de l’avocat Robert Christie* et du marchand William Stevenson de Québec ses procureurs afin de résilier le prêt. Mais le 6 août 1829, Francis fit volte-face et avança « en bon frère de famille », comme le stipule l’acte notarié, les fonds nécessaires à l’épouse de William, Rebecca Franks, qui devint alors l’une des propriétaires de la Nouvelle Imprimerie en compagnie de Cary fils et de Josette Voyer, la veuve de Desbarats.
Kemble, qui conserva son titre d’imprimeur conjoint du roi jusqu’en 1841, n’en demeura pas moins lié à la Nouvelle Imprimerie et chargé de la rédaction du Quebec Mercury jusqu’en 1842. C’était un journaliste réputé dont la mémoire et la connaissance des faits historiques étaient, disait-on, remarquables. Il fut amené à collaborer à plusieurs périodiques, dont le prestigieux Simmond’s Colonial Magazine and Foreign Miscellany de Londres.
Kemble participa activement à la vie sociale québécoise. Ainsi, le 16 octobre 1835, avec d’autres concitoyens d’origine anglaise réunis à l’Albion Hotel de la côte du Palais, il contribua à la fondation de la Société de St George de Québec. Premier secrétaire de cette association, il en devint par la suite le vice-président et le président et, selon un biographe, son cœur était toujours ouvert aux appels de la charité.
William Kemble, qui avait perdu son épouse le 28 mars 1839, mourut le 5 mars 1845 à sa résidence de la rue des Grisons, et ses funérailles eurent lieu à la cathédrale anglicane Holy Trinity de Québec. Les membres de la Société de St George ouvraient avec leur bannière l’impressionnant cortège. Parmi les signataires de l’acte de sépulture se trouvait celui qui avait longtemps été son confrère, John Charlton Fisher. Le Quebec Mercury rendit hommage à son ancien rédacteur en chef et souligna sa vivacité d’esprit ainsi que ses talents de communicateur.
ANQ-Q, CE1-61, 30 mars 1839, 8 mars 1845 ; CN1-81, 15 juill. 1825, 2 févr. 1829, 23 juin 1831 ; CN1-188, 30 juill. 1824, 20 juin, 10 juill. 1826, 31 juill. 1827, 14 janv. 1831 ; CN1-230, 1er févr. 1813 ; CN1-253, 12 nov. 1823, 5 déc. 1826, 19 juin 1827, 6 août 1829.— APC, MG 24, B1, 169.— AVQ, V, B, 1826–1830.— Quebec Mercury, 8 mars 1845.— Beaulieu et Hamelin, la Presse québécoise.— H. J. Morgan, Sketches of celebrated Canadians.— Officers of British forces in Canada (Irving).— George Gale, Quebec twixt old and new, (Québec, 1915), 239.— J. A. Macdonell, Sketches illustrating the early settlement and history of Glengarry in Canada, relating principally to the Revolutionary War of 1775–83, the War of 1812–14 and the rebellion of 1837–8 [...] (Montréal, 1893), 183.— Claude Galarneau, « les Métiers du livre à Québec (1764–1859) », Cahiers des Dix, 43 (1983) : 150, 159.— « L’Imprimeur du roi William Kemble », BRH, 42 (1936) : 361.
Jean-Marie Lebel, « KEMBLE, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/kemble_william_7F.html.
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Auteur de l'article: | Jean-Marie Lebel |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
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