JOSEPH, JOHN, fonctionnaire, né vers 1801 en Angleterre ; le 19 juillet 1837, il épousa Anne Elizabeth Hagerman, fille de Christopher Alexander Hagerman*, et ils eurent un fils ; décédé le 28 ou le 29 mai 1851 à Toronto.

On ne sait pas grand-chose des jeunes années de John Joseph, si ce n’est qu’il avait peut-être un lien de parenté avec Samuel Joseph, sculpteur anglais bien connu du xixe siècle. Jeune homme, il reçut l’aide du fameux abolitionniste britannique William Wilberforce, qui avait coutume de payer les études de jeunes gens talentueux. Il est probable que Joseph ait vécu un certain temps avec cet homme avancé en âge et presque aveugle, et qu’il lui ait servi en quelque sorte de secrétaire particulier. C’est sans aucun doute grâce aux rapports étroits qui liaient Wilberforce à la famille Stephen, que Joseph obtint un poste de commis au ministère des Colonies, auprès duquel l’avocat James Stephen était un conseiller permanent. William Lyon Mackenzie*, qui se rendit au ministère des Colonies en 1833, se souvint plus tard de Joseph comme d’« un garçon maladroit et rustre qui répondait à la porte et offrait un siège ».

En décembre 1835, Joseph résigna ses fonctions au ministère des Colonies afin d’accompagner sir Francis Bond Head* dans le Haut-Canada en qualité de secrétaire particulier du lieutenant-gouverneur et de secrétaire civil de la province ; ces postes devinrent officiels le 25 janvier 1836. Son traitement n’était que de £208 par année, mais il augmentait son revenu de secrétaire civil en percevant « des droits sur les permis, les commissions, les certificats relatifs aux mariages, à la pratique de la médecine et à l’arpentage, et sur tous les autres documents portant le sceau du bureau du gouverneur » ; il estima par la suite qu’il recevait « entre neuf cents et mille livres par année ». Fonctionnaire consciencieux et travailleur, il s’acquittait efficacement de sa tâche. Il n’essaya pas – et Head ne lui permit pas – de jouer un rôle important dans les affaires publiques, mais, avec ses relations et son « air convenable et distingué », il ne tarda pas à faire partie de l’establishment politique et social grâce à son mariage et à l’étroite amitié qui le liait à John Beverley Robinson* et à sa famille.

Head fut rappelé en 1838, et Joseph fut réintégré dans ses fonctions de secrétaire le 26 mars par le nouveau lieutenant-gouverneur, sir George Arthur, sur la recommandation de Stephen et de la famille Wilberforce. Les rapports de Joseph avec Arthur n’étaient pas aussi étroits et chaleureux qu’avec Head, et comme le nouveau lieutenant-gouverneur ne voyait pas « beaucoup de choses sous le même angle » que son prédécesseur, il trouva que leurs relations étaient « source d’inconvénient et de désagrément ». Estimant qu’il avait besoin d’un secrétaire disposé à assumer plus de responsabilités, Arthur fit muter Joseph au poste de greffier du Conseil législatif le 16 juin 1838 et il le remplaça par John Macaulay. Joseph fut heureux de cette décision. Son revenu allait être amoindri, mais il avait perdu sa femme de façon soudaine, le 14 juin, et cette « calamité » l’amenait à préférer une situation « plus effacée ».

Au moment de l’union des Canadas, en février 1841, le poste de greffier du Conseil législatif, dans le nouveau Parlement uni, fut confié à James FitzGibbon*, et Joseph se retrouva en chômage. Le nouveau gouverneur général, lord Sydenham [Thomson*], lui promit un emploi dès qu’un poste approprié deviendrait vacant. Cette promesse lui fut renouvelée par les successeurs de Sydenham, sir Charles Bagot* et sir Charles Metcalfe*, mais Joseph n’obtint un travail permanent qu’en 1847. Dans l’intervalle, il ne put compter que sur un « emploi précaire » de greffier des assises que lui avait procuré Robinson. Il accompagnait ce dernier dans ses tournées lors des sessions de la cour et, entre-temps, il cherchait à obtenir « justice » en rédigeant de nombreuses pétitions et en postulant divers emplois, notamment ceux d’archiviste et de percepteur. Finalement, le 20 mai 1847, lord Elgin [Bruce*] le nomma greffier du Conseil exécutif avec un salaire annuel de £500.

Le 2 mai 1851, John Joseph demanda et obtint un congé de maladie de deux mois, mais sa santé se détériora rapidement et, à la fin de mai, il mourut victime d’un « asthme chronique ». À cette époque, il habitait chez John Beverley Robinson* fils, qui avait épousé une jeune sœur de sa femme. Le fils unique de Joseph, Frank John, fit une carrière semblable à la sienne : il fut greffier en loi adjoint à l’Assemblée législative de l’Ontario.

J. K. Johnson

APC, RG 5, C1, 107, file 5612 ; 195, file 15860 ; 322, file 675 ; 333, file 1246 ; C2, 7 : 164.— ÉÉC-T, St James’ Cathedral (Toronto), Reg. of marriages, 19 juill. 1837.— St James’ Cemetery and Crematorium (Toronto), Record of burials, 31 mai 1851.— Arthur papers (Sanderson).— Constitution (Toronto), 26 juill. 1837.— Armstrong, Handbook of Upper Canadian chronology, 8, 37.— Toronto directory, 1850–1851.— « Cars telescoped [...] », Globe, 9 févr. 1895 : 13.

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J. K. Johnson, « JOSEPH, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/joseph_john_8F.html.

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Année de la publication:    1985
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