HOYLE, ROBERT, homme d’affaires, officier de milice, juge de paix, fonctionnaire et homme politique, né le 16 septembre 1781 dans le Lancashire, Angleterre ; décédé le 15 février 1857 à Lacolle, Bas-Canada.

En 1806, Robert Hoyle quitta la Grande-Bretagne pour les États-Unis et s’installa près de Keeseville, dans l’état de New York. À cet endroit, il mit en valeur un domaine – évalué plus tard à £30 000 – où l’on produisait du bois de construction pour le marché de la ville de Québec. Son aisance financière fut temporairement compromise en 1812, lorsqu’il prit parti pour la Grande-Bretagne et que, abandonnant sa propriété, il s’enfuit vers le nord et gagna le Bas-Canada. Durant la guerre de 1812, William Bowron et lui auraient obtenu le contrat d’approvisionnement en bœuf de la garnison britannique à l’île aux Noix, sur le Richelieu. Ils auraient réalisé de gros profits en achetant du bétail américain à bon marché qu’ils faisaient passer en fraude à la frontière et qu’ils revendaient à prix fort aux autorités britanniques.

Hoyle s’établit aux environs de Lacolle et d’Odelltown, dans la vallée du Richelieu, juste au nord de la frontière américaine. Il se lança dans l’agriculture, le commerce du bois et d’autres entreprises commerciales, probablement avec son frère Henry, qui devint seigneur usufruitier de Lacolle. Il semble qu’ils investirent dans des terrains et qu’ils aménagèrent des endroits propices à la construction de moulins à carde et à foulon dans le comté de Huntingdon. Robert subit quelques revers dans les années 1820. Le 26 août 1823, un incendie se déclara dans le magasin qu’il possédait en face de l’île aux Noix et, malgré les efforts accomplis par tous les membres de la garnison, qui sortirent pour combattre les flammes, l’établissement fut complètement détruit. On ignore s’il reconstruisit le magasin, mais en 1825 il exploitait un service de traversier sur le Richelieu, à Noyan. Trois ans plus tard, il acheta l’île aux Têtes (île Ash) afin de creuser un canal qui, traversant l’île, ouvrirait au traversier l’accès à la route la plus directe. En 1825, sa femme, Pamelia Wright, mourut, le laissant avec trois jeunes enfants.

À cause de sa situation économique et sociale, Hoyle fit rapidement partie de l’élite locale. En 1820, il fut nommé major en second du 1er bataillon de milice des Cantons-de-l’Est, entreprenant ainsi une longue carrière dans la milice de l’endroit. En 1821, il devint juge de paix et, l’année suivante, commissaire chargé de la décision sommaire des petites causes. Dix ans plus tard, il épousa Elizabeth B. Nye, dont les frères étaient des marchands importants de la région de Lacolle. En 1830, Hoyle était devenu l’un des députés de la nouvelle circonscription de L’Acadie à la chambre d’Assemblée. Même s’il était en mesure d’observer les luttes politiques en chambre, il s’intéressait d’après ses lettres plutôt aux questions touchant sa circonscription et à ses entreprises commerciales qu’à la politique provinciale. D’allégeance tory, il vota contre les Quatre-vingt-douze Résolutions de Louis-Joseph Papineau* en 1834, provoquant ainsi le mécontentement de quelques-uns de ses électeurs. Il appuya les initiatives qui pouvaient être profitables à sa circonscription, mais il se souciait davantage d’obtenir un poste du gouvernement. En avril 1834, il fut nommé receveur des douanes à Stanstead, dans les Cantons-de-l’Est, et il ne brigua donc pas les suffrages aux élections générales tenues plus tard cette année-là. En 1835, il devint coregistrateur du comté de L’Acadie.

Les nouveaux postes de Hoyle ne comblèrent pas son besoin de sécurité financière et de prestige social. Il s’établit à Stanstead, mais sa femme et ses enfants demeurèrent à Lacolle, et il s’ennuya beaucoup d’eux, ainsi que de ses amis et de ses activités commerciales. On lui avait promis 50 p. cent des droits de douane qu’il percevrait, jusqu’à concurrence de £100. Malheureusement, l’Assemblée réduisit ou abolit un grand nombre de droits de douane et son revenu n’atteignit jamais £100. Il continua néanmoins d’appuyer le gouvernement et joua un rôle actif dans la milice des Cantons-de-l’Est, surtout durant les troubles de 18371838, lorsqu’il recruta deux troupes de cavalerie et fut fait lieutenant-colonel.

Robert Hoyle n’obtint aucun autre poste après l’union des Canadas en 1841. L’année suivante, il fit parvenir au gouvernement une pétition dans laquelle il demandait une situation plus lucrative que celle qu’il occupait. La requête n’eut pas de suite, et, abandonnant ses emplois gouvernementaux en 1844, il retourna vivre dans la région de Lacolle. On ne sait presque rien de ses activités après cette date, si ce n’est qu’il continua de faire partie de la milice. Il fut inhumé dans le cimetière Glenwood, à Champlain, dans l’état de New York.

Larry S. McNally

APC, MG 8, F99, 14 ; MG 24, B141 ; MG 30, D1, 16 : 117 ; RG 4, B58 ; RG 68, General index, 1651–1841 : 181, 256, 258, 354.— Brome County Hist. Soc. Arch. (Knowlton, Québec), Seignory of Beaujeux, Bond to Michel Morin, 27 oct. 1825.— La Gazette de Québec, 26 oct. 1820, 8 sept. 1823.— Jules Romme, Odelltown, 1823–1973 (Saint-Bernard-de-Lacolle, Québec, 1973).— Robert Sellar, The history of the county of Huntingdon and of the seigniories of Chateaugay and Beauharnois from their first settlement to the year 1838 (Huntingdon, Québec, 1888).— W. D. Lighthall, « The manor house of Lacolle », Canadian Antiquarian and Numismatic Journal (Montréal), 3e sér., 12 (1915) : 18–26.

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Larry S. McNally, « HOYLE, ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hoyle_robert_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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