HILBORN, WILLIAM WILSON, horticulteur, auteur et fonctionnaire, né le 8 avril 1849 dans le canton de Yarmouth, Haut-Canada, fils de Levi Hilborn, ministre quaker et fermier, et de Dorothea Harvey ; le 5 mai 1883, il épousa à Arkona, Ontario, Johanna (Josie) Hartwig, et ils eurent deux fils et deux filles ; décédé le 10 décembre 1921 dans le canton de Mersea, Ontario.
William Wilson Hilborn n’avait que huit mois lorsque ses parents et grands-parents s’installèrent dans une ferme du comté de Lambton, à un mille à l’ouest de l’établissement qui deviendrait Arkona. Ce furent des membres de sa famille qui l’instruisirent. Dès son jeune âge, il faisait des expériences avec les plantes et arbustes en essayant toujours de mettre au point de meilleures variétés. En 1883, au moment de son mariage avec Johanna Hartwig, qui avait enseigné le langage des signes à des sourds au Michigan, il acheta la ferme adjacente et se lança dans la culture fruitière. Il commença à publier des articles sur les petits fruits et leur potentiel commercial dans le Canadian Horticulturist [V. Linus Woolverton*] et fut directeur divisionnaire à la Fruit Growers’ Association of Ontario. Impressionné par son travail, le directeur des fermes expérimentales du dominion, William Saunders*, lui confia en novembre 1886 le nouveau poste d’horticulteur de la ferme centrale à Ottawa. Hilborn y collaborerait avec des agronomes tel James Fletcher* et, quand Saunders s’absenterait pour aller organiser de nouvelles stations, il superviserait la ferme.
D’après le rapport qu’il produisit sur l’année 1887 à titre d’horticulteur, Hilborn entendait promouvoir des fruits susceptibles de s’adapter aux conditions extrêmes du climat canadien. À des fins d’expérimentation, il importait, de la Russie et de l’Europe du Nord, des arbres choisis également pour leur rendement commercial. Les plantations faites au printemps de 1887 comprenaient 297 variétés de pommes, 101 de poires, 72 de prunes et 71 de cerises, 11 variétés américaines de pêches ainsi que des abricotiers d’Europe et de Chine. Des plants de petits fruits – raisins, gadelles, groseilles, framboises, mûres et fraises – furent aussi mis en terre. En 1889, le département de l’Agriculture publia en français et en anglais le pratique rapport de Hilborn sur la culture des fraises.
Hilborn démissionna de son poste en septembre 1889 et acheta une ferme de 70 acres près de Leamington, dans le comté d’Essex, à l’extrémité sud de l’Ontario. Le climat et les sols de cette région donnaient des récoltes hâtives. Décidé à se concentrer sur la culture des pêches, Hilborn s’organisa immédiatement pour en faire pousser différentes espèces. En outre, il entama des expériences avec des variétés de gadelles et de groseilles qu’il avait cultivées à Ottawa. En janvier 1890, ce promoteur dynamique prit la parole devant une assemblée tenue dans une localité voisine de Leamington, Kingsville, en vue de la fondation de l’Essex County Horticultural Society. Dès le mois de décembre, lui-même et Edward Maxson, ex-fleuriste en chef aux jardins du gouverneur général à Ottawa, annonçaient dans le Leamington Post qu’ils avaient bâti de grandes serres pour « cultiver des plantes de serre de premier choix, des bulbes de glaïeul et de dahlia, des fruits et des légumes hâtifs ». Leur entreprise, qui acceptait les commandes postales, ne tarda pas à expédier des légumes jusqu’au Québec et au Manitoba.
En décembre 1891, les administrateurs de l’Ontario Agricultural College and Experimental Farm à Guelph invitèrent Hilborn à faire une tournée provinciale avec eux pour donner des conférences. Deux ans plus tard, la Fruit Growers’ Association nomma Hilborn, l’horticulteur du dominion John Craig et un fruiticulteur de Windsor, Alexander McNeill, à un comité dont le mandat était de « dresser un plan en vue de [faire] de l’horticulture expérimentale dans plusieurs petites stations ». En 1894, dix stations furent établies sous l’autorité conjointe de l’association et de l’Ontario Agricultural College. Hilborn fut placé à la tête de la station du Sud-Ouest, à Leamington, où il se spécialisa dans les pêches et les fraises. La Morris and Wellington, qui exploitait les Fonthill Nurseries à Niagara, trouva la station si intéressante qu’elle acheta une ferme à l’ouest de Leamington et demanda à Hilborn de l’aider dans une entreprise qui supposait la plantation de 10 000 pêchers. La Lake Erie and Detroit River Railway Company réserva une voie de garage pour l’expédition des fruits produits dans cette ferme.
À la veille du xxe siècle, Hilborn cultivait des pêches, des prunes, de poires et des abricots sur une centaine d’acres. La culture des fruits, et particulièrement celle des pêches, avait connu une expansion rapide dans les fermes à sol sablonneux de tout le sud du comté d’Essex. En 1895, le frère de Hilborn, Joseph Lundy, s’était installé dans la région et avait commencé à cultiver des fruits, des primeurs et des plantes de serre. Un rapport révèle que, vers 1898, on pouvait voir plus de 1 000 acres de vergers à partir d’Inglewood, la nouvelle résidence de William Wilson Hilborn sur la route Talbot. En février 1899, un gel intense détruisit la plupart des arbres de Hilborn et d’autres fruiticulteurs, ce qui leur causa de lourdes pertes financières. Hilborn continua néanmoins de cultiver des pêches, des petits fruits et d’autres plantes. Il avait de vastes champs où poussaient des fraises, des framboises et une variété mise au point par lui-même, la ronce Hilborn, très populaire auprès des fruiticulteurs du Canada et des États-Unis. De plus, il possédait ses propres serres et cultivait des fleurs pour la vente. Avec le concours de sa femme, il préparait des arrangements floraux pour des funérailles. Des photographies familiales, dont certaines prises dans ses champs, montrent un homme de taille et de charpente moyennes, avec de larges épaules et une figure hâlée.
En raison de ses compétences, Hilborn était appelé à beaucoup voyager. Certains des stands qu’il prépara pour des expositions internationales à Londres, à Chicago et à St Louis furent primés. Membre de l’équipe de conférenciers du Farmers’ Institute durant de nombreuses années, il prit la parole à des assemblées dans presque tous les comtés de l’Ontario. Il fut juge à des concours de fruits tenus en divers endroits, y compris la Californie, et tant lui-même que son fils Chester Harvey appartinrent à des jurys de foires d’automne dans tout l’Ouest ontarien. Aux expositions et en affaires, il insistait toujours sur l’importance des éléments suivants : sélection attentive, produits de toute première qualité, tri et emballage minutieux, présentation dans des contenants attrayants.
En août 1912, Hilborn vendit dix acres de sa ferme au directeur de la Windsor, Essex and Lake Shore Rapid Railway Company, qui, selon le Kingsville Reporter, avait déjà un verger de pêches sur le point de donner des fruits. Il répartit le reste de sa terre entre ses fils, Chester Harvey et William Edward, mais il conserva à sa résidence un lot de trois acres qu’il transforma en un jardin spectaculaire où des fleurs de couleurs vives côtoyaient des arbres et arbustes appartenant à des variétés nouvelles et rares. Même après s’être départi d’une portion de sa ferme, il continua à faire des expériences et, avec l’un de ses fils, à exploiter une grande serre. En novembre 1917, la W. W. Hilborn and Son loua cette serre à la Dominion Floral Company, qui avait l’intention de cultiver des œillets et des pois de senteur « pour le marché urbain ». Hilborn mourut quatre ans plus tard de complications survenues à la suite d’une chirurgie de la cataracte. Il fut inhumé au cimetière Lakeview à Leamington.
Homme ambitieux et enthousiaste, William Wilson Hilborn avait pris plaisir à essayer et à mettre au point de nouvelles variétés de plantes, d’arbustes et d’arbres, ce qui avait fait de lui un expert en matière de sols, de facteurs climatiques, de fertilisation et d’entomologie. En outre, toute sa vie, il s’était intéressé à la culture commerciale des fruits. Il fut l’un des premiers agriculteurs du sud du comté d’Essex à promouvoir la culture sous verre des légumes et des fleurs, qui est maintenant l’une des principales activités de la région.
Les articles de William Wilson Hilborn rédigés pour le Canadian Horticulturist (publié à St Catharines, Ontario, à Toronto, etc.), ainsi que d’autres textes de lui, sont répertoriés dans Science and technology biblio. (Richardson et MacDonald). Son rapport sur la culture des fraises a été publié sous le titre Culture de fraisier ([Ottawa, 1889]). Madeline Hilborn Malott, County Road 20, Kingsville, Ontario, petite-fille du sujet et corédactrice du texte qui précède, possède une collection de photos de famille.
AO, RG 80-8-0-812, nº 12601.— Amherstburg Echo (Amherstburg, Ontario), 1889–1917.— Kingsville Reporter, 22 août 1912.— Leamington Post (Leamington, Ontario), 18 déc. 1890, 15 déc. 1921.— T. H. Anstey, Cent moissons : Direction générale de la recherche, Agriculture Canada, 1886–1986 (Ottawa, 1986).— Canada, Parl., Doc. de la session, rapport du ministre de l’Agriculture, app., rapport des fermes expérimentales, 1887, 1889 ; Service des fermes expérimentales, les Fermes expérimentales : un demi-siècle de progrès, 1886–1936 (Ottawa, 1939).— Commemorative biographical record of the county of Essex, Ontario [...] (Toronto, 1905).— B. S. Elliott, The city beyond : a history of Nepean, birthplace of Canada’s capital, 1792–1990 (Nepean, Ontario, 1991).— Farmer’s Advocate and Home Magazine (London, Ontario), 1892 : 630.— N. F. Morrison, Garden gateway to Canada : one hundred years of Windsor and Essex County, 1854–1954 (Toronto, 1954).— Ontario, Dept. of Agriculture, Fruit branch, The fruits of Ontario (Toronto, 1914) ; Legislature, Sessional papers, 1886, nº 6 ; 1887, nº 11 ; 1893, nº 13 ; 1894, nº 37 ; 1895, nº 67 ; 1900, nº 17 ; 1922, nº 44 : 19s.
Madeline Hilborn Malott et Marilyn Armstrong-Reynolds, « HILBORN, WILLIAM WILSON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hilborn_william_wilson_15F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
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