HARPER, CHARLES, instituteur, prêtre catholique et administrateur scolaire, né le 7 janvier 1800 à Sainte-Foy, Bas-Canada, fils de Lewis Harper et de Charlotte Bleau (Blaut) ; décédé le 7 avril 1855 à Nicolet, Bas-Canada.

Charles Harper était le cinquième d’une famille de neuf enfants. Le bon exemple de son père, homme honnête s’il en fut, de même que celui d’une mère profondément religieuse, marqua son enfance et son adolescence. De bonne heure, Charles donna des signes d’une intelligence supérieure et ses parents ne négligèrent rien pour lui procurer une instruction qui lui permettrait de gagner sa vie malgré son infirmité (il avait un pied bot). L’élève répondit à leur attente en remportant des succès remarquables à l’école du révérend Daniel Wilkie, à Québec. C’est ainsi qu’en 1815 la Gazette de Québec signalait que Harper avait décroché le premier prix en latin, grammaire anglaise, français, tenue de livres, algèbre et géographie.

Le 30 avril 1818, Harper obtint du gouvernement la commission de « Maître de l’École gratuite de fondation royale établie au Cap Santé », laquelle avait été mise sur pied depuis peu à la demande des habitants. Il enseigna à environ 36 élèves la lecture, l’écriture et l’arithmétique dans les deux langues, et son salaire s’élevait à £45 par année. Il semble avoir donné satisfaction dans l’accomplissement de sa charge, puisque son engagement fut renouvelé régulièrement jusqu’à ce qu’il quitte son emploi, le 30 avril 1822.

Harper entra alors au séminaire de Nicolet où, de 1822 à 1824, il fit ses études classiques et philosophiques. Puis il entreprit sa théologie, tout en enseignant aux étudiants du séminaire, de 1824 à 1828. Ordonné prêtre le 7 septembre 1828, il était le deuxième de sa famille à choisir le sacerdoce : son frère Jean avait été ordonné prêtre en 1824 et un autre de ses frères, Jacques, le sera en 1835.

Toute la carrière sacerdotale de Harper se déroula au séminaire de Nicolet. Il aurait pu en être tout autrement, toutefois, car en 1831 Mgr Joseph-Norbert Provencher se montra intéressé à l’avoir comme enseignant à la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba). Malgré les tentatives répétées de l’évêque, Harper demeura à Nicolet.

Économe et procureur du séminaire de 1828 à 1853, à l’exception de quatre années (1836–1840) pendant lesquelles il fut professeur de théologie, Harper sut gagner et conserver la confiance de Mgr Joseph Signay* qui en fit son homme d’affaires pour tout ce qui se rattachait à l’administration du séminaire. Ce fut à Harper que revint, entre autres, la surveillance des travaux de construction d’un édifice plus grand, à partir de 1828. Au cours de l’exercice de ses fonctions comme économe et comme procureur, Harper fut souvent, à tort ou à raison, le sujet de plaintes et de critiques, surtout en ce qui concernait la nourriture et le chauffage. Toutefois, grâce à sa ténacité, à sa compétence administrative et à sa foi dans l’avenir, il parvint dans des circonstances diverses à sauver le séminaire, soit de la ruine, soit de son transfert à Trois-Rivières, ou de sa vente au gouvernement.

L’histoire du séminaire de Nicolet témoigne des services rendus par Charles Harper et place celui-ci parmi les bienfaiteurs de l’institution. Ce fut pour reconnaître et récompenser ses mérites qu’en 1853 le conseil d’administration du séminaire confia à Harper la charge de supérieur. Mais Harper n’occupa pas longtemps cette fonction, car il mourut en 1855.

Wilfrid Bergeron

ANQ-MBF, CE1-30, 10 avril 1855.— ANQ-Q, CE1-20, 8 janv. 1800.— ASN, AO, Polygraphie, IV, nos 69–148 ; Séminaire, IV, nos 36–53.— La Gazette de Québec, 24 août, 22 déc. 1815, 18 mai 1818.— Allaire, Dictionnaire, 1 : 265.— L.-P. Audet, le Système scolaire, 3–4.— Douville, Hist. du collège-séminaire de Nicolet, 1 : 405–409 ; 2.— Claude Lessard, le Séminaire de Nicolet, 1803–1969 (Trois-Rivières, Québec, 1980).— Lucien Brault, « Charles Harper, maître d’école au Cap Santé », BRH, 43 (1937) : 31–32.— Raymond Douville, « les Trois Abbés Harper », Cahiers des Dix, 13 (1948) : 143–157.— Yvon Thériault, « Histoire de trois célèbres Écossais de la région », le Nouvelliste (Trois-Rivières), 26 août 1950 : 11.

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Wilfrid Bergeron, « HARPER, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/harper_charles_8F.html.

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Auteur de l'article:    Wilfrid Bergeron
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    1 décembre 2024