HARLEY, JOHN, constructeur naval, inspecteur des phares, des bouées et des balises, capitaine de port, né en 1800 à Courtmacsherry, dans le comté de Cork en Irlande, second fils d’un maître d’école, décédé le 16 septembre 1875 à Chatham Head, Miramichi, N.-B., et inhumé dans le cimetière de l’église St Andrew à Newcastle, N.-B.
William, le frère aîné de John Harley, émigra d’Irlande à Miramichi vers 1820 et obtint rapidement le poste d’arpenteur au service du gouvernement. William Harley encouragea sa sœur, Mary Ann, à venir l’y joindre en 1822 et, l’année suivante, un troisième membre de la famille, John, débarquait aussi à Miramichi. Dès son arrivée, John entra au service de William Abrams* qui, aussi bien avant qu’après le désastreux incendie de Miramichi en 1825, fut un marchand et un constructeur naval prospère à Rose Bank (Nordin). « Par sa loyauté et son application au travail », dira en 1875 l’Union Advocate dans sa notice nécrologique, « il [John Harley] se vit très rapidement confier les responsabilités de contremaître de chantier et peu après devint maître-constructeur ». John Harley épousa à Miramichi, en 1829, Ann Coughlan qui lui donna trois fils et deux filles.
Après la mort d’Abrams en 1844, John Harley passa, toujours en qualité de maître-constructeur, chez Joseph Russell, à l’île de Beaubair (Beaubear). Quand Russell, converti mormon très dévôt, quitta Miramichi en 1849 pour se rendre à Salt Lake City dans l’Utah, John Harley et un associé, George Burchill, de Nelson, achetèrent l’île et le chantier de construction navale. L’association fut dissoute en 1857 et Harley continua seul jusqu’en 1866, année qui marqua la construction de ses derniers bateaux. Dans une déclaration datant de cette époque, il disait avoir construit 62 navires sur les bords de la Miramichi.
En 1853, John Harley avait été désigné à l’un des deux postes de commissaire des phares à Escuminac. Après la Confédération, on le nomma inspecteur des phares du Nouveau-Brunswick, fonction qu’il remplit jusqu’à sa retraite en 1871. Il conserva son poste d’inspecteur des bouées et des balises sur le fleuve et la baie de Miramichi jusqu’en 1873 ; il était encore, cette année-là, capitaine de port, charge qu’il détenait depuis bon nombre d’années déjà.
Le succès de John Harley dans la carrière de constructeur de navires fournit un exemple remarquable de ce que le travail et l’habileté pouvaient accomplir au xixe siècle. Les 62 navires de bonne facture qu’il construisit – pour la plupart des barques gréées en trois-mâts carré – trouvèrent vite preneurs en Angleterre : solides et résistants, ils répondaient facilement aux normes établies par les Lloyd’s. Le Phoenix de William Abrams, construit l’année qui suivit l’incendie de Miramichi, et si justement nommé, était encore inscrit chez les Lloyd’s en 1850. D’autres navires construits par Harley tinrent la mer durant 21 ans : le Royal Adelaide (construit en 1830), le Romulus (1831), le Kalodyne (1856), le Sandringham (1864) et bien d’autres encore. Le Gleaner (Chatham) renseignait fréquemment ses lecteurs sur la rapidité avec laquelle les navires de Harley effectuaient la traversée entre Miramichi et Liverpool ; en 1864, un trois-mâts, le Sea Mew, ne mit que 16 jours pour faire cette traversée et conserva la même vitesse pour le voyage de retour.
Les 50 ans qu’Harley vécut à Miramichi furent bien remplis. À sa mort, l’Union Advocate écrivit qu’une multitude d’amis le pleuraient en se rappelant « sa nature chaleureuse et sa bonté de cœur, son intégrité et la franchise de son caractère ».
Lloyd’s register of British and foreign shipping (Londres), 1839–1871.— Gleaner (Chatham, N.-B.), 1833–1873.— Mercury (Chatham, N.-B.), 1829.— Union Advocate (Newcastle, N.-B.), 23 sept. 1875, 16 févr. 1898 (article reproduit du Press (Portland, Me) : souvenirs familiaux de Mme John Henry (Mary Ann Harley), alors qu’elle avait 99 ans).— Louise Manny, Ships of Miramichi : a history of shipbuilding on the Miramichi River, New Brunswick, Canada, 1773–1919 (« N. B. Museum Hist. Studies », 10, Saint-Jean, N.-B., 1960).
Louise Manny, « HARLEY, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/harley_john_10F.html.
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Auteur de l'article: | Louise Manny |
Titre de l'article: | HARLEY, JOHN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |