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HAM, GEORGE HENRY, journaliste, fonctionnaire, auteur ainsi que directeur publicitaire et lobbyiste pour une société ferroviaire, né le 23 août 1847 à Trent Port (Trenton, Ontario), fils de John Vandal Ham et d’Eliza Anne Eleanor Clute ; le 24 décembre 1870, il épousa à Shannonville, Ontario, Martha Helen Blow, et ils eurent deux filles et trois fils ; décédé le 16 avril 1926 à Montréal et inhumé à Whitby, Ontario.
George Henry Ham était le fils d’un médecin de campagne d’ascendance loyaliste qui abandonna sa pratique pour étudier le droit. En 1851, sa famille élut domicile à Whitby, où il fréquenta la Henry Street School, puis la Whitby Grammar School. Son père voulait qu’il devienne avocat, mais il renâclait parce que, disait-il, les avocats de sa connaissance étaient peu nombreux à « avoir atteint une haute distinction et amassé une grosse fortune ». Il opta plutôt pour le journalisme et obtint son premier emploi au Whitby Chronicle en 1865. En tant que reporter, il fit preuve de beaucoup d’initiative et de talent. Toutefois, des problèmes de santé l’amenèrent à tenter sa chance dans d’autres domaines. Par exemple, il fut marin sur des schooners exploités par son beau-père au début des années 1870. Ni là ni ailleurs, cet homme sociable ne trouva ce qu’il cherchait. Néanmoins, la vaste expérience qu’il acquit se révélerait inestimable.
Après avoir travaillé un moment pour des journaux de Guelph et d’Uxbridge et avoir été correspondant pour la presse torontoise, Ham partit pour Winnipeg en mai 1875. Il y dénicha une place de compositeur au Manitoba Free Press et se mit à écrire, sous le couvert de l’anonymat, des articles humoristiques. Le rédacteur en chef, William Fisher Luxton*, les remarqua et, en apprenant l’identité de l’auteur, le promut à l’équipe de rédaction, où il ne tarda pas à diriger le service des nouvelles.
À la fin d’octobre 1879, Ham lança son propre journal, le Daily Tribune de Winnipeg. Quelques mois plus tard, le Tribune fusionna avec le Daily Times de la même ville ; Ham devint alors directeur de rédaction à la nouvelle publication. Sa santé l’obligea à abandonner ce poste permanent en 1882 et à assumer une fonction moins exigeante. À peu près jusqu’en 1885, Ham fut registrateur dans Selkirk. Cette année-là, pendant la rébellion du Nord-Ouest [V. Louis Riel*], il fut correspondant de guerre pour le Daily Mail de Toronto. Comme il était toujours le premier à livrer sa copie, ses articles étaient les plus abondamment cités de tous ceux qui venaient du front. En 1886, il fut admis à la tribune de la presse au Parlement d’Ottawa à titre de correspondant du Daily Times. Il assista régulièrement aux banquets tenus le samedi soir à la tribune pendant les sessions jusqu’à leur suspension en 1914. Durant 16 ans, son voisin de table serait sir Wilfrid Laurier*, qui devint l’un de ses grands amis et admirateurs.
Éminent citoyen de Winnipeg, Ham avait été élu au conseil municipal en qualité d’échevin du quartier no 1 en 1883, 1884 et 1887. Durant les années 1880, il fut également administrateur scolaire et, pendant un certain temps entre 1883 et 1885, commissaire en vertu de la loi McCarthy, la loi fédérale sur les permis d’alcool. En 1888, il écrivit et publia son premier livre, The new west […], où il décrivait le potentiel de l’Ouest canadien. Cet ouvrage et deux livres subséquents – The flitting of the gods […] (1906) et Reminiscences of a raconteur […] (1921) – donnent un aperçu de son humour et de sa philosophie.
Pourtant, Ham trouva sa véritable vocation, celle d’« ambassadeur extraordinaire » – un des quelques titres officieux sous lesquels il connut la notoriété – seulement une fois entré à la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique. C’est le président de cette entreprise, William Cornelius Van Horne*, qui le convainquit de quitter Winnipeg et le Manitoba Free Press (où il serait retourné travailler à la fin des années 1880). En juillet 1891, Van Horne rencontra Ham, l’engagea sur-le-champ comme agent général de voyages et l’affecta au siège social à Montréal. Deux ans après, Ham se vit confier le poste de journaliste, qui venait tout juste d’être créé et qui serait le pivot du Canadian Pacific Press Bureau.
Dans le cadre de ses fonctions, Ham accompagnait des groupes – formés par exemple de reporters – en excursion d’un bout à l’autre du Canada, accueillait des invités de marque, prenait la parole à des manifestations publiques et représentait la compagnie à des expositions ou à des foires. Habile promoteur du tourisme, il devint l’un des hommes les plus populaires et les mieux connus au Canada. En 1904, le Canadian Women’s Press Club, de fondation récente, l’élut président honoraire pour le remercier d’avoir fait en sorte que la compagnie transporte gratuitement 16 journalistes canadiennes à la Louisiana Purchase Exposition. Plus tard, Ham dirait d’un ton moqueur que son travail l’obligeait à passer son temps « parmi les parapluies et les valises [cadeaux des groupes qu’il accompagnait] ». Il continua d’exercer des fonctions en publicité au siège social de la compagnie à Montréal jusqu’en 1913. Nommé alors adjoint spécial du président, il agit comme lobbyiste pour le compte de la compagnie, dont il resta un employé jusqu’à sa mort en 1926.
Avec sa large stature, son éternel chapeau mou, son costume mal ajusté et son esprit brillant, George Henry Ham était l’un des personnages les plus pittoresques de son époque. C’était aussi un homme généreux et perspicace dont les multiples talents trouvèrent leur pleine expression à la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique. Simplement en étant lui-même, il multiplia le nombre des amis de l’entreprise et du Canada et, en même temps, son nom devint intimement associé à la fonction touristique de son employeur.
George Henry Ham est l'auteur de : The new west : extending from the Great Lakes across plain and mountain to the golden shores of the Pacific : wealth and growth, manufacturing and commercial interests, historical, statistical, biographical (Winnipeg, 1888) ; Our western heritage ([Toronto, 1895 ?]) ; The flitting of the gods : an authentic account of the great trek from Mount Olympus to the Canadian Rockies ([Toronto ?], 1906) ; All's well, no blue ruin (Montréal, [1914 ?]) ; Reminiscences of a raconteur, between the '40s and the '20s (Toronto, [1921]) ; et le Thaumaturge de Montréal [biographie d'Alfred Bessette*, dit frère André] (Toronto, 1922).
AO, RG 22-264, no 376 ; AO, RG 80-5-18, 17 : 111.— Arch. du Canadien Pacifique (Montréal), Newton MacTavish, « George Ham : sketch of a gentleman on whom the sun never sets » (texte dactylographié).— Gazette (Montréal), 16, 19 avril 1926.— Manitoba Free Press, 17 avril 1926.— Montreal Daily Star, 16 avril 1926.— Vancouver Daily Province, 18 avril 1926.— Canadian Railway and Marine World (Toronto), mai 1926.— E. J. Hart, « See this world before the next », dans The CPR west : the iron road and the making of a nation, Hugh Dempsey, édit. (Vancouver et Toronto, 1984), 151–169 ; The selling of Canada : the CPR and the beginnings of Canadian tourism (Banff, Alberta, 1983).— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell).
Valerie Knowles, « HAM, GEORGE HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ham_george_henry_15F.html.
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Auteur de l'article: | Valerie Knowles |
Titre de l'article: | HAM, GEORGE HENRY |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |