HALE, JEFFERY, philanthrope, né à Québec le 19 avril 1803, fils de l’honorable John Hale* et d’Elizabeth Frances Amherst*, décédé célibataire à Tunbridge Wells, Kent, Angleterre, le 13 novembre 1864.

Après avoir reçu son éducation en Angleterre, Jeffery Hale s’enrôle dans la marine britannique dès l’âge de 14 ans et y sert pendant dix ans. Au cours de cette période, on le retrouve aux Indes où, en compagnie de son frère Edward*, il est sous les ordres de son oncle, lord William Pitt Amherst, gouverneur général de ce pays. Il quitte la marine en 1827, quelque temps après l’obtention du grade de lieutenant, afin de venir seconder puis remplacer son père malade dans ses fonctions de receveur général du Bas-Canada. Ses espoirs de lui succéder à son décès en 1838 seront malheureusement déçus. Hale ne semble pas avoir occupé d’autre poste lucratif par la suite.

À Québec, Jeffery Hale ne tarde pas à s’intéresser aux sociétés de bienfaisance et aux œuvres religieuses : la British and Foreign Bible Society, la London Religious Tract Society, la Québec Mission Society, l’asile des dames protestantes de Québec reçoivent tous une part de son attention. L’activité dans laquelle il déploie les plus grands efforts est cependant l’éducation. Non seulement fonde-t-il, le 16 juin 1833, la première école du dimanche de langue anglaise à Québec, la Free Chapel Sunday School, mais il présente à l’Assemblée en 1835–1836 une demande d’aide en faveur de la Société de l’école britannique et canadienne du district de Québec. Cette société, fondée dans le faubourg Saint-Roch en 1823 par Joseph-François Perrault*, visait à assurer aux jeunes anglophones des classes pauvres les avantages de l’enseignement élémentaire. En 1837, quand l’aide de la législature ne suffit plus, Hale à titre d’un des directeurs de la société annonce dans le Canadien du 6 novembre qu’une souscription est ouverte afin de venir en aide à cette institution. Il n’est pas surprenant que son nom se retrouve en tête de liste dans l’acte reconnaissant juridiquement la société le 9 juin 1846. De plus, selon le Journal of Education for Lower Canada, Jeffery Hale fonde et maintient en opération plusieurs autres écoles. Des lettres extraites de la correspondance familiale permettent de voir quelle affection il porte à ces écoles et aux personnes qui les fréquentent. Son testament comprendra d’ailleurs des dispositions visant à assurer la survie de son école du dimanche.

Jeffery Hale cherche aussi à favoriser l’épargne : on le retrouve parmi les fondateurs de la Banque de Prévoyance et d’Épargnes de Québec (Quebec Provident and Savings Bank) en 1847. Il s’intéresse au bien-être et à la santé de ses compatriotes : il laisse par testament £9 000 (environ $36 000) pour la fondation d’un hôpital, auquel on donnera son nom, qui aura pour mission de soigner les protestants de toute dénomination. Il participe de plus à la fondation de l’hôpital Victoria en 1855.

Jeffery Hale a la réputation de s’acquitter à la perfection des tâches qu’il accepte. Ainsi en est-il du règlement de la succession de son père, de la lutte pour la diffusion de l’enseignement, et de l’engagement dans les œuvres charitables. Journalistes et historiens le décrivent d’ailleurs comme un citoyen des plus respectables, un vrai chrétien, mais qui n’entend pas abdiquer ses responsabilités : dans une lettre à son frère Edward, le 29 novembre 1843, il manifeste nettement son opposition au pouvoir absolu de l’évêque dans la Church Society.

Sans être un personnage de premier plan, Jeffery Hale a joué un rôle actif au sein de la communauté anglicane de Québec ; l’importance de sa participation au financement et à l’animation des œuvres sociales ne peut être mieux signalée qu’en rappelant un extrait de l’article paru dans le Morning Chronicle peu de temps après sa mort : « il est à craindre que les nombreuses écoles qui vivaient surtout de ses bienfaits connaissent une situation financière difficile ».

Robert Garon

ANQ-Q, AP-P-931.— APC, MG 23, G II, 18.— AVQ, Rôles d’évaluation et d’imposition, 1864–1866.— Musée McCord, Hale family papers.— Journal of Education for Lower Canada (Montréal), févr.–mars 1865, 34.— Le Courrier du Canada, oct. 1864–févr. 1865.— Morning Chronicle (Québec), 8 déc. 1864.— Quebec Gazette, 19 déc. 1864.— A. R. Kelley, The Quebec Diocesan Archives ; a description of the collection of historical records of the Church of England in the diocèse of Quebec, ANQ Rapport, 1946–1947, 206, 222.— McLaughlin’s Quebec directory (McLaughlin), 1855–1867.— P.-G. Roy, Fils de Québec, III : 118s.— L.-P. Audet, Hist. de l’enseignement, I : 356–376 ; II : 3–52 ; Le système scolaire, VI : 205–209.— Denison, Première banque au Canada, II : 85.— Hamelin et Roby, Hist. économique, 429s.— André Labarrère-Paulé, Les instituteurs laïques au Canada français, 1836–1900 (Québec, 1965), 92.— Storied Quebec (Wood et al.), III : 80–82.— La famille Hale, BRH, XXXVIII (1932) : 750.

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Robert Garon, « HALE, JEFFERY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hale_jeffery_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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