GUILLET, LOUIS, notaire et homme politique, né le 28 janvier 1788, à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, province de Québec, du mariage de Jean-Baptiste Guillet, marchand, et de Marguerite Langlois, décédé dans son village natal le 28 octobre 1868.

Louis Guillet fut admis le 6 février 1809 à la pratique du notariat ; il instrumenta à Sainte-Geneviève-de-Batiscan jusqu’en 1863. Le prestige qu’il acquit bientôt dans son milieu lui permit de rendre d’importants services en plusieurs domaines : c’est ainsi que le 22 mai 1830 il était nommé commissaire pour l’ouverture d’un chemin dans la paroisse de Saint-Stanislas-de-la-Rivière-des-Envies ; le 5 août de la même année, il devenait juge de paix. Quelques années plus tard, le 10 juin 1836, on le nommait commissaire pour la construction d’un pont sur la rivière Sainte-Anne. À la suite des troubles survenus dans le Bas-Canada en 1837, Guillet était autorisé le 21 décembre 1837 à recevoir le serment d’allégeance des habitants de la seigneurie de Batiscan ; enfin, le 2 avril 1838, il était nommé commissaire des petites causes dans la même seigneurie.

En 1836, la question de l’établissement de bureaux d’enregistrement dans le Bas-Canada, où l’on conserverait les actes ou contrats affectant la propriété immobilière (ventes, testaments, hypothèques, transports, cessions, tutelles et curatelles), se posait à nouveau. Répondant à un questionnaire que lui avait fait parvenir un comité spécial du Conseil législatif, Guillet écrivait le 29 janvier 1836 : « Je soumettrai [...] que les bureaux d’enregistrement ne sont point nécessaires et qu’ils seront plus gênants qu’utiles aux habitants des campagnes. » Il suggérait plutôt « que les actes devant notaires, créant des hypothèques fussent considérés actes publics et le notaire obligé d’en donner communication à qui le demandera ». Le notaire Guillet voulait empêcher la généralisation de ces bureaux que, déjà en 1830, l’on avait établis dans les comtés de Drummond, Sherbrooke, Stanstead, Missisquoi et Shefford, où la majorité des habitants étaient de langue anglaise et les propriétés immobilières en franc et commun socage. En 1831, de semblables bureaux avaient été mis sur pied dans les comtés d’Ottawa, de Beauharnois, de Mégantic, et, en 1834, dans les comtés de Deux-Montagnes et de L’Acadie. Toutefois, en 1841, malgré l’avis de Louis Guillet, le Conseil spécial du Bas-Canada étendit l’obligation de l’enregistrement à toutes les terres et propriétés immobilières du Bas-Canada, qu’elles fussent tenues en franc et commun socage ou en fief. Il établit de plus des bureaux d’enregistrement dans chaque district judiciaire, là où siégeait la Cour de district. Ces mesures devaient éviter « les pertes et maux considérables résultant des transports secrets et frauduleux des propriétés foncières, des hypothèques sur icelles et de l’incertitude et manque de sûreté des titres aux terres de cette province ». Poursuivant ses activités notariales, Louis Guillet sollicita, sans succès, le 30 août 1842, la nomination d’agent de certains fiefs du district de Trois-Rivières. Le 25 octobre 1851 et le 4 décembre 1860, il fut nommé commissaire du recensement.

Candidat aux élections générales de 1844, où s’affrontaient les réformistes et les partisans du gouverneur Metcalfe*, Guillet fut élu sous l’étiquette réformiste dans le comté de Champlain. Son mandat fut renouvelé aux élections de 1847–1848 alors qu’il défit Joseph-Édouard Turcotte, conservateur. Il siégea donc dans l’opposition jusqu’en 1848, s’affirmant par la suite comme un fidèle partisan du gouvernement de Louis-Hippolyte La Fontaine et de Robert Baldwin*. Aux élections de 1851, dans le comté de Champlain, le conservateur Thomas Marchildon l’emporta sur Jean-Baptiste-Éric Dorion, représentant la faction radicale des libéraux, et sur Guillet qui était le porte-parole des libéraux modérés.

Louis Guillet avait épousé, à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, Louise Leclerc. Ils eurent un fils et deux filles.

Louis-Philippe Audet

APC, MG 30, D62, 14, pp.790s.— B.-C., Statuts, 1830, c.8 ; 1831, c.3 ; 1834, c.5 ; Conseil spécial, Ordonnances, 1840–1841, c.30.— Canada, prov. du, Statuts, 1843, c.22 ; 1855, c.99.— Coll. Elgin-Grey, IV : 1 510, 1 595s., 1 598s., 1 602.— Guide des sources d’archives sur le Canada français, au Canada (Ottawa, 1975), 19s.— F.-J. Audet, Les députés de la région des Trois-Rivières (1841–1867) (Trois-Rivières, 1934), 68–70.— Cornell, Alignment of political groups, 24, 30.— J.-E. Roy, Hist. du notariat, II : 557–594.

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Louis-Philippe Audet, « GUILLET, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/guillet_louis_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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