GUILLEMOT, GUILLAUME (appelé aussi Du Plessis-Kerbodot), gouverneur de Trois-Rivières de 1651 à 1652, tué par les Iroquois le 19 août 1652.

Nous devons respecter le nom qu’il signait et sous lequel il est connu dans notre histoire : Guillaume Guillemot, seigneur du fief Kerbodot, en Bretagne. Si on l’a appelé Du Plessis, c’est que le mot plessis, en normand, signifie village, fief, etc., comme le mot breton ker. Dans l’index des Relations des Jésuites (éd. Thwaites), on a par erreur confondu ce personnage avec Du Plessis-Bochart. L’identité de chacun a par la suite été établie de façon certaine.

Guillaume Guillemot jouissait certainement d’un excellent prestige dans les milieux officiels, car le 2 janvier 1651 son nom est proposé au roi par la Compagnie des Cent-Associés, avec celui de Jean de Lauson (père) et de Pierre Robinau, pour remplacer Louis d’Ailleboust comme gouverneur de la Nouvelle-France. M. de Lauson est désigné, mais Du Plessis-Kerbodot est nommé gouverneur de Trois-Rivières. Arrivé à Québec le 13 octobre de la même année, sa présence est signalée à Trois-Rivières le 1er décembre. Ce dernier poste n’est pas une sinécure et le nouveau gouverneur veut avant tout y protéger les intérêts de la Compagnie des Cent-Associés. Il se rend vite compte qu’il doit imposer la paix aux Indiens, car Trois-Rivières est à l’époque l’avant poste des attaques iroquoises. Une équipe d’urgence, le camp volant, est formée. De par sa fonction, le gouverneur en prend lui-même la direction. Première erreur de sa part, car il n’est pas un militaire et ne connaît rien des tactiques indiennes.

Malgré l’avertissement d’un homme d’expérience, Pierre Boucher*, et de quelques autres colons, Kerbodot ordonne à son camp volant d’aller au-devant de l’ennemi, à l’aveuglette, dans les bois de la banlieue. Les soldats improvisés obéissent. Ils sont une soixantaine, y compris 12 Indiens alliés. Le matin du 19 août, la troupe s’embarque dans deux chaloupes et longe les rives du Saint-Laurent. Aussitôt débarquée, elle tombe dans l’embuscade des Iroquois qui, selon leur tactique habituelle, avaient épié sa venue. Vingt-deux Français, dont le gouverneur lui-même, sont tués sur place ou faits prisonniers.

Du Plessis-Kerbodot avait, épousé à Paris en 1647 Étiennette Després, qui le suivit en Nouvelle-France avec leurs deux enfants, Anne et François.

Raymond Douville

JJ (Laverdière et Casgrain).— JR (Thwaites).— Sulte, Mélanges historiques (Malchelosse), V : 9–28.— A. Tessier, Les Trois-Rivières : quatre siècles d’histoire 1535–1935 (Trois-Rivières, 1934).

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Raymond Douville, « GUILLEMOT, GUILLAUME (Du Plessis-Kerbodot) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/guillemot_guillaume_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    28 novembre 2024