GUIGNAS, MICHEL, jésuite, missionnaire, professeur d’hydrographie, né à Condom, France, le 12 janvier 1681, décédé à Québec le 6 février 1752.
Michel Guignas entra au noviciat des jésuites de la province d’Aquitaine, à Bordeaux, le 9 décembre 1702, après avoir fait deux ans de philosophie. Ses deux années de noviciat complétées, et après une année d’études littéraires, il enseigna successivement la grammaire, les humanités et la rhétorique au collège de Pau, de 1705 à 1710, et par la suite, étudia la philosophie et la théologie à Poitiers. Il quitta la France en juin 1716 pour se rendre au Canada. Il passa vraisemblablement plusieurs mois à la mission Saint-François-Xavier, près de Bécancour, avant de quitter la vallée du Saint-Laurent pour un premier séjour de cinq ans dans les missions de l’Ouest, plus particulièrement chez les Outaouais. Dès le 2 février 1718, il prononça ses quatre vœux perpétuels, dans l’église de la mission Saint-Ignace à Michillimakinac, entre les mains du père Joseph-Jacques Marest*. En 1720 et 1721, il fut missionnaire à Saint-Joseph (près de St Joseph, Mich.) ; il revint à Québec en 1722 remplacer le père Pierre de Lauzon, comme professeur d’hydrographie au collège de Québec [V. Joseph Des Landes].
Après quatre ans d’enseignement, Guignas retourna dans les missions de l’Ouest. Il demanda de participer, avec le père Nicolas Degonnor, à l’expédition chez les Sioux, dirigée par René Boucher de La Perrière ; il quitta Montréal le 16 juin 1727. Cependant, au début de 1728, la maladie obligea Boucher à quitter le fort Beauharnois qu’il venait de construire au lac Pépin. Son neveu, Pierre Boucher de Boucherville, lui succéda. En septembre, Boucherville dut quitter le fort et Guignas le suivit. Pendant le voyage de retour, le 16 octobre 1728, ils furent faits prisonniers par les Kicapous et les Mascoutens, et leur captivité dura cinq mois. Grâce à leur adoption par un membre de ces tribus, ils eurent la vie sauve. Guignas se rendit chez les Illinois au cours de l’année 1729 et passa l’hiver chez les Mascoutens. En 1730, il retourna à la mission de Michillimakinac et, l’année suivante, il accompagna René Godefroy de Linctot qui venait d’être nommé commandant chez les Sioux. Par la suite. on fut sans nouvelles du jésuite jusqu’en 1735, alors qu’on apprit qu’il était toujours vivant.
En 1737, Guignas quitta les missions des Sioux et se rendit à Michillimakinac et de là, en 1738, à Québec. Il fit du ministère dans la région du Saguenay jusqu’en 1740 ; il revint alors définitivement à Québec où il mourut le 6 février 1752.
Le père Guignas, qui était gascon, avait un naturel ardent et jovial, un esprit vif et ouvert ; il était robuste, original, excentrique parfois dans ses manières et dans l’expression de ses opinions. C’est ainsi qu’il laissait à entendre que l’eau-de-vie après tout avait du bon et il la nommait plaisamment : « l’humeur radicale ».
ASJCF, 528 ; 608 ; Fonds Rochemonteix, 4 012, 1 ; 4 017, 304–316 ; 4 018, 117, 123, 126, 133, 149, 161.— ASJ, France (Chantilly), Liste des pères et des frères jésuites.— Découvertes et établissements des Francais (Margry), VI : 577–579.— Lettres du père Aulneau, RAPQ, 1926–1927, 269, 278, 281, 285, 286.— Melançon, Liste des missionnaires jésuites.— Charland, Les Abénakis d’Odonak, 42.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle, I : 204–231 ; Les Jésuites et la N.-F. au XVIIIe siècle, I : 180–202, 447–463.— L.-P. Audet, Hydrographes du roi et cours d’hydrographie au collège de Québec, 1671–1759, Cahiers des Dix, XXXV (1970) : 13–37.
Louis-Philippe Audet, « GUIGNAS, MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/guignas_michel_3F.html.
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Auteur de l'article: | Louis-Philippe Audet |
Titre de l'article: | GUIGNAS, MICHEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |