GRAHAM, HARVEY, homme d’affaires, né le 12 août 1848 à Little Harbour, comté de Pictou, Nouvelle-Écosse, troisième des quatre fils de William Lowden Graham et d’Ann Chisholm ; le 14 novembre 1872, il épousa Hannah A. Fraser (décédée en 1887), et ils eurent deux fils et quatre filles, puis en 1890, Emma McKay ; décédé le 31 octobre 1907 à New Glasgow, Nouvelle-Écosse.
Harvey Graham naquit dans une famille de marins et de constructeurs de navires de New Glasgow. Les choses n’allaient pas bien pour son père, et les Graham tiraient une grande part de leur subsistance d’une auberge héritée et tenue par sa mère. Il se peut fort bien que ce soit elle qui ait exercé le plus d’influence sur lui et l’ait dissuadé de naviguer, comme ses frères le firent pendant une partie ou la totalité de leur vie active. Il fit ses débuts comme commis subalterne à la maison de commerce de Robert Sprott McCurdy, où il se hissa à la fonction de directeur.
Les relations d’affaires de Graham avec son beau-frère Graham Fraser* commencèrent peut-être en 1881, lorsqu’il devint secrétaire de la Nova Scotia Glass Company, nouvelle société où Fraser était membre du conseil d’administration. Deux ans plus tard, il accéda à la direction et embaucha des membres de sa famille, dont son frère John George et un neveu de dix ans. En 1883, un conflit éclata parce que des membres américains de la Flint Glass Workers Union réclamaient l’application de certaines méthodes à la verrerie. Graham ferma l’usine et alla embaucher, en Europe, des verriers anglais et bohémiens (germanophones). Il espérait ainsi reprendre la situation en main, et il y parvint. En 1890, l’entreprise passa à une société montréalaise [V. David Yuile] ; deux ans plus tard, la verrerie ferma définitivement.
En 1878, la Nova Scotia Forge Company, fondée par Fraser et George Forrest McKay, avait dû se réinstaller dans un village voisin, Smelt Brook, parce que New Glasgow ne l’approvisionnait pas suffisamment en eau. Une fois qu’elle eut décidé d’y construire une aciérie, en 1882, Graham contribua beaucoup à l’expansion du village, qu’il rebaptisa Trenton. Il subdivisa des terres, dont certaines qu’il avait acquises lui-même, peut-être quand il avait découvert que la verrerie serait aussi à Smelt Brook. Il possédait en propre 68 lots et quelques bâtiments ; la moitié des lots se vendirent en deux heures à un encan public.
Graham s’associa officiellement à Fraser et McKay en 1888 en devenant secrétaire-trésorier de la New Glasgow Iron, Coal and Railway Company, qui devait exploiter les mines de fer de Springville et Bridgeville. Cette compagnie ne dépassa pas le stade de projet, mais une autre du même nom fut constituée juridiquement en 1891. Graham en devint directeur et fit partie du conseil d’administration, avec Fraser et McKay. Quatre ans plus tôt, probablement à la demande de Fraser, il avait assumé la direction générale de la Black Diamond Coal Company à Westville. Cependant, la mine de la compagnie fit faillite et ferma en 1891. Au cours des années 1890, le secteur de la sidérurgie connut plusieurs réorganisations. Graham fut de ceux qui firent constituer la Nova Scotia Iron and Steel Company en 1890 et la Nova Scotia Steel Company en 1895. Il entra au conseil d’administration de la Nova Scotia Steel and Coal Company Limited dès sa formation, en 1901, et durant trois ans, il y dirigea le service de production du charbon et le service du transport. En 1904, il accéda à la fonction de directeur général adjoint. Au moment de sa mort, la Nova Scotia Steel and Coal Company Limited avait des laminoirs et une forge à Trenton, une aciérie et des mines de charbon à Sydney Mines, ainsi que des mines de fer à Wabana dans l’île Bell, à Terre-Neuve.
Graham participa de diverses façons à la vie communautaire de New Glasgow. Durant 30 ans, il fut conseiller presbytéral et secrétaire du conseil de l’église presbytérienne James. Pendant une période plus courte, il fut surintendant de l’école du dimanche. En 1860, les conseillers presbytéraux créèrent une branche de la Young Men’s Christian Association. Graham servit cet organisme à titre de président des sections de New Glasgow et de la Nouvelle-Écosse, et en qualité de membre du comité international et du comité national. À la différence de son père et de ses frères, il prônait la tempérance. Son travail dans ce domaine, comme à l’église James et à la Young Men’s Christian Association, visait à éduquer les jeunes et à leur inculquer de bons principes moraux. Graham était libéral, mais ne se présenta à aucun scrutin provincial ni fédéral. En 1881, il fut membre du conseil municipal de New Glasgow en qualité de représentant du quartier no 1, peut-être pour protéger ses propriétés immobilières.
Bien que Harvey Graham n’ait pas fait partie de l’élite du milieu commercial de New Glasgow, il parvint à jouer un important rôle de second plan dans l’expansion de la sidérurgie néo-écossaise parce que, de par son mariage et ses affaires, il était lié aux promoteurs de cette industrie. En 1907, il se rendit au Brésil afin d’évaluer le potentiel d’exploitation des mines de fer. Ce fut sa dernière grande mission pour la Nova Scotia Steel and Coal Company Limited. Il mourut la même année après une longue maladie.
Nova Scotia Museum (Halifax), Printed information file, Nova Scotia Glass Company, Annual report, 1882–1890.— PANS, MG 1, 2155.— Eastern Chronicle, 12–26 oct. 1882, 1er nov. 1907.— Morning Chronicle (Halifax), 3 janv. 1891.— Pictou Advocate (Pictou, N.-É.), 1er nov. 1907.— J. M. Cameron, Industrial history of the New Glasgow district ([New Glasgow, N.-É., 1960]), IV : 17s. ; More about New Glasgow ([New Glasgow ?], 1974) ; The Pictonian colliers (Halifax, 1974) ; Ships and seamen of New Glasgow, Nova Scotia (New Glasgow, 1959).— Don Cosh, Trenton, the first hundred years ([Trenton, N.-É. ?, 1979 ?]).— R. H. Graham, « The story of the New Glasgow Grahams and allied families » (texte dactylographié, 1938 ; exemplaire aux PANS, Library).— L. D. McCann, « The mercantile-industrial transition in the metals towns of Pictou County, 1857–1931 », Acadiensis (Fredericton), 10 (1980–1981), no 2 : 29–64.— L. [D.] McCann et Jill Burnett, « Social mobility and the ironmasters of late nineteenth century New Glasgow », People and place : studies of small town life in the Maritimes, L. [D.] McCann, édit. (Fredericton et Sackville, N.-B., 1987), 59–77.— Nova Scotia Steel Company, Reports of directors and financial statements, 1883–1910 (exemplaires reliés aux PANS, Library).— S. M. Reilly, « The Provincial Workmen’s Association of Nova Scotia, 1879–1898 » (thèse de
L. Anders Sandberg, « GRAHAM, HARVEY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/graham_harvey_13F.html.
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Auteur de l'article: | L. Anders Sandberg |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
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