GOW, PETER, homme d’affaires, homme politique et fonctionnaire, né le 20 novembre 1818 à Johnstone (région de Strathclyde, Écosse), second fils de John Gow (descendant de Niel Gow, violoniste célèbre du Perthshire au xviiie siècle) et d’Agnes Ferguson ; le 29 décembre 1857, il épousa Mary Maxwell Smith, du Kirkcudbrightshire (région de Dumfries and Galloway, Écosse), et ils eurent neuf fils et trois filles ; décédé le 24 février 1886 à Guelph, Ontario.

Après avoir fréquenté une école privée, Peter Gow travailla avec son père, qui était fabricant de chaussures. En 1842, pour améliorer son sort, il immigra au Haut-Canada, passant d’abord deux ans à Brockville, puis s’installant à Guelph. Afin de répondre aux besoins d’une région qui se développait, il construisit des moulins sur la rivière Speed en vue de produire des lainages et de la farine d’avoine, mais c’est surtout le cuir qui l’intéressait. En 1853, il avait une tannerie « en pleine activité » et un magasin bien approvisionné de bottes et de souliers qu’il vendait « bon marché au comptant » ou échangeait contre des produits des champs. Gow resta en affaires jusqu’en 1868, année durant laquelle il loua ses fabriques et prit une retraite à l’aise.

Gow joua un rôle actif dans les affaires municipales de Guelph en tant que membre du comité fondateur d’un institut des artisans en 1850 et à titre de conseiller scolaire élu en 1852 et de conseiller municipal, en 1855. Au mois de décembre 1855, il se rendit à Toronto en compagnie du président du conseil municipal afin d’obtenir que Guelph fût érigé en municipalité et divisé en quartiers. Élu échevin du quartier sud, adjoint au président du conseil municipal et représentant au conseil de comté en 1856, Gow devint président du conseil l’année suivante et il fut de nouveau échevin en 1858, mais il perdit l’élection à la mairie en 1859. Réélu échevin dans le quartier sud en 1863, 1864 et 1865, on le porta ensuite à la mairie en 1866 et 1867, période durant laquelle la ville de 6 000 habitants installa ses premiers réverbères et célébra son 40e anniversaire.

Élu député de Wellington South à la première Assemblée législative de l’Ontario en 1867, Gow combattit avec fermeté le gouvernement de coalition dirigé par John Sandfield Macdonald* ; il dénonça « le slogan insipide » du « no politics » et affirma que « le seul gouvernement valable était un gouvernement de parti ». Il ne prit pas souvent la parole en chambre, mais son souci constant de satisfaire les besoins de ses commettants lui valut d’être réélu sans opposition en 1871 et 1875, et sa loyauté politique lui mérita d’accéder aux fonctions de secrétaire de la province en décembre 1871, sous le nouveau gouvernement libéral d’Edward Blake*. Timothy Blair Pardee le remplaça à ce poste le 25 octobre 1872, date à laquelle Oliver Mowat* succéda à Blake comme premier ministre. Les conservateurs se plaignirent que le « pauvre Peter Gow », le « seul homme honnête de l’ancien gouvernement », avait été mis de côté « comme un vieux gant ». Plus tard, ils prétendirent qu’en déplaçant de Mimico à Guelph, en 1873, le lieu choisi pour construire une école d’agriculture (le futur Ontario Agricultural College), on cherchait à mieux faire accepter son départ du cabinet. À l’Assemblée, Gow déclara cependant qu’il s’était opposé au changement de lieu jusqu’au moment où il avait acquis la conviction que Mimico n’était pas un site approprié ; il affirma également que son départ du cabinet était une « affaire personnelle » sans aucun lien avec cette question. Le premier ministre préférait peut-être que le poste de secrétaire de la province fût occupé par un homme plus influent, comme l’était Pardee, mais rien n’indique qu’il y ait eu des tractations entre Mowat et Gow. Il est probable que ce dernier, comme le rapporta le Globe, avait demandé d’être relevé de ses fonctions à cause d’un piètre état de santé qui, d’ailleurs, le força à quitter son siège de député en 1876. Il accepta alors la charge moins lourde de shérif du comté de Wellington et en exerça les fonctions jusqu’à son décès.

Fidèle à ses origines écossaises, Gow était presbytérien et président d’un club de curling. Il fut au nombre des membres fondateurs (en 1868) et des administrateurs de l’église Chalmers. Charles Clarke* le considérait comme un excellent organisateur, un travailleur efficace et « un homme du peuple avant tout ». Gow contribua à la prospérité commerciale et au progrès social que la ville de Guelph connut au milieu du xixe siècle. Il aida à rétablir le système du gouvernement de parti en Ontario après la Confédération et à mettre sur pied le gouvernement libéral qui exerça le pouvoir durant une longue période à compter de 1871.

A. Margaret Evans

Ontario, Legislative Library, Newspaper Hansard, 1867–1877 (mfm aux AO).— Globe, 31 déc. 1867, 26 oct. 1872, 11 mars 1873.— The annals of the town of Guelph, 1827–1877, C. A. Burrows, compil. (Guelph, Ontario, 1877), 63–158.— Canadian biog. dict., I : 752–755.— CPC, 1876 : 387.— DNB (rubrique Niel Gow).— Charles Clarke, Sixty years in Upper Canada, with autobiographical recollections (Toronto, 1908), 159, 180s.

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A. Margaret Evans, « GOW, PETER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gow_peter_11F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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