GILPIN, JOHN BERNARD, médecin, chirurgien, naturaliste, auteur et artiste, né le 4 septembre 1810 à Newport, Rhode Island, quatrième enfant de John Bernard Gilpin et de sa seconde épouse, Mary Elizabeth Miller ; le 13 août 1846, il épousa à Digby, Nouvelle-Écosse, Charlotte Smith (décédée en 1851), et ils eurent deux fils ; décédé le 12 mars 1892 à Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse.

Venu d’Angleterre pour s’installer à Philadelphie en 1783, le père de John Bernard Gilpin fut consul britannique à Newport, dans le Rhode Island, de 1802 à 1832. C’est là que le jeune John Bernard fit ses premières classes avant d’aller étudier au Trinity College de Hartford, dans le Connecticut, où il obtint sa licence ès arts en 1831. Après un an d’apprentissage au cabinet du docteur T. C. Gunn, à Newport, il entra à la University of Pennsylvania ; il y reçut son diplôme de médecine en 1834, avec un mémoire intitulé « Old age ». On ne sait pas où il demeura pendant les quelques années suivantes mais, en janvier 1838, il pratiquait la médecine à Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse. Son père s’y était retiré au printemps de 1833 pour se rapprocher de ses fils Edwin et Alfred, nés de son premier mariage et tous deux ministres anglicans. En 1838, Annapolis Royal était une petite ville d’un peu plus de 1 000 habitants, servie par un seul médecin, Robert Leslie ; quatre autres médecins s’occupaient des districts agricoles des alentours.

En 1845, Gilpin se rendit à Londres et, au mois de janvier suivant, passa l’examen d’admission au Royal College of Surgeons of England. De retour en Nouvelle-Écosse au début de l’année 1846, il devenait ainsi l’un des cinq médecins de la province officiellement reconnus à la fois comme médecins et chirurgiens. Après son mariage, plus tard cette année-là, Gilpin alla s’établir à Halifax et ouvrit son cabinet rue Barrington. En 1847, il fut appelé à travailler à titre d’officier de santé adjoint dans le port de Pictou, au moment où sévissait une grave épidémie de typhus. Membre de la Medical Society of Halifax, il participa en 1854 à la réorganisation de cet organisme, qui devint la Medical Society of Nova Scotia.

Quoique Gilpin ait beaucoup contribué à la profession médicale en Nouvelle-Écosse, c’est surtout à titre de naturaliste qu’on le connaît aujourd’hui. On suppose qu’il s’était installé à Halifax pour être près de ceux qui partagaient ses intérêts littéraires et scientifiques. Après la mort prématurée de sa femme en 1851, Gilpin ne se remaria jamais et, pendant les 40 années qui suivirent, il s’absorba dans l’étude de la faune de la Nouvelle-Écosse. L’un des fondateurs du Nova Scotian Institute of Natural Science (devenu le Nova Scotian Institute of Science), c’est lui qui donna la première conférence devant les membres, en présentant le 2 février 1863 une communication sur le hareng. À titre de membre puis de président (1873–1878) de cette société, il se tailla une solide réputation comme naturaliste et zoologiste, au Canada et aux États-Unis, durant la dernière moitié du xixe siècle. Les 34 communications qu’il présenta en une période de plus de 20 ans furent publiées dans les mémoires de l’institut ; elles portaient entre autres sur les oiseaux, les poissons, les phoques, les morses, les orignaux, les castors, les serpents et les fossiles, et une série était consacrée aux mammifères de la Nouvelle-Écosse. Gilpin écrivit également sur l’âge de pierre et sur les Indiens de la province. Sa conférence Sable Island its past history, present appearance, natural history, &c., &c. [...] fut publiée à Halifax en 1858, accompagnée d’une description par Joseph Darby du naufrage de la goélette Arno, survenu en 1846, et d’un poème de Joseph Howe*.

Gilpin illustrait souvent ses textes lui-même. Selon un commentaire du président du Nova Scotian Institute of Science, Martin Murphy, en 1892, « il [avait] bien servi le muséum autant par son pinceau que par sa plume, car il possédait le rare talent d’illustrer en couleurs, avec art et précision, tout sujet dont il traitait dans ses écrits ». Dans sa notice nécrologique, le Halifax Herald fit l’éloge de « ses croquis fougueux des poneys sauvages typiques de l’île de Sable », qui « témoignent encore de son talent pour représenter la vie animale ».

Membre fondateur de la Société royale du Canada en 1882 [V. sir John William Dawson], Gilpin se retira cette année-là à Annapolis Royal, où il vécut jusqu’à la fin de ses jours. Il mourut en 1892 et on l’inhuma dans le vieux cimetière paroissial, aux côtés de sa femme et de son fils Bernard, décédé en bas âge.

En rendant hommage à John Bernard Gilpin, plusieurs soulignèrent sa contribution à l’étude de l’histoire naturelle de la Nouvelle-Écosse. Dans une série de portraits d’anciens présidents du Nova Scotian Institute of Science, Harry Piers le décrit comme « probablement le meilleur observateur des animaux supérieurs que nous ayons eu, capable d’avancer, dans un style savoureux, pittoresque et séduisant, des affirmations très précises. Bon dessinateur, il maniait facilement le pinceau et le crayon, ce qui l’aidait à illustrer ses conférences. » En 1910, le docteur Donald Alexander Campbell rappelait dans le Maritime Medical News que Gilpin « faisait toujours tout son possible pour aider et encourager l’étude de l’histoire naturelle de la province et [que] le professeur [Spencer Fullerton] Baird du Smithsonian Institute lui demandait fréquemment son avis sur des espèces de poissons nouvelles ou douteuses et sur leurs migrations dans les eaux du Nord ».

Allan E. Marble

Une liste des communications que John Bernard Gilpin a publiées dans les Proc. and Trans. (Halifax), 1 (18631866)–5 (1879–1882), du Nova Scotian Institute of Natural Science, se trouve dans l’article de D. A. Campbell, « Some Nova Scotia physicians and their contributions to natural science », Maritime Medical News (Halifax), 22 (1910) : 184–185. Quelques-uns de ses dessins font maintenant partie de la collection du Nova Scotia Museum (Halifax).

PANS, MG 1, 329, particulièrement nos 1, 27 ; 717, no 53 ; MG 4, 23, reg. of marriages, 13 août 1846 ; RG 1, 175 : 471 ; RG 25, C, 10, no 1 : 192.— St Paul’s Anglican Church (Halifax), Reg. of baptisms, 13 août 1847, 3 août 1849 (mfm aux PANS).— Univ. of Pa. Arch. (Philadelphie), Medical school records, particulièrement index to medical matriculants, 1834.— Nova Scotian Institute of Science, Proc. and Trans., 6 (1883–1886) : 158 ; 8 (1890–1894) : xlvii–xlviii ; 10 (1898–1902), photographie face à la page xxxv ; 13 (1910–1914) : lxxxii–lxxxiv.— SRC Mémoires, 1re sér., 1 (1882–1883), proc. : iv, xxvi.— Halifax Herald, 22 mars 1892.— Novascotian, 10 mars 1851.— Belcher’s farmer’s almanack, 1845.— Catalogue of the alumni of the Medical Department of the University of Pennsylvania, 1765–1877 (Philadelphie, 1877).— Cunnabell’s N.-S. almanac, 1851 : 76.— Dictionary of American medical biography [...], H. A. Kelly et W. L. Burrage, édit. (New York, 1928).— N.S. directory, 1871.— Eaton, Hist. of Kings County.— D. A. Campbell, « History of the Medical Society of Nova Scotia », Maritime Medical News, 15 (1903) : 540.— Harry Piers, « Artists in Nova Scotia », N. S. Hist. Soc., Coll., 18 (1914) : 153.

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Allan E. Marble, « GILPIN, JOHN BERNARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gilpin_john_bernard_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    28 novembre 2024