Titre original :  Honourable Angus Morrison Gidney. Image courtesy of the Admiral Digby Museum, Digby, Nova Scotia. 
Son of William and Priscilla (Saunders) Gidney. Mink Cove, Digby County, Nova Scotia. 
From: https://novascotia.ca/archives/communityalbums/digby/archives.asp?ID=124.

Provenance : Lien

GIDNEY, ANGUS MORRISON, instituteur, journaliste et poète, né le 4 mai 1803 à Jemseg, Nouveau-Brunswick, fils de Joshua Gidney et de Phoebe Morrison ; il épousa Experience Beals, et ils eurent un fils et trois filles ; décédé le 20 janvier 1882 à Bridgetown, Nouvelle-Écosse.

Encore enfant, Angus Morrison Gidney suivit ses parents qui s’établirent dans une ferme située à l’est de Bridgetown, où il consacra ses jeunes années à s’instruire lui-même tout en cultivant la terre. Avant l’âge de 20 ans, il commença de publier des articles et des vers dans la presse périodique de la province, en même temps qu’il se lançait dans l’enseignement, en particulier dans les cantons de Wilmot et d’Annapolis ; il poursuivit cette carrière pendant une vingtaine d’années. Dans les écoles rudimentaires d’une seule pièce de l’époque, avant que l’enseignement ne devînt gratuit dans la province, il lui arriva d’avoir jusqu’à 50 élèves à la fois. Au printemps de 1843, il devint directeur du Novascotian de Halifax (que Joseph Howe* avait vendu en 1841), puis occupa le poste de directeur adjoint du journal à l’automne de la même année, au moment où William Annand s’en porta acquéreur. À l’époque, il fut aussi courriériste parlementaire au Novascotian de même qu’au Morning Chronicle d’Annand fondé en 1844.

En août 1845, Gidney rompit tout lien avec ces deux journaux et acheta d’Alexander Lawson* le Yarmouth Herald, seul journal néo-écossais paraissant alors à l’ouest de Halifax. En sa qualité de rédacteur-gérant de ce journal, il appuya passionnément les réformes proposées au sujet du gouvernement de la Nouvelle-Écosse ; on luttait surtout alors pour obtenir le gouvernement responsable, lequel devint finalement une réalité en février 1848. Titus Smith*, botaniste et savant éminent, tint chaque semaine la rubrique agricole du journal de Gidney, presque jusqu’à sa mort en 1850. Il semble que Gidney ait temporairement abandonné le journalisme en 1851 ; cette année-là, il déménagea à Sandy Cove, dans le comté de Digby, où il recommença d’enseigner tout en faisant paraître divers articles et des poèmes dans la presse périodique des Maritimes.

Le 30 janvier 1843, le Novascotian avait publié le premier chapitre d’un roman historique de Gidney intitulé : « The refugee’s daughter : a legend », sous le pseudonyme de « Clifton Hughes, a Novascotian ». La publication du roman cessa brusquement, le 17 avril 1843, après la parution du dixième épisode, probablement parce que les nouvelles fonctions de Gidney comme directeur du Novascotian l’empêchèrent de terminer alors son œuvre. Quatorze ans plus tard, les 44 chapitres de ce récit des plus romanesques, racontant les aventures d’un officier loyaliste de l’armée et de sa fillette, parurent dans la Liverpool Transcript entre le 5 février et le 24 décembre 1857. Bien qu’au début il projetât de faire paraître son roman en un volume, il se ravisa finalement, « les circonstances n’étant pas favorables à une telle entreprise ». Fruit d’une vive imagination nourrie par de nombreuses lectures portant sur l’histoire et la littérature, ce roman nous transporte des mornes établissements de la côte de la Nouvelle-Écosse à la cour du roi d’Angleterre dans un tourbillon d’événements invraisemblables.

C’est en 1859 que Gidney commença de diriger l’Acadian de Digby, hebdomadaire fondé par son fils, Ingraham, qui deux ans plus tard fit aussi l’achat du Register de Bridgetown. Après la disparition de l’Acadian en 1862, le père alla rejoindre son fils au Register, qui prit le nom de Free Press en 1863. Ils continuèrent tous deux à publier ce journal jusqu’en 1872. Au cours de ces dix années, leur journal ne cessa de s’opposer violemment à la Confédération, qu’il dénonçait régulièrement dans les termes les plus durs et dont il réclamait l’abrogation. Tout le temps qu’il fut journaliste à Halifax et à Yarmouth, Gidney appuya fermement Howe et ses opinions politiques, mais quand ce dernier se rallia à sir John Alexander Macdonald* et à son gouvernement, en 1869, Gidney n’hésita pas à le condamner en l’accusant de trahir la province.

Doté d’un physique des plus imposants, Gidney occupa la charge de sergent d’armes à la chambre d’Assemblée de la Nouvelle-Écosse sous le régime libéral, de 1868 à 1878. Maître de poste à Bridgetown pendant une courte période, il perdit cependant son emploi en 1865, probablement pour des raisons politiques. Il semble qu’il lisait énormément et prenait beaucoup de plaisir à prononcer des conférences sur des sujets littéraires et historiques devant des cercles littéraires locaux.

Qualifié d’« instituteur, journaliste et poète [doué] de qualités le mettant bien au-dessus de la moyenne », Gidney jouissait de l’estime de son milieu, où il fit beaucoup pour l’église baptiste et participa active ment au mouvement en faveur de la tempérance. De fait, en 1835, il avait publié, sous le couvert de l’anonymat, un tract en faveur de la tempérance intitulé : The effects of alcohol ; a poem descriptive and moral. En tant que journaliste politique, il s’exprimait avec facilité et conviction, n’hésitant pas à recourir, avec beaucoup de succès, aux sarcasmes les plus mordants. Sa poésie, publiée souvent sous un pseudonyme, couvrait un vaste éventail de sujets, allant de la mort d’une fille à certaines réflexions sur Henry Ward Beecher et un hommage à Halifax. Sans doute influencé par les poètes anglais du siècle précédent, son style est guindé, empreint d’un langage fleuri et rempli d’allusions à des sujets classiques et littéraires.

Shirley B. Elliott

En plus de sa contribution au Novascotian, 1843–1845, au Morning Chronicle (Halifax), 1844–1845, au Yarmouth Herald (Yarmouth, N.-É.), 1845–1851, à l’Acadian (Digby, N.-É.), 1859–1861, au Register qui prit le nom de Free Press en 1863 (Bridgetown, N.-É.), 1861–1872, Angus Morrison Gidney est l’auteur du roman « The refugee’s daughter : a legend », publié partiellement pour la première fois dans le Novascotian, du 30 janv. au 17 avril 1843, puis entièrement dans la Liverpool Transcript (Liverpool, N.-É.), du 5 févr. au 24 déc. 1857.

PANS, RG 14, 70.— Dominion annual register, 1882 : 340.— R. J. Long, Nova Scotia authors and their work, a bibliography of the province (East Orange, N.J., 1918).— Morgan, Bibliotheca Canadensis.— G. E. N. Tratt, « A survey and listing of Nova Scotian newspapers with particular reference to the period before 1867 » (thèse de m.a., Mount Allison Univ., Sackville, N.-B., 1957).— D. C. Harvey, « Newspapers of Nova Scotia, 1840–1867 », CHR, 26 (1945) : 279–301.

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Shirley B. Elliott, « GIDNEY, ANGUS MORRISON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gidney_angus_morrison_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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