FORESTIER (Foretier, Fortier), ANTOINE-BERTRAND, maître chirurgien, né le 30 août 1687 à Montréal, fils d’Antoine Forestier* et de Marie-Madeleine Le Cavelier ; il épousa à La Rochelle, France, le 7 avril 1712 Élisabeth-Charlotte Camoin ; inhumé à Montréal le 25 juin 1742.

Le père d’Antoine-Bertrand Forestier fut chirurgien de l’Hôtel-Dieu à partir de 1681, et aussi marguillier, expert médico-légal et chirurgien-major des troupes de la Marine. L’intendant Jacques Raudot*, le nomma à ce poste en 1708, « sur les bons temoignages [...] rendus par [Charlotte Gallard*] la supérieure de l’hopital de Montréal, [...] par le Sieur [François Clairambault*] d’Aigremont commissaire [de la Marine ...] et par plusieurs autres personnes » et parce qu’il était « le plus experimenté chirurgien ». Antoine-Bertrand et son frère Jean-Baptiste étaient également chirurgiens mais ils ne semblent pas avoir joui de la même renommée que leur père. Même si Antoine-Bertrand, tout comme son père, remplit le rôle d’expert médico-légal à Montréal, les auteurs de Notes pour lhistoire de la médecine exagèrent lorsqu’ils écrivent qu’il « était le principal chirurgien de son temps à Montréal ». Pierre Puybareau et Joseph Istre étaient également réputés.

La construction d’une maison conduisit Antoine-Bertrand Forestier à la ruine. En 1729 il entreprit de se bâtir sur un emplacement, rue Notre-Dame, qu’il avait acheté de sa sœur Élisabeth et de son mari Joseph Istre, une habitation de pierre d’un étage, mesurant 26 pieds sur 34. Pendant qu’il était à Québec à la poursuite d’un débiteur, sa femme conclut des ententes avec différents entrepreneurs. Les Forestier contractèrent des dettes élevées : 1 480# à Jean-Baptiste Boucher, dit Belleville, pour la mise en chantier des travaux de construction, 3 600# à Jacques et Louis Charly pour les matériaux et 600# à François Montfort et compagnie pour l’achèvement des travaux. Le passif de Forestier excédait même ces trois montants et, de 1731 à 1741, il fut constamment poursuivi pour dettes. Il lui arrivait souvent de ne pas répondre aux sommations du Conseil supérieur quand l’audition de la cause avait lieu à Québec. Pendant qu’il se défendait contre ses créanciers, Forestier chercha, mais en vain, à recouvrer des petites sommes qu’on lui devait pour des médicaments ou des soins professionnels. Sa propriété fut l’objet d’une saisie et les 5 500# retirées de la vente judiciaire de sa maison, en 1735, furent réparties entre six créanciers.

Sept ans plus tard, le 25 juin 1742, lorsqu’il fut inhumé à Montréal, peu d’héritiers étaient présents pour recueillir ce qui restait de ses biens. À l’exception d’une fille dont on ne sait rien, tous ses enfants étaient morts en bas âge.

Peter N. Moogk

Comme Forestier utilisait le prénom Antoine plutôt que son nom de baptême, on l’a confondu souvent avec son père et avec un bon nombre d’autres personnes portant le nom d’Antoine Forestier (Fortier). La présente bibliographie contient des références se rapportant à Antoine-Bertrand et à son père.  [p. n. m.].

AD, Charente-Maritime (La Rochelle), État civil, Notre-Dame de La Rochelle, 7 avril 1712.— AN, Col., C11G, 3, pp. 491s., 493–496, 499–501 ; 4, pp. 62s. (copies aux APC).— ANQ, NF, Coll. de pièces jud. et not., 328, 882 ; NF, Documents de la juridiction de Montréal, III : 4, 39v. –40 ; VI : 113–114 ; VIII : 34v. ; X, 1er au 8 oct. 1735.— ANQ-M, Greffe de Bénigne Basset Des Lauriers, 3 nov. 1670 ; Greffe de Jacques David, 7 janv. 1720, 16 juill. 1723 ; Greffe de N.-A. Guillet de Chaumont, 24 avril 1732 ; Greffe de Claude Maugue, 6 oct. 1679, 16 juill. 1681 ; Greffe de J.-C. Raimbault, 10 août, 11 août, 21 sept., 6 oct., 21 oct. 1729, 16 mars 1730 ; Documents divers, 2 janv., 13 juin 1728, 10 mars, 18 juill., 23 juill. 1729 ; Registres des audiences, VII : 517, 531s., 683v., 745, 752 ; XII : 932 ; Registre du bailliage, 1682–1687, f.58.— jug. et délib., III : 567s. ; IV : 830, 893, 900.— Lîle de Montréal en 1731 (A. Roy), 38, 75.— P.-G. Roy, Inv. jug. et délib., 17171760, II : 85s., 260, 315 ; III : 3, 34, 223s. ; IV : 28, 47.— Tanguay, Dictionnaire.— M. E. Abbott, History of medicine in the province of Quebec (Toronto, 1931 ; « McGill University publications », VIII, no 63, Montréal, 1932), 20.— Ahern, Notes pour lhistoire de la médecine, 226–230.

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Peter N. Moogk, « FORESTIER (Foretier, Fortier), ANTOINE-BERTRAND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/forestier_antoine_bertrand_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    28 novembre 2024