FINLAY, JACQUES-RAPHAËL (souvent appelé Jaco Finlay), trafiquant de fourrures, guide et interprète, né vers 1768, peut-être à Finlay’s House (près de Neepawin, Saskatchewan), fils de James Finlay et d’une Indienne de la tribu des Sauteux ; décédé en mai 1828 à Spokane House (près de Spokane, Washington).
Le père de Jacques-Raphaël Finlay était un Écossais d’origine qui, dès 1766, hiverna chez les Indiens comme trafiquant de fourrures. Quant à Finlay lui-même, il travaillait déjà pour la North West Company en 1798 ; en 1804, il fut nommé commis dans la compagnie nouvellement réorganisée [V. William McGillivray]. En 1806, il avait la responsabilité d’un poste dépendant de Rocky Mountain House (Alberta), dans la plaine Kootenay. L’explorateur David Thompson*, qui cherchait un col par lequel les Nor’Westers pourraient franchir les Rocheuses et atteindre sans trop de difficulté la ligne de partage des eaux du Columbia, associa Finlay à son entreprise. Toujours en 1806, ce dernier traversa le col qui, plus tard, allait être baptisé en l’honneur de Joseph Howse* ; en 1807, il ouvrit un sentier et construisit un canot pour Thompson. Celui-ci franchit le col la même année, mais trouva le sentier à peu près impraticable parce qu’il était trop étroit pour ses chevaux de charge. Puis il découvrit que le canot, qui avait été caché sur les rives du Columbia, près de l’embouchure de la rivière Blaeberry (Colombie-Britannique), avait été endommagé. Il semble que Finlay n’était pas avec Thompson à ce moment-là, ni quand ce dernier construisit Kootenae House, près du lac Windermere ; il chassait et trappait dans les environs, peut-être comme trafiquant indépendant.
Dès 1809, Finlay avait pénétré dans la région de la rivière Flathead, qui forme aujourd’hui le nord-ouest du Montana et le nord de l’Idaho, et avait commencé à trafiquer avec les Têtes-Plates. Il servit de guide à Thompson lorsque celui-ci se rendit au lac Pend’Oreille, en octobre de cette année-là, pour y construire Kullyspell House (Idaho). En 1810, une fois de retour à Kootenae House, Thompson engagea Finlay à titre de commis et d’interprète. Finlay, que Thompson décrivit comme « un sang-mêlé remarquable », était semble-t-il un excellent guide et très bon interprète. Pendant l’été, Finlay, aidé peut-être de Finan McDonald, construisit Spokane House, au confluent des rivières Spokane et Little Spokane. En 1819, il participa aux expéditions dans la région de la rivière Snake, au sud du Columbia, qui étaient dirigées par le Nor’Wester Donald McKenzie*. Lors de la fusion de la North West Company et de la Hudson’s Bay Company en 1821, ni son nom ni celui de ses fils n’apparaissaient sur les listes d’employés de la Hudson’s Bay Company, ce qui semble indiquer qu’il était alors trappeur et trafiquant indépendant. À la mioctobre 1824, Finlay, à la tête d’un groupe de trafiquants indépendants qui surveillaient les Indiens Shuswap (Salish) près de Jasper House (Alberta) afin d’intercepter leurs fourrures avant qu’elles n’atteignent les postes de la Hudson’s Bay Company, rencontra George Simpson*, gouverneur de la compagnie en Amérique du Nord, qui se rendait alors dans le district de la Columbie. Simpson déplorait l’emprise que les trafiquants indépendants exerçaient sur les Indiens et le fait que, en tant qu’intermédiaires, ils faisaient grimper le prix des fourrures. Aussi ordonnat-il que l’on cesse d’approvisionner les trafiquants indépendants comme Finlay, à moins qu’ils n’arrêtent de faire la traite avec les Indiens. Afin peut-être de surveiller les activités de Finlay, mais probablement aussi pour profiter de son expérience, Peter Skene Ogden* l’inscrivit, sous le nom de Keyachie Finlay, au nombre des trafiquants indépendants et employés de la Hudson’s Bay Company qui allaient partir du poste de Flathead (Montana) pour se rendre dans la région de la rivière Snake, en décembre 1824.
En 1826, la Hudson’s Bay Company avait abandonné Spokane House, mais Jacques-Raphaël Finlay y vivait toujours. Le 9 mai 1826, le botaniste écossais David Douglas écrivait : « J’ai eu comme guides deux jeunes gens, fils d’un M. Jacques Raphael Finlay, un Sauteux canadien qui habite présentement l’établissement abandonné de Spokane, vers lequel je me rendais. » Puis il notait deux jours plus tard : « Arrivé à onze heures au vieil établissement de Spokane, où M. Finlay m’a aimablement accueilli. » On lui avait parlé de Finlay comme d’ « un homme qui en sa[vait] beaucoup, notamment sur l’aspect du pays et sur les animaux ». Douglas faisait aussi observer qu’il ne parlait que la langue de la North West Company, le français. Finlay eut de nombreux enfants.
David Douglas, Journal kept by David Douglas during his travels in North America, 1823–827 [...] (Londres, 1914 ; réimpr., New York, 1959).— HBRS, 13 (Rich et Johnson).— George Simpson, Fur trade and empire : George Simpson’s journal [...] 1824–5, Frederick Merk, édit. (nouv. éd., Cambridge, Mass., 1968).— David Thompson, David Thompson’s narrative, 1784–1812, R. [G.] Glover, édit. (nouv. éd., Toronto, 1962).— Morton, Hist. of Canadian west (Thomas ; 1973).— J. A. Meyers, « Jacques Raphael Finlay », Wash. Hist. Quarterly (Seattle), 10 (1919) : 163–67.
Eric J. Holmgren, « FINLAY, JACQUES-RAPHAËL (Jaco Finlay) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/finlay_jacques_raphael_6F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
Année de la révision: | 1987 |
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