ESTOURMEL, CONSTANTIN-LOUIS D’, officier de marine, né en 1691, fils de Louis d’Estourmel et de Marie-Aimée de Hautefort de Montignac, décédé à Paris le 6 avril 1765.

Chevalier, puis commandeur de l’ordre de Malte, Constantin-Louis d’Estourmel appartenait à une ancienne famille de Picardie. Entré au service comme garde-marine à Brest le 30 avril 1707, il bénéficia d’un avancement rapide puisqu’il fut promu enseigne de vaisseau le 13 février 1709, puis lieutenant de vaisseau le 1er novembre 1712. Six ans plus tard, il devint chevalier de Saint-Louis et, le 17 mars 1727, capitaine de vaisseau. Il participa aux deux campagnes contre les Barbaresques en 1728 et en 1736–1737. En 1740–1741, commandant la Parfaite dans l’escadre envoyée aux Antilles, il prit une part active au combat livré à une escadre anglaise au large du cap Tiburon, Saint-Domingue (île d’Haïti), les 18 et 19 janvier 1741.

Promu chef d’escadre le 1er janvier 1746, d’Estourmel reçut le commandement du Trident dans l’escadre du duc d’Anville [La Rochefoucauld], armée à Brest la même année pour entreprendre des opérations offensives contre les possessions anglaises d’Acadie et de Terre-Neuve. Après avoir atteint les côtes de l’Acadie en septembre 1746, cette escadre fut dispersée par un fort coup de vent. Estourmel rassembla cinq vaisseaux de guerre et la plus grande partie des transports et entra dans la baie de Chibouctou le 27 septembre pour y apprendre la mort du duc d’Anville. Le 29, un conseil de guerre lui confia le commandement en chef et décida l’attaque contre Annapolis Royal. Mais « soit incapacité pour les grandes choses, soit crainte de ne pas réussir ou délicatesse mal placée de ne pas s’ouvrir à quelqu’un pour partager avec lui une besogne qu’il regardoit au dessus de ses forces, enfin le désespoir, l’inquiétude et la fureur s’emparèrent de M. d’Estourmel au point que, dans la nuit, il attenta à ses jours [...] il fut saisi d’une fièvre ardente qui dégénéra bientôt en délire ». S’étant cru environné d’ennemis, il s’était blessé gravement avec son épée. Le 30 septembre il se démit de son commandement entre les mains du chef d’escadre La Jonquière [Taffanel] et rentra en France. Le 1er mars 1747, le roi lui permit de se retirer du service tout en conservant ses appointements. Le seul renseignement que nous ayions à son sujet après sa retraite est qu’il mourut à Paris en 1765.

Étienne Taillemite

AN, Marine, B2, 302, f.197 ; B3, 255, f.394 ; B4, 43 ; 44 ; 50, ff.218–244 ; 59, ff.117–154 ; C1, 161 ; C1, 101 (dossier Estourmel).— La Chesnaye-Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse (3e éd.), VII : 556.— Lacour-Gayet, La marine militaire sous Louis XV (1910), 140, 194s.— Troude, Batailles navales de la France, I : 289, 309.

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Étienne Taillemite, « ESTOURMEL, CONSTANTIN-LOUIS D’ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/estourmel_constantin_louis_d_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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