DUBREUIL, JEAN-ÉTIENNE, cordonnier, huissier, procureur fiscal et notaire royal, né vers 1666, fils de Jean Dubreuil et de Catherine Lemarinier, de Saint-Médéric de Paris, décédé à Québec le 4 juin 1734 et inhumé le lendemain.

En mars 1681, il y avait un Dubreuil parmi les gardes du gouverneur général. S’agissait-il de Jean-Étienne, guère âgé que de 15 ans, ou d’un parent qu’il aurait accompagné ou suivi au Canada ? On ne saurait le dire. Jean-Étienne Dubreuil, en tout cas, était à Québec à l’automne de 1691, y exerçant le métier de cordonnier. Le 29 septembre 1693, il engageait, pour quatre ans, un apprenti, Charles Saulcier. Il fut aussi, vers 1697, bedeau de la paroisse Notre-Dame de Québec. Ces humbles débuts ne l’empêchèrent pas d’accéder à des fonctions relativement importantes et certes Plus prestigieuses, sinon plus rémunératrices. Le 8 novembre 1704, il était nommé par l’intendant de Beauharnois [La Boische*] huissier au Conseil supérieur ; il y fut reçu le 15 décembre suivant. Puis, le 26 novembre 1707, Raudot le faisait notaire, vu les incommodités dont souffrait le notaire Chambalon, souvent incapable de travailler. « Information » faite de ses « vie et mœurs » le 7 décembre, Dubreuil fut autorisé à exercer le notariat. À l’instar de beaucoup de ses confrères, il allait bientôt cumuler trois fonctions : le 2 juin 1710, en effet, il recevait une commission de procureur fiscal en la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges ; l’« information » eut lieu le 14 juin. On ignore combien de temps il tint cette dernière charge. Enfin, le 31 août 1725, jour même de la mort de René Hubert, il fut appelé, sous le bon plaisir du roi, à lui succéder comme premier huissier au Conseil supérieur ; il y fut reçu le 1er octobre. Le roi approuva cette promotion le 14 mai 1726, ce qui donna lieu, le 7 octobre suivant, à une nouvelle cérémonie d’installation du titulaire.

Dubreuil se maria trois fois : le 26 novembre 1691 à Marguerite Legardeur, inhumée à Québec le 29 décembre 1702 (pendant l’épidémie de petite vérole) ; le 14 mai 1703 à Marie-Anne Chevalier, inhumée le 5 avril 1711 ; et, le 12 février 1713, à Marie-Jeanne Routier, veuve de Jacques Voyer, qui lui survécut trois ans. Ses deux premières femmes lui laissèrent cinq enfants chacune. La famille Dubreuil habitait la haute ville, près de la boulangerie du séminaire (rue Sainte-Famille). Dubreuil possédait quelques terres et fit des transactions immobilières dans les débuts de sa carrière. Mais, chargé d’une grande famille, il ne s’enrichit point. Il avait placé 1 000# dans la Compagnie de la Colonie à l’époque où il était cordonnier ; en 1708 – il était alors huissier et notaire – Raudot écrit laconiquement qu’il « N’a rien ». Misère des officiers de justice du régime français !

André Vachon

AJQ, Greffe de Louis Chambalon, 29 sept * 1693 14 oct. 1705, passim ; Greffe de François Genaple : 25 nov. 1691, 13 mai 1703 ; Greffe de Jacques Pinguet, 18 août 1734 ; Greffe de François Rageot, 31 janv., 9 févr. 1713.— AQ, NF, Coll. de pièces jud. et not., 907, 2 034 1/2, 2 0373 3/4, 2 055 ; NF, Ins. Cons. sup., II : 154v. ; III : 44s. ; VI : 47v.s., 88 ; NF, Ins. de la Prév. de Québec, I : 684 ; II : 126, 346 ; III : 138 ; NF, Ord. des int., IV : 17v.— Jug. et délib., passim.— Ord. comm. (P.-G. Roy), II : 324.— Recensement de Québec, 1716 (Beaudet).— Liste générale des interessés en la Compagnie de la Colonie, BRH, XL (1934) : 499.— Tanguay, Dictionnaire, I : 206.

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André Vachon, « DUBREUIL, JEAN-ÉTIENNE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dubreuil_jean_etienne_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024