CROKE, NICHOLAS, constructeur et architecte, né vers 1800, probablement à New Ross (république d’Irlande) ; le 8 août 1821, il épousa à St John’s Mary Flynn, et ils eurent trois fils et une fille ; décédé le 8 décembre 1850 dans cette ville.
Nicholas Croke vint à St John’s en tant que charpentier (métier que reprit son fils aîné) sans doute peu de temps avant son mariage. Comme Patrick Kough*, originaire lui aussi du comté de Wexford, il dut atteindre une certaine notoriété dans le monde de la construction car dès 1836 il se disait « architecte ». Cependant, on ne connaît que quelques-uns de ses ouvrages, dont l’Orphan Asylum School, construite en 1827 et qu’agrandit plus tard James Purcell*. En qualité de membre de la Benevolent Irish Society qui parrainait l’école, Croke avait soumis une série de plans qui lui avaient valu d’être invité à se joindre au comité de construction. Lorsque l’entrepreneur se trouva dans l’incapacité de terminer les travaux, c’est Croke qui accepta de prendre la relève. L’école, surmontée d’un toit en croupe, est un exemple assez simple du style georgien propre au pays. Dans les années 1880, le révérend Michael Francis Howley* disait qu’elle était « l’un des édifices les plus élégants de la ville et suscit[ait] beaucoup d’admiration chez ceux qui [venaient] des petits villages de pêcheurs pour leur visite annuelle dans la capitale ». Cependant, ces éloges visaient peut-être seulement les ajouts de Purcell, qui donnaient à l’école un certain style, par exemple le portique, qui servait aussi d’observatoire. À lire dans le Newfoundland Patriot de Robert John Parsons* que le New Commercial Building (1842) de St John’s avait un « extérieur sans attrait », on devine que la manière de Croke était fade. Il fit également plusieurs travaux pour le compte du gouvernement. Ainsi, de 1836 à 1838, il participa à titre d’entrepreneur à la construction des palais de justice de Brigus et d’autres petits villages de pêcheurs.
En politique, Croke adopta une position assez différente de celle de la majorité des catholiques de Terre-Neuve, peut-être en raison des réalités de son métier. L’évêque catholique, Michael Anthony Fleming, soutenait ardemment la cause réformiste et ses adeptes qui, tels Patrick Morris et John Kent*, étaient presque tous irlando-catholiques. Les rares individus qui ne suivaient pas cette orientation, entre autres Patrick Kough et le marchand Michael McLean Little, voyaient quelquefois leurs affaires en souffrir. Croke appuyait publiquement Kough et Little et, en 1834, il s’opposa au projet de loi de William Carson qui visait à la création d’un gouvernement municipal à St John’s. On peut considérer que son alliance avec les conservateurs [V. Henry David Winton*] était en partie un moyen de préserver ses intérêts. La plupart des conservateurs étaient en effet des marchands protestants qui adjugeaient nombre de contrats de construction privés et qui, grâce à leurs liens étroits avec le lieutenant-gouverneur et le Conseil de Terre-Neuve, avaient une influence sur l’adjudication des marchés de construction publics.
Fait étrange, Nicholas Croke semble n’avoir détenu aucune propriété à Terre-Neuve, ce qui à l’époque était assez inhabituel pour un homme de son importance.
Basilica of St John the Baptist (Roman Catholic) (St John’s), St John’s parish, reg. of baptisms, 1821–1836 : 308 ; reg. of marriages, 1793–1836 : 21 (copies aux PANL).— MHA, Croke name file.— PRO, CO 194/96 (mfm aux PANL).— Supreme Court of Nfld. (St John’s), Registry, administration of Nicholas Croke estate, 1851 ; probate book, 3 : fo 23.— T.-N., House of Assembly, Journal, 1837 : 119 ; 1838 : 88.— Newfoundlander, 6 oct. 1842.— Newfoundland Patriot, 17 août 1842.— Public Ledger, 4 avril 1834.— Royal Gazette and Newfoundland Advertiser, 10 déc. 1850.— Centenary volume, Benevolent Irish Society of St. John’s, Newfoundland, 1806–1906 (Cork, république d’Irlande, [1906]), 42, 45, 68, 144.— Gunn, Political hist. of Nfld.— M. F. Howley, Ecclesiastical history of Newfoundland (Boston, 1888 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1979).— R. R. Rostecki, The early court houses of Newfoundland (Canada, Direction des parcs et lieux hist. nationaux, Travail inédit, no 312, Ottawa, 1977).
Shane O’Dea, « CROKE, NICHOLAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/croke_nicholas_7F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
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