COUC, ELIZABETH ? (La Chenette, Techenet, Montour), fille de Pierre Couc, dit Lafleur, et de Marie Miteouamegoukoue. On ne connaît pas de façon définitive le prénom exact de cette femme. S’il s’agit d’Elizabeth, comme il y a lieu de le croire, elle est née à Trois-Rivières en 1667. Certains ont prétendu qu’elle s’était mariée une fois à l’église, mais aucun document n’a été retrouvé et le nom de son époux demeure inconnu. Ses mariages subséquents furent probablement contractés selon la coutume indienne, et l’on ne peut en déterminer les dates exactes. Elle mourut vers 1750, probablement près de Harris’s Ferry (Harrisburg, Penn.).
Les renseignements concernant l’enfance d’Elizabeth Couc sont incertains et contradictoires. Vers 1695, elle fut capturée par une bande de guerriers iroquois mais on ne connaît pas l’endroit exact où eut lieu l’incident. Selon un récit, elle n’aurait eu alors que dix ans et aurait été enlevée par des maraudeurs hostiles aux Français ; selon un autre récit, elle aurait été déjà mariée et aurait demeuré parmi les Anglais, ses ravisseurs auraient été des Iroquois amis des Français. Rachetée par son beau-frère, Maurice Ménard, elle l’accompagna à Michillimakinac où il était interprète. Pendant son séjour à cet endroit, elle entra apparemment en conflit avec Cadillac [Laumet*], le commandant, qui affirma plus tard l’avoir « envoyée sous escorte au Chevalier de Callière [Louis-Hector de Callière*], lequel l’envoya à Québec pour ensuite la faire passer en France », mais qu’elle avait été délivrée par Outoutagan* qui la ramena à Michillimakinac et l’épousa.
Bien qu’on ne soit pas obligé de croire l’assertion de Cadillac à savoir qu’elle avait été « entretenue par plus de 100 hommes », son attitude face au mariage apparaît quelque peu désinvolte. En 1704, elle demeurait à Détroit et on la connaissait sous le nom de Mme La Chenette ou Mme Techenet. Quand, à la fin de l’année 1706, Étienne de Véniard* de Bourgmond, un ancien commandant intérimaire de Détroit, déserta le poste pour aller demeurer dans les bois, elle partit avec lui et, selon un témoignage, elle avait mené « pendant longtemps une vie scandaleuse avec le dit Sieur de Bourgmont ».
Vers la même époque, son frère, Louis Couc Montour, quitta Détroit pour se rendre à New York, où le gouverneur l’engagea pour conduire les Indiens de l’ouest à Albany en vue d’y faire la traite, et elle le rejoignit dans la colonie anglaise. Après la mort de son frère, en 1709, Mme Montour (nom qu’elle se donnait maintenant) fut employée par le gouverneur pour servir d’interprète et devint l’épouse d’un chef onneiout, Carundawana [Robert Hunter], qui fut tué en 1729 alors qu’il faisait partie d’une bande de guerriers indiens en Caroline du Sud.
En 1727, elle et son époux avaient assisté à une assemblée indienne à Philadelphie. Pour autant que l’on sache, elle passa le reste de sa vie en Pennsylvanie où on lui confia quelques tâches officielles et où elle jouit d’une certaine notoriété. Elle était considérée comme une Française et on disait qu’elle avait vécu parmi les Miamis et qu’elle « avait une sœur mariée à un homme de cette nation ». Le comte Nicolaus Ludwig von Zinzendorf, qui la rencontra en 1742, la décrivit comme une Française « indianisée » de Québec. L’histoire de son enfance, racontée par Witham Marshe, qui fit sa connaissance à Lancaster en 1744, est un mélange de réalité et de fiction ; il avait compris que son père était un gouverneur du Canada.
Vers les années 1737–1742, Mme Montour demeura près de l’actuel Williamsport, Penn., et, en 1745, à l’endroit que l’on appelle maintenant Sunbury. L’année suivante, son fils Andrew se rendit dans l’Ohio ; il partit de Logstown (Ambridge, Penn.) pour se rendre à Venango (Franklin, Penn.) « au mois de mars, alors que sa mère, aveugle, était à cheval, lui-même conduisit l’animal en marchant en avant pendant tout le parcours ». D’après certains témoignages, elle demeurait avec lui près de Harris’s Ferry en octobre 1748, mais il semble qu’elle soit morte peu de temps après.
Andrew, connu aussi sous le nom de Henry, travailla aux affaires indiennes pour le compte de la Pennsylvanie et de la Virginie. Il est fait mention d’un autre fils, Louis ; ses « filles » se nommaient French Margaret, en fait sa nièce, et aussi Catherine, la fille de cette dernière ; elles habitèrent avec elle pendant un certain temps. Un frère cadet, Jean, fit de la traite à Albany en 1725 ; on signale sa présence en Pennsylvanie de 1728 à 1734.
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William A. Hunter, « COUC, ELIZABETH ? (La Chenette, Techenet, Montour) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/couc_elizabeth_3F.html.
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Auteur de l'article: | William A. Hunter |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |