CHRISTIE, DAVID, homme politique et fermier, né en octobre 1818 à Édimbourg, en Écosse, fils de Robert Christie, décédé à Paris, Ont., le 14 décembre 1880.

David Christie fit ses études à Edinburgh High School et fut un bon élève, particulièrement doué en littérature latine. En 1833, il vint au Canada avec sa famille. L’année suivante, son père s’établit sur une ferme près de St George, au sud du canton de Dumfries (l’actuel canton de South Dumfries), Haut-Canada. Cette région de la vallée de la rivière Grand avait une population en majorité écossaise. La famille Christie était étroitement liée avec la congrégation presbytérienne dissidente de Dumfries. En effet, l’oncle de David, le révérend Thomas Christie, missionnaire presbytérien dans ce district, appartenait à la United Associate Secessionist Church, secte issue de l’Église d’Écosse. David entendit certainement parler de la doctrine, chère à l’église de Dumfries, sur la séparation de l’Église et de l’État, doctrine qui voulait que les églises soient des organismes soutenus par des contributions volontaires, sans aucune subvention ni aucun contrôle de l’État.

Dans les années qui suivirent, il s’intéressa beaucoup aux nouvelles méthodes agricoles et il acquit lui-même de l’expérience dans ce domaine. En 1846, il s’occupa activement d’un mouvement pour l’amélioration de la production agricole dans le Haut-Canada, qui organisait à cette fin des expositions à des dates régulières. Au mois d’août 1846, il fut délégué à une réunion tenue à Hamilton, au cours de laquelle fut fondée la Provincial Agricultural Association. Cette dernière organisa la première des foires provinciales annuelles, qui eut lieu à Toronto au mois d’octobre. Christie fut encore membre du comité d’organisation de la deuxième exposition provinciale, tenue à Hamilton en 1847. Il mettait en pratique les idées qu’il professait concernant l’amélioration de l’agriculture ; en 1850, son blé remporta le premier prix à la cinquième foire provinciale qui se tint à Niagara-on-the-Lake.

Christie était devenu un personnage très en vue dans le monde agricole : son nom figura sur la liste des premiers membres de la chambre d’Agriculture du Haut-Canada, organisme semi-officiel, créé par une loi en 1850. Cette même année, il fut également président du conseil municipal du canton de Brantford, à la suite de la mise en vigueur dans le Canada-Ouest du système de gouvernement municipal adopté depuis peu. Au cours de la décennie suivante, il se tailla une réputation d’éleveur de bestiaux, sur la vaste propriété qu’il avait achetée entre Brantford et Paris, bien qu’il s’occupât toujours de la ferme de Dumfries. Il continuait en outre à prendre une part active aux travaux de la Provincial Agricultural Association : il en devint, en 1851, le deuxième vice-président, puis le premier vice-président en 1853 et le président en 1855. À l’occasion de son élection à la présidence, il fit un discours éloquent sur l’enseignement de l’agriculture.

Christie montrait également un vif intérêt pour la politique provinciale. Ses origines et son tempérament le poussaient à être un ardent réformiste. Ses opinions polititiques et religieuses s’apparentaient énormément à celles de son ancien condisciple d’Édimbourg, George Brown, qui était alors rédacteur en chef du Globe de Toronto. À la fin des années 40, les deux Écossais se rencontraient souvent et peut-être en avait-il été ainsi depuis l’arrivée de Brown au Canada en 1843. Après 1849, alors que la responsabilité ministérielle était reconnue au Canada, Brown ne partagea plus cependant l’engouement de Christie pour une réforme de la constitution qui irait jusqu’à faire élire les membres de la Chambre haute. Brown, qui préconisait un système parlementaire de type britannique, se rangea du côté des principaux réformistes de tendance modérée, groupés autour de Robert Baldwin*. Mais David Christie, partisan enthousiaste du progrès démocratique, se tourna vers les éléments plus radicaux, inquiets de la tendance que manifestait le parti à se reposer sur ses lauriers, alors que les réformistes avaient obtenu le gouvernement responsable et étaient maintenant en place.

L’impression que les ministériels s’enrichissaient, voire même, devenaient sans scrupules dans l’exercice du pouvoir, provoqua une réaction chez les réformistes des régions agricoles du Canada-Ouest. Christie partageait assurément le désir croissant des fermiers d’obtenir un gouvernement simple et économe, en étroit contact avec la population ; il faisait également sienne la volonté d’abolir le système des « réserves » du clergé qui accordait aux Églises, surtout à l’Église d’Angleterre, des fonds publics provenant de ces biens. C’est avec ces idées en tête qu’à l’automne de 1849 il se rallia à la faction, peu nombreuse mais résolue, qui voulait donner au parti réformiste une allure plus radicale. Ce groupe, qui comprenait des politiciens chevronnés comme Malcolm Cameron et, plus tard, Caleb Hopkins, ainsi que de jeunes idéalistes tels que Christie et William McDougall*, fut vite surnommé Clear Grits. Il existe plusieurs versions sur l’origine de ce surnom, mais « la plus vraisemblable », selon John Charles Dent*, est la suivante : Brown et Christie auraient eu une discussion au cours de l’automne de 1849 ; il aurait été question du mouvement radical naissant, et Christie aurait exclu d’avance tous ceux qui, comme Brown, semblaient hésiter, en déclarant : « Nous voulons seulement des hommes qui sont des Clear Grits [c’est-à-dire authentiques, sans mélange]. »

Bien qu’il soit impossible actuellement d’appuyer cette version sur des documents, il est certain que le Globe appliqua ce qualificatif aux radicaux, pour la première fois, en décembre 1849. Il paraît évident d’autre part que ces derniers l’acceptèrent parce que, à leurs yeux, il soulignait bien la sincérité des réformistes. Au début de 1850, ils rédigèrent un programme clear grit, dans lequel ils demandaient des institutions reposant sur un système électif, le suffrage universel, ainsi que la sécularisation des réserves du clergé. L’été suivant, leur action au sein du parlement avait été assez forte pour entraîner la démission du premier ministre Baldwin. Le gouvernement libéral de Francis Hincks* et d’Augustin-Norbert Morin*, qui lui succéda, dut admettre dans le cabinet deux Clear Grits, Cameron et John Rolph*, à la suite d’un marché conclu en juillet 1851 par McDougall et Christie. Aux élections générales, qui eurent lieu vers la fin de l’année, Christie se présenta comme candidat et fut élu député pour représenter le comté de Wentworth, qui comprenait alors la région de Brantford ; il entra ainsi au parlement à l’âge de 33 ans.

Entre-temps, Brown s’était désolidarisé de la formation réformiste, car cette dernière n’avait pas réussi à régler la question des réserves et s’était montrée favorable aux écoles catholiques séparées. Il continuait cependant à s’opposer aux Clear Grits, parce qu’ils étaient en faveur d’institutions fondées sur un système électif et que, selon lui, ils s’étaient laissé acheter pour entrer dans le gouvernement. Quand le parlement reprit ses travaux, au mois d’août 1852, Christie se trouvait sans aucun doute dans une position difficile. Le gouvernement Hincks préférait promouvoir les chemins de fer plutôt que de s’occuper d’une vraie réforme de la constitution. En outre, non seulement hésitait-il quant à la question des réserves du clergé, mais il appuyait aussi l’élargissement des droits des écoles catholiques séparées dans le Canada-Ouest de même que la constitution juridique des institutions catholiques du Canada-Est – et cela principalement grâce à l’influence canadienne-française si puissante au sein du parti. Ces façons d’agir compromettaient les partisans grits du gouvernement tels que Christie qui, presque tout autant que Brown, était partisan de la séparation de l’Église et de l’État. En effet, en janvier 1853, pendant les vacances parlementaires, Christie affronta publiquement Brown au cours d’un grand débat qui eut lieu dans sa circonscription de Glen Morris. Malgré les efforts déployés par Christie pour justifier l’appui qu’il avait donné au gouvernement, ce furent les arguments de Brown qui recueillirent l’approbation de l’assistance.

Néanmoins, Christie occupait toujours une place importante dans les milieux grits. On s’en rend compte par une lettre que McDougall envoya à Charles Clarke* en septembre 1853, dans laquelle il s’en prenait personnellement au gouvernement Hincks et laissait même entendre que Christie pourrait remplacer Hincks à la tête du parti. En 1854, les tensions croissantes entre l’Est et l’Ouest de la province du Canada, ajoutées au malaise qui régnait à l’intérieur du parti réformiste dans le Canada-Ouest, mirent l’existence du gouvernement en danger. Au mois de juin, il fut renversé à l’Assemblée et la tenue d’une élection ne tarda pas à être décrétée. Cette fois, Christie se présenta dans Brant-Est, l’une des deux circonscriptions du nouveau comté de Brant, lui-même une subdivision du comté de Wentworth. Il fut battu à une très faible majorité par un candidat conservateur, Daniel McKerlie, parce que, disait-il, « toute l’influence de Brown a joué contre moi ». Mais les choses allaient encore s’aggraver : à l’ouverture du parlement, en septembre, les libéraux de Hincks et de Morin s’allièrent aux conservateurs et formèrent un gouvernement de coalition, sous la direction de sir Allan Napier MacNab* et de Morin, ce qui, aux yeux de Christie, était une « affreuse trahison ». Le nouveau gouvernement s’était du moins engagé à séculariser les réserves du clergé. Christie lui-même espérait, en contestant les résultats de l’élection, renverser la majorité d’une voix que McKerlie avait sur lui. Il continuait d’affirmer : « J’ai pleine confiance dans les principes démocratiques [...]. Les gens sauront faire leur devoir. »

En mars 1855, la commission électorale décida en faveur de Christie, qui siégea de nouveau à l’Assemblée législative. Il constata que les éléments réformistes restés dans l’opposition commençaient à faire front commun contre leurs adversaires libéraux-conservateurs. En particulier, les Clear Grits et Brown avaient tendance à se rapprocher ; les premiers renonçaient, du moins temporairement, à revendiquer des institutions reposant sur un système électif, et Brown centrait son programme sur la représentation basée sur la population, pour supplanter la puissance française catholique et la puissance conservatrice du Bas-Canada au sein de l’Union canadienne.

Comme beaucoup de Clear Grits, Christie était enclin à favoriser le rejet pur et simple de l’Union, et il considérait que la représentation basée sur la population était « une chose juste » mais « un moyen trop lent ». Il finit néanmoins par accepter l’idée à la suite des appels pressants à l’unité, lancés par Brown et par le Globe aux réformistes. C’est pourquoi il pouvait écrire en septembre 1856 : « Notre ami Brown a tort sur bien des points. Je me doute bien qu’il n’ira jamais jusqu’à changer la constitution ou à l’abroger [...]. Il est puissant [cependant ...]. Nous avons bien fait de l’appuyer. » Le congrès réformiste de janvier 1857, qui eut lieu à Toronto et auquel Christie assista, fut le symbole du raccommodage-si l’on peut dire – des liens du parti réformiste. Notons en passant que Christie faisait partie du groupe qui avait demandé de tenir ce congrès.

Les forces réformistes, maintenant réunifiées, remportèrent dans le Canada-Ouest les élections qui se tinrent à la fin de 1857. Christie fut réélu dans Brant-Est. Il assista, pendant la session de 1858, aux principaux débats sur les maux qui affligeaient l’Union canadienne, et c’est au cours de l’été fiévreux de la même année que se produisit le changement de gouvernement. Le cabinet de John Alexander Macdonald* et de George-Étienne Cartier fit place au gouvernement libéral de Brown, mais très tôt Macdonald et Cartier revinrent au pouvoir. À l’automne, toutefois, Christie brigua les suffrages pour entrer à la Chambre haute, c’est-à-dire au Conseil législatif. Depuis 1856, ce conseil était électif et il offrait un champ d’action plus calme que l’Assemblée. Christie aurait ainsi plus de temps à consacrer à la ferme prospère qu’il possédait près de Brantford. Il s’occupait aussi de l’aménagement du chemin de fer local. Plus tôt, il avait préconisé la construction de la ligne reliant Buffalo à Brantford (qui devint le Buffalo and Lake Huron Railway) et il était maintenant en pourparlers avec des financiers de Buffalo en vue de l’érection d’un pont pour faire passer le chemin de fer au-dessus de la rivière Niagara. Il fut élu conseiller législatif dans la circonscription d’Erie qui comprenait la région où il avait élu domicile et, en décembre 1858, il résigna ses fonctions de député à l’Assemblée.

Il continua d’occuper une place importante au sein du parti réformiste. Au grand congrès du parti, qui se tint en novembre 1859 à Toronto, il était l’un des vice-présidents et l’un des membres du comité directeur qui contrôlait l’organisation des séances, bien qu’un groupe de fidèles partisans de Brown eût la haute main sur ce comité. On eut l’impression à ce congrès que la radicalisme intransigeant de Christie avait perdu de sa vigueur d’autrefois. Il n’appuya pas la demande d’abrogation de l’Union et soutint au contraire l’appel de Brown en faveur d’une fédération des deux Canadas, premier pas vers l’établissement d’une fédération de l’Amérique du Nord britannique. Pourtant, l’année d’après, il disait à un ami radical de longue date, William Lyon Mackenzie*, que le projet de fédération présenté au congrès n’aboutirait pas : « Je vois maintenant que la dissolution pure et simple de l’Union est la seule chose qui puisse sauver le Haut-Canada. » De toute façon, au sein du parti, Christie occupait bien plus une position de prestige qu’il ne jouait un rôle influent. À la Chambre haute, son activité politique avait moins d’importance ; et le radicalisme grit s’était grandement émoussé à l’intérieur du parti libéral de Brown. C’est pourquoi, il ne joua pas de rôle politique important au début des années 60, alors que l’Union canadienne passait par des crises de plus en plus graves qui aboutiraient, en 1864, à une situation sans issue. Mais, lorsque au sortir de cette impasse, fut créée la coalition Brown-Cartier-Macdonald en vue d’instaurer la Confédération, Christie, de son fauteuil au Conseil législatif, lui accorda son appui sincère. À la même époque, en sa qualité de réformiste éminent de la région de Brant, il fut conseiller du gouvernement dans les questions de favoritisme.

Pendant les débats sur la Confédération en 1865, lorsque le projet d’union fédérale fut présenté au parlement, Christie plaida avec force, devant le Conseil législatif, en faveur du projet. Fidèle à son passé politique, il se livra à une critique du sénat fédéral que l’on projetait, parce que les membres en seraient nommés et non pas élus : « J’ai toujours été partisan du système électif », disait-il, mais il ajoutait pourtant : « Je me refuse à prendre la responsabilité de voter contre le projet, à cause de cette seule objection. » L’année suivante, quand on adopta la loi qui prévoyait que les membres en exercice du Conseil législatif du Canada seraient nommés au sénat de la nouvelle Confédération, Christie, à la veille de terminer son mandat de huit ans pour lequel il avait été élu, accepta quand même d’être nommé à vie à la future Chambre haute fédérale.

À l’avènement de la Confédération, il continua de s’occuper activement des affaires du parti libéral. Il assista au congrès réformiste qui eut lieu à Toronto en juin 1867 ; il travailla fidèlement dans l’intérêt du parti aux élections qui suivirent, tant sur la scène fédérale que dans la nouvelle province d’Ontario ; il s’attacha à conserver la forte influence politique qu’il avait dans le comté de Brant. Pourtant, ainsi que le faisait remarquer malicieusement sir John A. Macdonald à l’un de ses partisans inconsolables, en octobre 1867, maintenant qu’il était devenu sénateur, Christie avait perdu beaucoup d’importance. « Le fait d’être nommé par la Couronne, au lieu d’être choisi par la population, ajoutait Macdonald, lui enlève toute influence véritable. »

Au cours des années qui suivirent, David Christie resta néanmoins une personnalité en vue au Sénat. C’était maintenant l’un des « patriciens » du libéralisme. Ainsi, lorsque Alexander Mackenzie* forma un gouvernement libéral en novembre 1873, Christie entra dans le cabinet comme secrétaire d’État. Mais après que le gouvernement eut remporté une victoire écrasante aux élections, il fut nommé à la présidence du Sénat en janvier 1874. C’était un poste plus honorifique et moins pénible que le précédent et il l’occupa avec distinction jusqu’à sa démission en octobre 1878, lorsque le gouvernement Mackenzie fut renversé. Sans être un orateur éloquent, Christie avait une dignité imposante, et sa logique ne s’embarrassait pas de détours. Dans ses discours, il choisissait judicieusement son vocabulaire, ce qui lui attirait l’attention respectueuse de son auditoire. À 60 ans, il abandonna la présidence du Sénat et se retira pratiquement de la vie publique. On peut ajouter qu’au cours des années précédentes, ce n’est pas au Sénat qu’il s’était dépensé le plus activement.

Christie n’avait pas cessé de s’intéresser au développement de l’agriculture : par exemple, il travailla à divers titres au sein de la Provincial Agricultural Association et il en occupa la présidence pour la dernière fois en 1870 et 1871. En 1873, le gouvernement libéral d’Oliver Mowat*, en Ontario, le nomma membre de la commission chargée d’établir l’Ontario School of Agriculture qui, par la suite, fut intégrée à l’University of Guelph. Plus tard, en 1880, il fut président du Dominion Council of Agriculture et d’un organisme international, l’American Shorthorn Breeders Association. Entre-temps, il siégea au conseil de l’University of Toronto, à partir de 1863 et, pour une courte durée en 1875, il fut administrateur de la province d’Ontario, pendant la maladie du lieutenant-gouverneur John Willoughby Crawford.

Il s’occupait en même temps de son domaine « The Plains », qui, dans le monde agricole, était un sujet d’admiration. Il conserva sa propriété de Dumfries jusqu’en 1871 ; dès 1868, se propriété du canton de Brantford, sur laquelle il construisit une magnifique résidence, avait une superficie de 540 acres. En 1848, il avait épousé Isabella Turnbull, de Dumfries, qui mourut en 1858. En 1860, il épousa en secondes noces Margaret Telfer, de Springfield, dans le comté d’Elgin. Les Christie étaient entourés d’une nombreuse famille à leur résidence, « The Plains », où ils recevaient fréquemment des amis, des alliés politiques et des fervents de l’agriculture. De plus, à partir de 1866, George Brown, un ancien condisciple de Christie, devenu son adversaire politique, mais maintenant l’un de ses amis les plus intimes, exploitait une vaste propriété située à Bow Park de l’autre côté de Brantford. Au cours des années 1870, ils se virent très souvent, se plaisant à se rappeler leurs luttes politiques passées. Christie devint même président de la société que Brown avait créée, pour faire, sur une grande échelle, l’élevage des animaux de race dans sa propriété de Bow Park.

Tout comme celle de Brown, la fin de la vie de Christie fut assombrie par les ennuis d’argent. La grande crise économique qui sévit à la fin des années 1870, la mise sur pied d’une affaire commerciale onéreuse consistant à élever des bêtes de race pour un marché canadien qui n’était pas encore intéressé, furent sans aucun doute la grande cause de ses difficultés, tout comme dans le cas de Brown. Mais Christie n’avait pas comme son ami une entreprise aussi puissante que le Globe pour le supporter, et il était beaucoup plus sérieusement endetté. Il fit faillite. En décembre 1879, son mobilier fut mis aux enchères à Brantford ; il dut quitter « The Plains » pour aller habiter tout près, à Paris, Ont. C’est là que, l’année suivante, il se fit à un pied une blessure légère qui ne put se cicatriser. La plaie dégénéra en gangrène, mais dans l’état d’épuisement où il se trouvait on ne put l’opérer. Il mourut le 14 décembre 1880, à l’âge de 62 ans, quelques mois seulement après George Brown ; leurs vies avaient toujours été intimement liées : nés la même année, ils se suivirent de près dans la tombe.

J. M. S. Careless

APC, FM 24, D16 (Papiers Buchanan) ; FM 26, A (Papiers Macdonald), 339.— Blue Lake and Auburn Women’s Institute (Paris, Ont.), Tweedsmuir history (copie au PAO).— PAO, Charles Clarke papers ; Mackenzie-Lindsey collection.— Brantford Weekly Expositor, 17 déc. 1880.— Parliamentary debates on Confederation (Province du Canada).— Globe (Toronto), 10 déc. 1849, 10 janv. 1850, 22 août 1851, 9 janv. 1857, 11 nov. 1859, 16 déc. 1880.— Weekly Globe (Toronto), 19 mai 1876.— Dom. ann. reg., 1880–81.— Encyclopedia of Canada, III.— Careless, Brown.— Cornell, Alignment of political groups.— Dent, Last forty years.— C. M. Johnston, Brant County : a history, 1784–1945 (Toronto, 1967).— W. J. Rattray, The Scot in British North America (4 vol., Toronto, 1880–1884), II.— James Young, Public men and public life in Canada [...] (2 vol., Toronto, 1912), I ; Reminiscences of the early history of Galt and the settlement of Dumfries, in the Province of Ontario (Toronto, 1880).

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J. M. S. Careless, « CHRISTIE, DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/christie_david_10F.html.

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Auteur de l'article:    J. M. S. Careless
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    28 novembre 2024