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CASAULT, LOUIS-ADOLPHE, soldat, chef d’état-major adjoint de la milice canadienne, né le 21 octobre 1832 à Saint-Thomas de Montmagny, de Louis Casault et de Françoise Blais, décédé à Québec le 2 juillet 1876.
Les ancêtres de Louis-Adolphe Casault, originaires de Saint-Pierre-Langers, Basse-Normandie, s’étaient établis à Saint-Thomas de Montmagny en 1759. Louis-Adolphe était le treizième enfant de la famille ; un de ses frères, Louis-Jacques*, allait devenir le fondateur et le premier recteur de l’université Laval, et un autre, Louis-Napoléon, juge en chef de la Cour supérieure de Québec. Pensionnaire au petit séminaire de Québec à l’âge de 12 ans, Louis-Adolphe poursuivit ses études au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Ses études classiques terminées, il entra à l’étude de Casault, Langlois & Angers de Québec, dirigé par son frère Louis-Napoléon, et y étudia le droit pendant trois ans.
La pratique du droit ne réussit cependant pas à captiver son esprit entreprenant et, dans un mouvement d’enthousiasme patriotique, il s’enrôla dans l’armée française dès le début de la guerre de Crimée en 1853. Il écrivit plus tard « jeune, enthousiaste, je ne pus pas résister au désir d’être acteur dans ce drame qui excitait déjà tant d’intérêt dans les deux mondes ». Il avait espéré rejoindre les zouaves en France mais son statut d’étranger lui valut d’être enrôlé dans la Légion étrangère. Il combattit en Crimée en 1854 et en 1855, participa à la bataille de Chernaya et à la prise du Malakoff à Sébastopol. Comme légionnaire, il fut envoyé en Algérie en 1856 et prit part à la dure campagne de 1856–1857 contre les Berbères. Sa petite taille ne fut pas un obstacle à son avancement puisqu’il fut nommé caporal des grenadiers en Crimée et qu’on lui promit de nouveaux grades. Mais Casault n’avait pas en France l’influence politique nécessaire pour les obtenir. Conséquemment, il accepta son licenciement à la fin de son engagement en mars 1857 et revint au Canada où il écrivit une série d’articles sur ses expériences en Crimée et en Algérie. Ses récits furent publiés en 1857 par son cousin Joseph-Charles Taché* dans le Courrier du Canada. Il songeait à continuer ses études de droit quand le 100e régiment britannique d’infanterie (Prince of Wales’ Royal Canadians) fut formé au Canada en 1858. Casault se retrouva une fois de plus en uniforme. Nommé lieutenant le 29 juin, il servit en Angleterre, à Gibraltar et à Malte avec le nouveau régiment.
À la suite de son licenciement de l’armée anglaise en 1868, Casault s’enrôla dans les forces canadiennes, fut promu lieutenant-colonel et nommé chef d’état-major adjoint de la milice du district militaire no 7 dont le quartier général était à Québec. En 1870, il leva et commanda le régiment de Québec, l’un des deux régiments de milice qui firent partie de l’expédition de la Rivière-Rouge. Sous le commandement du colonel Garnet Joseph Wolseley*, ces régiments devaient maintenir la paix dans la nouvelle province du Manitoba. Les troupes y furent en garnison durant l’hiver 1870–1871 et le régiment de Québec était cantonné à Lower Fort Garry (Winnipeg). Au printemps de 1871, Casault reprit son poste à Québec. Sur la recommandation de Wolseley, il fut créé compagnon de l’ordre de Saint-Michel-et-Saint-George le 16 décembre 1871.
Le lieutenant-colonel Casault conserva son poste de chef d’état-major adjoint à Québec jusqu’au 16 mai 1876, alors qu’il dut prendre sa retraite à cause de son mauvais état de santé. Le lieutenant-colonel Henri-Théodore Juchereau Duchesnay lui succéda. Casault mourut à Québec à l’âge de 43 ans et y fut inhumé avec tous les honneurs militaires.
Il avait épousé en 1868 la fille de l’honorable Joseph-Édouard Cauchon*, Julie-Cimodecée, qui ne lui survécut pas longtemps. Il laissa deux enfants.
L.-A. Casault, Trois ans dans l’armée française, Le Courrier du Canada (Québec), sept. et oct. 1857.— Report on state of militia, 1869–1876.— Le Canadien (Québec), 6 juill. 1876.— Journal de Québec, 4 juill. 1876.— Morning Chronicle (Québec), 6 juill. 1876.— Hart, New army list, 1859–1869.— Le Jeune, Dictionnaire, I : 323.— P.-G. Roy, Les juges de la province de Québec, 103.— F.-É.-J. Casault, Notes historiques sur la paroisse de Saint-Thomas de Montmagny (Québec, 1906), passim.— Benjamin Sulte, Histoire de la milice canadienne française, 1760–1897 (Montréal, 1897), 60, 74, 80, 84.— F. E. Whitton, The history of the Prince of Wales’ Leinster Regiment (Royal Canadians) (1re éd., Londres, 1924), 50.— F.-J. Audet, Officiers canadiens dans l’armée anglaise, BRH, XXIX (1923) : 91.— Les trois frères Casault, BRH, XLVI (1940) : 141s.
George F. G. Stanley, « CASAULT, LOUIS-ADOLPHE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/casault_louis_adolphe_10F.html.
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Auteur de l'article: | George F. G. Stanley |
Titre de l'article: | CASAULT, LOUIS-ADOLPHE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 2 décembre 2024 |