BURROWS, JOHN (nommé à l’origine John Burrows Honey), arpenteur, ingénieur, artiste et homme politique, né le 1er mai 1789, peut-être dans la paroisse de Buckland Monachorum, près de Plymouth, Angleterre, fils de Christopher Honey et d’Elizabeth Burrows ; le 7 juin 1809, il épousa dans la paroisse de Stoke Damerel (Plymouth) Ann Boden (Bowden), puis le 4 février 1833 Maria Elizabeth Hoskin, née Blake, et de ces mariages il eut six fils et cinq filles ; décédé le 27 juillet 1848 à Kingston, Haut-Canada.
John Burrows Honey exerça d’abord la profession d’ingénieur civil à Plymouth où il servit aussi dans une unité de milice, le Prince of Wales regiment. Cependant, selon un petit-neveu, William Thomas Rochester Preston*, il fut contraint de quitter le pays en raison de son radicalisme politique. En 1815 ou vers cette année-là, il immigra au Canada et s’établit dans le canton de Nepean (Ontario). Il retourna apparemment à Plymouth, mais il revint bientôt au Canada ; le 20 octobre 1817, il débarqua à Québec et se réinstalla dans le canton de Nepean, à l’endroit où se trouve aujourd’hui Ottawa. Grâce à sa compétence, Honey obtint un poste d’arpenteur à Hull, dans le Bas-Canada, en décembre 1820. L’année suivante, il se procura les titres de 200 acres de terre dans le canton de Nepean. Plus tard, ce lot allait être traversé par le canal Rideau et prendrait alors beaucoup de valeur, mais il n’appartiendrait plus à Honey, qui le vendit pour £95 à Nicholas Sparks* en septembre 1821.
Honey se fit connaître en travaillant à la construction du canal ; il faisait partie du personnel du lieutenant-colonel John By. On l’avait engagé le 1er mars 1827 à titre d’inspecteur des travaux ; c’était là un poste de responsabilités, puisque l’inspecteur aidait le génie royal à mesurer et à évaluer le travail des différents entrepreneurs ainsi qu’à certifier des comptes. C’est à peu près à cette époque que Honey adopta le patronyme de Burrows ; on a dit que l’ancien radical voulait ainsi éviter d’être reconnu en Angleterre. En juin 1828, lorsqu’on congédia pour mauvaise conduite John Mactaggart*, le conducteur des travaux, By aurait nommé Burrows à son poste, plutôt que Nicol Hugh Baird, s’il avait eu plus d’expérience. Burrows avait d’ailleurs assumé les fonctions de Mactaggart en plusieurs occasions, quand ce dernier avait été malade, et il avait servi à titre de dessinateur et d’arpenteur dans le service du génie. Selon les termes mêmes de By, Burrows s’était rendu « extrêmement utile en toutes occasions ». Il n’est donc pas étonnant qu’au début de 1830 By ait recommandé qu’on porte son salaire de 7s 6d à 13s par jour, salaire qui égalait à 1s près celui du conducteur des travaux. On ne donna cependant pas suite à cette recommandation. En 1832, une fois le canal achevé, By nomma sans hésiter Burrows pour représenter la couronne devant le jury chargé d’examiner les réclamations des propriétaires terriens au sujet des inondations survenues le long du canal. Cette année-là, il devint également membre permanent dans le service du génie du Board of Ordnance à Bytown (Ottawa).
Peu après le début des travaux de canalisation, Burrows était devenu l’un des citoyens les plus en vue de Bytown. À partir de 1828, il fut conseiller municipal ; il garda son siège au conseil jusqu’en 1847. Il se maria pour la seconde fois en 1833, et sa correspondance témoigne de son dévouement en tant que mari et père. Ardent méthodiste, il bâtit la première chapelle de Bytown en 1827 ; après que le feu l’eut détruite, il mit sa maison à la disposition de la congrégation en attendant la construction d’une nouvelle chapelle. Burrows était un homme modéré, ce qui ne l’empêchait pas d’aimer prendre un verre de vin de temps à autre avec sa femme.
En février 1837, Burrows possédait au moins 17 maisons dans Bytown ; il avait donc réussi à atteindre une certaine prospérité. Dans une lettre écrite cette année-là à sa sœur qui vivait en Angleterre, Maria Elizabeth Burrows parle du mauvais état de santé de son mari confiné à la maison pendant presque tout l’hiver à cause du rhumatisme et d’un lumbago. Malgré sa santé chancelante, Burrows continua tout de même à travailler à titre de surveillant des travaux au service du génie du Board of Ordnance jusqu’à sa mort. Pendant qu’il occupait ce poste, il reproduisit au crayon et à l’aquarelle différentes vues des écluses du canal, et cette série de dessins demeure un document historique fort utile. Il mourut le 27 juillet 1848 et fut enterré à Hull. Par la suite, on transféra ses restes à New Edinburgh (Ottawa).
Les services que John Burrows a rendus pendant la construction du canal Rideau et sa contribution à la vie de la communauté qui s’y développa sont considérables. Ses principes et sa ferveur religieuse ne furent jamais entachés d’intolérance ou de pharisaïsme.
Le cahier d’esquisses ou journal de John Burrows daté de 1827 est conservé par l’Ottawa, Hist. Soc., Bytown Museum and Arch. (Ottawa), JBUR ; une photocopie est disponible aux APC. Le journal a paru sous le titre de Sights and surveys : two diarists on the Rideau, Edwin Welch, édit. (Ottawa, 1979). Un bon nombre de ses dessins au crayon et à l’aquarelle qui représentent le canal Rideau sont reproduits dans R. W. Passfield, Building the Rideau Canal : a pictorial history (Don Mills [Toronto], 1982).
AO, MU 938, biog. information relating to John Burrows ; RG 22, sér. 155.— APC, MG 29, D106 ; RG 5, A 1 : 48488, 65430 ; RG 8, I (C sér.), 43 : 236 ; 45 : 236.— PRO, WO 44/20 : 65–68 ; 44/23 : 249–252 (copies aux APC).— Christian Guardian, 9 août, 4 oct. 1848.— Church, 17 août 1848.— Packet (Bytown [Ottawa]), 29 juill. 1848.— Lucien Brault, Ottawa old & new (Ottawa, 1946).— E. F. Bush, The builders of the Rideau Canal, 1826–32 (Canada, Direction des parcs et lieux hist. nationaux, Travail inédit, no 185, Ottawa, 1976), 89–93.— Blodwen Davies, The charm of Ottawa [...] (Toronto, 1932).— H. T. Douglas, « Bits and pieces, that’s all ; ten thousand words concerning Ottawa and the Ottawa area » (copie dactylographiée, [Ottawa], 1969 ; copie à l’Ottawa, Hist. Soc., Bytown Museum and Arch.).— R. [F.] Legget, Rideau waterway (Toronto, 1955).— H. [J. W.] Walker et Olive [Moffatt] Walker, Carleton saga (Ottawa, 1968).
Edward F. Bush, « BURROWS, JOHN (John Burrows Honey) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/burrows_john_7F.html.
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Auteur de l'article: | Edward F. Bush |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
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