BURNET, DAVID, homme d’affaires et homme politique, né vers 1803 ; vers 1831, il épousa Mary Ann Forsyth ; décédé le 2 juin 1853 à Québec.
David Burnet fut marchand à Québec pendant 30 ans et se distingua par l’ampleur et la diversité de ses entreprises. On ne connaît toutefois pas la date et le lieu de sa naissance. Les premières années de sa carrière sont aussi obscures. À partir de 1823, il semble que David ait travaillé pour son frère Peter, riche marchand de la rue Saint-Pierre, propriétaire foncier et administrateur de la Banque de Montréal, à Québec, dont il devint l’associé quelques années plus tard. Mêlés au commerce du bois et à l’importation de marchandises, les frères Burnet possédaient en bordure de la rivière Saint-Charles, à Québec, des grèves et un chantier naval qu’ils louaient à des constructeurs. C’est probablement là que David fit construire deux navires en 1825.
Vers 1830, Peter Burnet quitta Québec pour aller s’établir à Londres. David lui succéda alors au conseil d’administration de la Banque de Montréal, à Québec, où siégeaient des hommes d’affaires très influents, tels Mathew Bell*, locataire des forges du Saint-Maurice, et James Bell Forsyth*, important marchand de bois dont il épousa la sœur vers 1831. Burnet fut souvent en relations d’affaires avec ces deux hommes, particulièrement dans l’acquisition de biens fonciers. Ensemble ils possédaient à des fins spéculatives de grandes étendues de terrain sur les bords de la Saint-Charles. L’intérêt commun de Burnet et de Forsyth pour le commerce du bois les amena aussi à devenir copropriétaires de l’anse à bois établie par Burnet en 1837 à La Canardière, sur la rive nord de la Saint-Charles. Par ailleurs, Burnet siégea au conseil d’administration de la Compagnie d’assurance maritime du Canada, qui fut créée la même année et dont Forsyth était président.
À partir de 1838, Burnet manifesta beaucoup d’intérêt pour le transport maritime. En plus d’acheter des actions dans au moins un navire, il fit construire le Mathew Bell en 1838 et le Cataraqui en 1840, jaugeant respectivement 389 et 802 tonneaux. En compagnie d’hommes d’affaires de Québec, de Montréal et de Kingston, dans le Haut-Canada, il fonda aussi en 1841 la Québec and Upper Canada Forwarding Company qui se proposait d’exploiter un service de barges transportant du bois et des marchandises entre Kingston et Québec. En 1843, la compagnie possédait neuf barges et un navire à vapeur. À la même époque, Burnet fit des investissements dans de petites industries. En 1838, avec Francis Harris Stuart, de Montréal, il finança la construction et l’exploitation d’une distillerie à Saint-Hilaire (Mont-Saint-Hilaire) et, à l’été de 1842, il implanta une manufacture de drap à La Canardière, dont l’équipement comprenait « un mécanisme à carder, une filature mécanique et deux métiers de tisserands ».
Tout au long des années 1830, Burnet occupa une place très en vue à Québec, autant dans les organisations de la bourgeoisie d’affaires que dans celles de la communauté anglaise et protestante. Durant cette période, il remplit la fonction d’administrateur du Committee of Trade [V. John Jones*] et fit périodiquement partie du comité de gestion de la Bourse de Québec. Le 7 novembre 1832, il fut aussi nommé syndic de la Maison de la Trinité [V. François Boucher*]. Sur le plan social, son influence se manifesta par une présence active au sein des comités de direction de divers organismes à caractère philanthropique, éducatif ou religieux, tels que la Société de Québec des émigrés, la Société de l’école britannique et canadienne du district de Québec, last Andrew’s Society, la Quebec Auxiliary Bible Society et le Quebec Male Orphan Asylum. En tant que membre du comité de l’Association constitutionnelle de Québec, Burnet s’opposa au projet d’union des deux Canadas, proposé par lord Durham [Lambton*] à la suite des événements de 1837–1838. Bien connu et respecté, il décida de se porter candidat dans la circonscription de la cité de Québec aux élections de 1841. Si ses opinions politiques l’amenèrent à faire campagne du côté des adversaires de l’Union, il souligna toutefois, dans son adresse aux électeurs, la nécessité de se soumettre à la loi et de tenter de tirer parti du nouveau régime. Il s’engagea en outre à promouvoir les projets de canalisation du Saint-Laurent comme conditions à la prospérité de Québec. Burnet se fit facilement élire le 29 mars, contrairement à son coéquipier Louis-Joseph Massue*, défait par Henry Black*. La carrière parlementaire de Burnet fut cependant bien courte, car de lourdes pertes financières subies au début de l’année 1843 l’obligèrent à déclarer faillite et à résigner ses fonctions de député le 26 août.
Afin de réaliser tous ses projets d’investissement, Burnet avait dû s’endetter considérablement. Selon un bilan dressé le 22 mars 1843, il devait £65 658 à de nombreux créanciers. Toutefois, une liste imposante de propriétés foncières représentant environ une dizaine de milliers d’acres, réparties dans le Bas et le Haut-Canada et même dans l’état de New York, garantissait une partie des emprunts.
Affecté par ses difficultés financières, David Burnet connut une activité beaucoup moins fébrile pendant les dix dernières années de sa vie. Ayant vendu son anse à bois en 1848, il semble s’être ensuite consacré principalement à la gestion de son commerce de marchandises diverses, tout en continuant d’acquérir et de vendre des propriétés foncières à Québec.
ANQ-Q, CE1-74, 3 juin 1853 ; CN1-49, 24 avril, 8 déc. 1828, 1er déc. 1831, 17 août 1834, 5 avril, 25 nov. 1836, 27 juill. 1837, 22 sept., 21 nov. 1838, 1er févr. 1840, 22 mars, 15, 22 nov. 1842, 22 mars 1843, 14 janv. 1845, 17 nov. 1846, 3, 5 févr., 12 mai 1847, 31 août 1853 ; CN1-116, 31 mai 1839, 13 janv. 1840, 21 janv. 1848, 13 mai 1851 ; CN1-208, 14 mars 1824, 6 déc. 1839.— Le Canadien, 29 mars 1841, 19 août 1842, 21 août 1843, 3 juin 1853.— Morning Chronicle (Québec), 3 juin 1853.— Quebec Gazette, 10, 29 mars 1841, 31 mars 1843.— Almanach de Québec, 1823–1840.— F.-J. Audet, « les Législateurs du B.-C. ».— E. H. Dahl et al., la Ville de Québec, 1800–1850 : un inventaire de cartes et plans (Ottawa, 1975), 184, 215, 238, 250, 275.— Desjardins, Guide parl.— [J.-C. Langelier], Liste des terrains concédés par la couronne dans la province de Québec de 1763 au 31 décembre 1890 (Québec, 1891), 16.— Quebec directory, 1826 ; 1844–1845 ; 1847–1850 ; 1852.— Chapais, Cours d’hist. du Canada, 5 : 288.— Rosa, la Construction des navires â Québec.
Pierre Poulin, « BURNET, DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/burnet_david_8F.html.
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Auteur de l'article: | Pierre Poulin |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
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