Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 3415683
BROUSE, WILLIAM HENRY, médecin et homme politique, né le 15 juin 1824 dans le canton de Matilda, Haut-Canada, deuxième fils du lieutenant-colonel Jacob Brouse et de Nancy Parlow ; le 28 janvier 1857, il épousa Frances Amelia Jones, de Prescott, HautCanada, issue d’une famille influente et bien vue, et ils eurent un fils et une fille ; décédé le 23 août 1881 à Ottawa.
Dans les années 1750, les ancêtres de William Henry Brouse, la famille Krausse, émigrèrent dans les Treize Colonies américaines, en provenance d’Allemagne, et changèrent leur nom pour celui de Brouse. À la fin de la Révolution américaine, ils partirent à destination du territoire britannique et s’établirent sur les rives du fleuve Saint-Laurent, dans le comté de Dundas. William Henry fut élevé à la ferme de son père et fréquenta les écoles locales, d’où il s’absentait pour aider à la plantation et à la récolte. Son père décida toutefois que William Henry recevrait une meilleure éducation que la sienne et, en septembre 1839, celui-ci entrait à l’Upper Canada Academy à Cobourg, Haut-Canada. Il poursuivit ses études au Victoria College mais le quitta en 1845, sans avoir obtenu de baccalauréat ès arts. Il reçut une maîtrise ès arts honorifique en 1849, et, plus tard, siégea comme membre du conseil d’administration du collège pendant de nombreuses années.
Après avoir quitté le Victoria College, Brouse étudia la médecine sous la direction de John Rolph* à Toronto, pendant un an ; ensuite il suivit des cours au McGill College de Montréal où il obtint un doctorat en médecine au printemps de 1847. Plus tard cette année là, on le nomma à la direction de l’hôpital pour contagieux d’Iroquois Point, Haut-Canada, qui reçut pendant l’année quelque 300 immigrants. En 1848, Brouse déménagea à Prescott, où il commença d’exercer la médecine, s’attirant une clientèle très nombreuse sur les deux rives du Saint-Laurent. En 1850, il fut élu membre du jury des examens de médecine pour le Haut-Canada et, de 1866 à 1878 environ, il siégea à titre de membre élu du Medical Council of Ontario, dont il remplit les fonctions de président en 1870. En 1878, Brouse refusa le poste de professeur de chirurgie à la Toronto School of Medicine, affiliée à l’University of Toronto. Sa vie durant, la médecine demeura son principal objet d’intérêt et il continua de pratiquer jusqu’à sa mort.
Les succès professionnels de Brouse l’amenèrent à établir des rapports avec la classe commerçante, et il agit à titre de médecin sanitaire en chef de la Toronto Life Assurance and Tontine Company et de membre de son conseil d’administration. Au cours des années 1870, il continua d’accroître ses intérêts dans les affaires. En 1879, il était un des administrateurs de l’Ottawa Agricultural Insurance Company et, en 1880, un de ceux de la Prescott and Brockville Macadamized Road Company.
Brouse participa aussi à la vie politique et remplit les fonctions de président du conseil municipal, de maire et de maître de poste de Prescott. Il ne réussit pas à se faire élire en 1858, année où il brigua pour la première fois les suffrages comme candidat libéral dans l’arène provinciale ; Brouse – que John Hamilton, éminent conservateur, décrira en 1872 comme un « grit radical » – fut défait par le conservateur George Crawford*, dans une élection vivement contestée au poste de représentant de la division de St Lawrence au Conseil législatif. Toutefois, lors des élections fédérales de 1872, il remporta la victoire dans la circonscription de Grenville South dont il conserva le siège jusqu’à sa nomination au sénat le 9 août 1878, juste avant le retour d’un gouvernement conservateur. En 1872 et 1874, il l’avait emporté sur le conservateur en vue Walter Shanly*, député de la même circonscription de 1863 à 1872 et de nouveau plus tard, de 1885 à 1891. Peu de temps avant sa mort, Brouse déménagea à Ottawa où il continua de siéger au sénat et où il pratiqua également la médecine.
Bien qu’il ne fût pas un homme politique de grande envergure, Brouse fut certainement énergique. Il accorda une attention soutenue aux problèmes du favoritisme, s’attacha à promouvoir les intérêts du système commercial du fleuve Saint-Laurent et se fit constamment l’avocat de la conservation de la beauté naturelle de la région des Mille-Îles. Il intervenait régulièrement dans les débats, et ses discours sur la santé publique reposaient sur des recherches considérables quant aux conditions existant aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe. Brouse souhaitait un bureau fédéral d’hygiène, qui ferait l’éducation des gens.
Ayant servi pendant des années comme médecin du 56th Battalion of Infantry, Brouse s’intéressa aussi à la milice et aux affaires militaires. Il saisit la chambre des Communes d’une proposition de subvention annuelle de $50 000 destinée aux anciens combattants de la guerre de 1812 et mena une campagne fructueuse à ce sujet ; il proposa aussi, mais sans succès, qu’on témoigne une certaine considération aux vétérans loyalistes des rébellions de 1837–1838. Il milita pour l’introduction dans les écoles d’exercices complets qui donneraient « une première initiation à tout ce que suppose le terme discipline, c’est-à-dire respect, ordre, obéissance au commandement, maîtrise de soi, ponctualité et patience ».
Représentant des groupes importants de l’élite au sein du parti libéral, Brouse, à qui sa profession conférait beaucoup de prestige, occupa un poste difficile pendant deux législatures. Familier avec certains domaines du monde des affaires, il pouvait tabler sur des appuis solides dans sa région ainsi que sur des relations et de l’influence au-delà de celle-ci, particulièrement à Toronto. Brouse se révéla par conséquent un membre utile à son parti, à défaut d’être un homme politique remarquable.
AO, MU 469–487.— APC, RG 31, A1, 1871, Grenville County, Prescott ; MG 26, A ; B, Letterbooks 3 ; 6 ; 7.—Canada, chambre des Communes, Debates, 1875–1878 ; Sénat, Debates, 1879–1881.— Daylight through the mountain : letters and labours of civil engineers Walter and Francis Shanly, F. N. Walker, édit. (Montréal, 1957).— Globe, 24 août 1881.— Ottawa Daily Citizen, 24 août 1881.— Canadian biog. dict., I.— Canadian directory of parl. (J. K. Johnson).— CPC, 1872–1873 ; 1875 ; 1879.— William Canniff, The medical profession in Upper Canada, 1783–1850 [...] (Toronto, 1894).— T. W. H. Leavitt, History of Leeds and Grenville, Ontario, from 1749 to 1879 [...] (Brockville, Ontario, 1879 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972).— Swainson, « Personnel of politics ».
Donald Swainson, « BROUSE, WILLIAM HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/brouse_william_henry_11F.html.
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Auteur de l'article: | Donald Swainson |
Titre de l'article: | BROUSE, WILLIAM HENRY |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |