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Bown, John Campbell Ferrie, avocat, auteur, rédacteur en chef et chargé de cours, né le 17 juillet 1856 à Brantford, Haut-Canada, fils de John Young Bown, médecin, et de Rachel Campbell Ferrie, fille d’Adam Ferrie* et de Rachel Campbell ; le 25 décembre 1889, il épousa à Calgary Phoebe Miller, et ils eurent deux enfants ; décédé le 27 avril 1933 à Edmonton.
Dans les dernières années de sa vie, John Campbell Ferrie Bown prétendrait être le descendant d’un signataire de la Grande Charte, Henry de Bohun, comte de Hereford. Élevé à Brantford, il s’engagea dans la milice alors qu’il était adolescent ; il servit comme simple soldat dans le régiment des Queen’s Own Rifles. En 1879, il obtint une licence ès arts de la University of Toronto. Son intérêt pour le droit lui venait de son père, qui avait étudié cette matière avant de recevoir, en août 1850, son doctorat en médecine de la University of St Andrews, en Écosse. Après son stage au cabinet Wilson and Smyth de Brantford, le jeune Bown fut reçu au barreau en 1882, puis partit immédiatement pour Winnipeg. Sa correspondance laisse entendre qu’il avait peut-être pris cette décision parce qu’il s’était brouillé avec son père, qui avait épousé Margaret Macklem Cummings, de sang écossais et sauteux, après la mort de sa première femme en 1857. De ce mariage naquirent sept enfants ; le père, dit-on, n’aurait fourni aucun soutien financier à son fils aîné une fois que ce dernier eut été diplômé. Walter Robert Bown*, un oncle qui était vice-président et directeur général de la North West Trading Company Limited, facilita sans doute le déménagement de son neveu en l’aidant à obtenir un poste au sein du service juridique de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique.
Bown se rendit à Calgary en novembre 1886. Il ne retourna en Ontario qu’une seule fois dans sa vie (pour Noël, en 1887). Par la suite, il devint très attaché à l’Ouest. Impressionné par la vaste prairie encadrée par les montagnes Rocheuses, il écrivit à des amis à propos du potentiel de la région et des sols riches d’Edmonton. Il préférait aussi le climat de l’endroit. Bown avait plusieurs relations bien connues à Calgary, dont Frederick William Gordon Haultain*, Edward Pease Davis, Charles Coursolles McCaul* et Hugh St Quentin Cayley, qui avaient tous récemment obtenu leur diplôme de l’université qu’il avait fréquentée. Admis à titre d’avocat au sein de la Law Society of the North-West Territories en 1886, il s’associa à Henry Bleecker, le premier conseiller juridique de la municipalité de Calgary. Désirant avoir ses propres livres de droit, Bown commanda une collection auprès de Carswell and Company de Toronto en mai 1888. Ses clients étaient surtout de petits détaillants ; son travail consistait à effectuer des recouvrements de créances et des enregistrements de concessions statutaires. Un article qu’il cosigna avec McCaul, « Notes on the Territories Real Property Act », fut publié en deux parties dans les numéros de février et de mars 1889 du Canadian Law Times à Toronto. Le jour de Noël de la même année, il épousa Phoebe Miller et le couple passa son voyage de noces à Banff. Minutieux et économe, Bown tenta d’améliorer sa situation financière après son mariage en posant sa candidature pour le poste de greffier municipal ; il ne fut pas retenu. En 1890, il aida à fonder la Calgary Bar Association et établit un partenariat avec Cayley. Le cabinet fut dissous peu de temps après et, l’année suivante, Bown partit pour Edmonton à bord de l’un des premiers trains à être entré dans cette ville.
Même si les firmes Short and Cross et Milner Fenerty étaient issues des nombreux cabinets fondés par Bown, ce dernier exerça sa profession, dans les années 1890, principalement seul dans une entreprise qui battait de l’aile. Il ne réussit pas à obtenir de travail comme agent pour des banques et des compagnies d’assurances, ni de poste au sein de l’administration locale en tant que greffier municipal, conseiller juridique ou juge. Néanmoins, Bown parvint à être nommé procureur en matière d’ordonnances sur l’alcool, en mars 1892, et devint également secrétaire du scrutin territorial. Il compta sur l’aide d’Antonio Prince, député provincial francophone qui fut son associé pendant une courte période, pour attirer des clients de langue française. Grâce à cette relation, il élargit sa pratique en agissant à titre d’avocat de la défense dans des affaires criminelles et créa un bureau pour la Standard Loan Company de Toronto. L’état de ses finances s’améliorait, mais il continua de se plaindre de la rareté des contrats, du trop grand nombre d’avocats, ainsi que des coûts et des difficultés liés à la poursuite de clients et de juges d’une municipalité à l’autre pour récupérer de petites sommes. Cependant, sa renommée de criminaliste se répandit au moment de la ruée vers l’or au Yukon, qui fut accompagnée d’une éruption de vols et de délits mineurs dans le point de ravitaillement que constituait Edmonton. En 1902, il défendrait l’Américain Charles Bertrand Bullock dans le célèbre procès pour meurtre qui se termina par la pendaison de ce dernier.
La réputation et la prospérité de Bown lui assurèrent de nouveaux partenariats, postes et récompenses. Il devint le rédacteur en chef local de la Canada Law List en 1902 et publia Synopsis of the laws of the North-West Territories en 1903. Pas plus tard que l’année suivante, Bown et trois autres avocats avaient fondé le cabinet Bown, Dawson, Kennedy, and Hyndman. Le nombre de ses dossiers de droit civil augmenta : il agit à titre de représentant de la Canadian Northern Railway Company et s’occupa de documents juridiques pour des investissements de l’Excelsior Life Insurance Company à Winnipeg. En 1907, il fut nommé conseiller du roi et élu membre du conseil de la nouvelle Law Society of Alberta, pour laquelle il travailla dans les domaines de l’éducation, des examens du barreau et de la déontologie. La même année, il fut également nommé conseiller juridique de la municipalité d’Edmonton. Homme d’études, Bown deviendrait un spécialiste reconnu en droit municipal partout au Canada en l’espace d’une décennie.
En 1911, Bown s’était déjà retiré de la pratique privée pour se concentrer sur ses fonctions de conseiller juridique municipal, travail qui fut difficile dans les 20 premières années d’existence de la province. Il rédigea des règlements sur les permis, le développement foncier et les codes du bâtiment, qu’il aida à faire adopter au conseil municipal. En outre, il supervisa les aspects juridiques relatifs aux réseaux d’aqueducs, aux titres fonciers, à la construction des routes et aux emplois municipaux, ainsi que toutes les questions litigieuses les concernant. Comme il se trouvait dans un centre qui servait une vaste région agricole aux prises avec de graves difficultés économiques, Bown agissait fréquemment à titre d’agent de recouvrement ; il fut aussi une ressource importante pour le tribunal de la police d’Edmonton, où il travailla avec des procureurs de la couronne inexpérimentés et sous-payés. Frustré par le milieu très politisé du conseil municipal, il poserait plusieurs fois sa candidature au poste de juge après 1915, en vain. Il trouva de la satisfaction en participant aux activités bénévoles de la Law Society of Alberta, où il se sentait pleinement apprécié. Il en deviendrait d’ailleurs le vice-président en 1926, puis le président, succédant à Charles Frederick Pringle Conybeare*, en 1928 et le resterait jusqu’à sa mort.
Dans les années 1920, Bown s’éleva à plusieurs occasions contre la corruption dans sa profession. Le premier ministre John Edward Brownlee*, qui était lui-même avocat, tenta de persuader la Law Society of Alberta de permettre à une personne qu’il aurait nommée d’assister aux procédures disciplinaires contre ses membres, mais les objections à cette mesure, perçue comme de l’ingérence politique, furent nombreuses au sein de cette société autonome. Quand la question fut soumise au vote lors d’une assemblée qui se tint en juillet 1928, Bown brisa l’égalité en donnant sa voix à la requête de Brownlee. En 1930, Bown reçut un doctorat honorifique en droit de la University of Alberta, où il enseignait à la faculté de droit.
Praticien méticuleux et appliqué, John Campbell Ferrie Bown adorait la minutie que demandait la recherche de faits, ainsi que les menus détails du domaine du droit. Il conserva des copies de toutes ses notes et de l’ensemble de sa correspondance écrite après 1916. Il maintint ses cabinets de façon économe ; quand il atteignait la fin d’un cahier de correspondance, il partait de la dernière page pour remonter jusqu’à la couverture, en écrivant au verso des feuilles déjà utilisées. Les dossiers complets qu’il laissa donnent l’impression que Bown était un rat de bibliothèque qui passait une bonne partie de son temps à lire des textes juridiques. Même s’il essaya d’obtenir des postes plus élevés et mieux payés, il avait probablement des aspirations professionnelles plutôt modestes, et suivit le chemin qui convenait à ses humeurs, à ses habitudes de travail et à sa personnalité. Il avait de multiples intérêts en dehors de son métier. De confession anglicane, il était actif au sein de diverses organisations, dont le Scottish Rite, la société des Oddfellows, les Knights of Pythias, l’Edmonton Club et l’Edmonton Liberal-Conservative Association. Il mourut après avoir été gravement malade de la grippe.
John Campbell Ferrie Bown fut le rédacteur en chef de Canada Law List (s.l., 1902) et a écrit Synopsis of the laws of the North-West Territories (s.l., 1903).
Cette biographie repose sur la correspondance et les papiers, très complets, conservés dans le fonds John C. F. Bown (M 119, M 1923, M 4540, NA 55, NA 295, NA 876, NA 898, NA 989, NA 1296, NA 1912, NA 2411, NA 2651, NA 3439, PA 20, PA 41, PA 58, PA 153, PB 19) aux GA. Bown fut un collectionneur de photographies passionné ; les nombreuses images d’autochtones et de pionniers qu’il a accumulées sont au Glenbow Museum de Calgary. Il semble avoir lui-même fait l’objet d’un portrait photographique qui se trouve à la Legal Arch. Soc. of Alta (Calgary).
Brantford Weekly Expositor (Brantford, Ontario), 3 oct. 1890.— Edmonton Journal, 28 avril 1933.— J. W. McClung, Law west of the Bay ([Edmonton ?], 1997).— P. M. Sibenik, « The doorkeepers : the governance of territorial and Alberta lawyers, 1885–1928 » (mémoire de m.a., Univ. of Calgary, 1984).
Louis A. Knafla, « BOWN, JOHN CAMPBELL FERRIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bown_john_campbell_ferrie_16F.html.
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Auteur de l'article: | Louis A. Knafla |
Titre de l'article: | BOWN, JOHN CAMPBELL FERRIE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2016 |
Année de la révision: | 2016 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |