BJARNI, HERJÓLFSSON, premier Européen à apercevoir la côte est de l’Amérique du Nord, fils de Herjólfr Bárdarson, un des premiers colons de l’Islande, et de sa femme, Thorgerdr ; circa 986.
Bjarni prit part à la remarquable migration qui, au xe siècle, provoqua l’établissement de Colonies nordiques en Islande et au Groenland et atteignit ainsi, presque inévitablement, les rives du continent nord-américain. La Saga des Groenlandais raconte que Herjólfr, père de Bjarni, partit vers le Groenland avec Eirikr Thorvaldsson (Érik le Rouge) en 986, lorsque celui-ci y mena un groupe de Colons pour fonder un établissement islandais. Bjarni était alors marchand ; l’été, il faisait le commerce en Scandinavie, retournant en Islande à l’automne afin de passer les fêtes de Noël avec son père. Lorsqu’il atteignit l’Islande, vers la fin de l’été de l’an 986, il apprit que son père avait émigré au Groenland. Il fit immédiatement voile vers l’île, mais un temps orageux et nuageux l’écarta de sa route pendant plusieurs jours. Lorsque le ciel s’éclaircit, il aperçut, dit-il, une contrée boisée et vallonnée. Ce ne pouvait, se dit Bjarni, être le Groenland ; il poussa donc vers le Nord pendant deux jours et aperçut alors une nouvelle terre, boisée, mais non accidentée. Il ne s’y arrêta pas, mais continua sa route vers le Nord pendant trois jours et aperçut alors un pays montagneux et couvert de glaciers. Ne croyant pas qu’il s’agissait encore du Groenland, Bjarni poursuivit sa route. Quatre jours plus tard, il vit une contrée qui, déclara-t-il, répondait à la description qu’on lui avait faite du Groenland et, par un hasard providentiel, il atterrit sur le domaine même de son père.
Les savants ne s’entendent pas sur les endroits de la côte américaine que Bjarni a relevés ; ils se demandent même si son récit est véridique. Depuis quelques années, cependant, on attribue une valeur historique de plus en plus marquée à cette Saga. Des arguments solides militent en faveur de la thèse selon laquelle Bjarni aurait aperçu Terre-Neuve, le Labrador et la terre de Baffin.
Bjarni ne chercha pas à visiter ou à explorer ces terres. Cette tâche revint à Leifr heppni Eiriksson, fils d’Érik le Rouge, qui, plus tard, acheta le navire de Bjarni et découvrit le Vinland, contrée que l’on a située tour à tour à Terre-Neuve, dans les provinces atlantiques, dans le Massachusetts et ailleurs. Au sujet de la situation géographique du Vinland, V. Leifr.
Johann S. Hannesson, The sagas of Icelanders (« Islandica », XXXVIII, 1957).— Hennig, Terrae incognitae, II : 295ss, 311, 324, 342ss ; III ; IV, passim.— Halldór Hermannsson, The northmen in America (« Islandica », II, 1909).— Oleson, Early voyages, 19–22 ; The Vikings in America : a critical bibliography, CHR, XXXVI (l955) : 166–173.
T. J. Oleson, « BJARNI, HERJÓLFSSON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bjarni_herjolfsson_1F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
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