BISSOT, FRANÇOIS-JOSEPH, marchand et navigateur, bourgeois de Québec, coseigneur de Mingan, né à Québec le 19 mai 1673 de François Byssot* de La Rivière et de Marie Couillard, mort au même endroit le 11 décembre 1737.

François-Joseph Bissot nous est surtout connu par ses efforts pour mettre en valeur la concession de Mingan que son père avait reçue de la Compagnie des Cent-Associés en 1661 et qui s’étendait de « l’Isle aux Œufs [...] jusqu’aux Sept Isles et dans la Grande Anse, vers les Esquimaux où les Espagnols font ordinairement la pesche ». Le 9 novembre 1695, il forme une société avec Louis Jolliet* et la femme de ce dernier, Claire-Françoise Bissot, Charles Jolliet et Charles-François Bissot, pour faire du commerce à Mingan pendant cinq ans, mais dès l’année suivante Jolliet y travaille seul.

Bissot passe néanmoins plusieurs années à Mingan : au moins deux de ses enfants y naissent en 1716 et 1718. Il fait la chasse aux phoques et la traite avec les Indiens, s’efforçant, comme il le soulignera plus tard au ministre, de les rejoindre à 100 milles à l’intérieur des terres et de les empêcher de commercer avec la Hudsons Bay Company. Entre ces séjours plus ou moins longs, il réside à Québec où il se retire définitivement à partir de 1733.

Cette année-là, François-Joseph Bissot donne Mingan à bail à son gendre, Jacques de Lafontaine* de Belcour, mais le contrat signé le 29 avril est résilié dès le 13 septembre de l’année suivante. Le lendemain, il loue cette concession pour deux ans aux sieurs Fleury* de La Gorgendière et Trottier* Desauniers. Enfin, par un contrat signé le 15 mars 1736, il l’afferme pour neuf ans à Jean-Louis Volant d’Haudebourg qui devra lui verser 1 200# chaque année.

À partir de 1733, il multiplie les démarches pour faire confirmer ses titres de propriété. Ayant perdu les documents dans un incendie et craignant que ses terres retombent dans le Domaine du roi, il écrit une première fois à Maurepas pour expliquer le travail qu’il a accompli à Mingan et les dépenses qu’il a effectuées. Comme il ne reçoit pas de réponse, il lui écrit de nouveau en 1737. Le ministre demande cette fois à Beauharnois* et à Hocquart* de faire les enquêtes et recommandations nécessaires, mais il est trop tard car Bissot est déjà mort quand la lettre arrive en Nouvelle-France.

Les autres activités de François-Joseph Bissot sont assez peu connues. En 1731, de concert avec le conseiller Martin Chéron, il sollicite l’autorisation de draguer les ancres perdues dans la rade de Québec ; comme il prévoit des dépenses assez fortes, il demande d’être libéré des droits à payer, ce qu’appuient Beauharnois et Hocquart dans leur lettre au ministre le 24 octobre 1731. Nous connaissons deux procès intentés par Bissot : l’un, en 1729, contre la fabrique de Québec au sujet d’un banc dans la cathédrale, l’autre contre Charles Pinguet, navigateur.

Marié le 4 février 1698 à Marie Lambert Dumont, François-Joseph Bissot eut neuf enfants, soit six filles et trois garçons. Il mourut à Québec le 11 décembre 1737 et y fut inhumé le lendemain.

Nive Voisine

AJQ, Greffe de Claude Barolet, 29 avril 1733, 14 sept. 1734, 15 mars 1736 ; Greffe de Guillaume Roger, 9 nov. 1695.— A. Roy. Inv. greffes not., XVIII : 201.— P.-G. Roy, Inv. concessions, III : 190.— Godbout, Nos ancêtres, RAPQ, 1957–58 : 385s.— P.-G. Roy, Le sieur de Vincennes, fondateur de lIndiana et sa famille (Québec, 1919).

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Nive Voisine, « BISSOT, FRANÇOIS-JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bissot_francois_joseph_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024