BÉCART DE GRANVILLE ET DE FONVILLE, CHARLES (il signait de Fonville, mais on le nommait volontiers sieur de Granville), procureur du roi, dessinateur et cartographe, baptisé à Québec le 31 mai 1675, fils de Pierre Bécart de Granville et de Marie-Anne Macard, décédé à Québec le 2 janvier 1703, inhumé le même jour dans l’église.
Fils d’un officier du régiment de Carignan, Charles se destina d’abord à la carrière militaire. Enseigne de la marine en 1694, il servit ensuite, en 1695 et en 1696 au moins, sur la frégate la Bouffonne. Il semblait donc devoir suivre les traces de son frère Louis, de deux ans son aîné, qui avait commencé sa carrière dans la marine, en France, dès 1687. Mais c’est à Jean-Baptiste, né en 1670, procureur du roi en la Prévôté de Québec depuis 1695, qu’il allait succéder. Jean-Baptiste mourut en effet le 23 avril 1699. Callière et Bochart de Champigny demandèrent au ministre de bien vouloir nommer à ce poste le jeune Charles Bécart, qui allait atteindre sa majorité l’année suivante. Le 20 avril 1700, Louis XIV signait la commission sollicitée et, le 11 octobre, le Conseil souverain recevait Bécart en son office de procureur du roi. Mais, deux ans plus tard, Bécart, encore célibataire, fut atteint par l’épidémie de variole qui ravageait alors la colonie et mourut le 2 janvier 1703.
Charles Bécart avait un grand talent pour le dessin, voire du génie, selon Callière et Champigny. Il avait dressé quelques cartes et une admirable Vue de Québec (1699 ?). En 1700. il se disait prêt à enseigner la cartographie, ce qu’il était le seul à pouvoir faire, d’après le gouverneur et l’intendant. L’enthousiasme de ces derniers pour les dons de Bécart fut longtemps partagé par les historiens, qui lui attribuaient des croquis publiés à Paris en 1930 sous le titre de les Raretés des Indes. Or, on attribue maintenant ces dessins à Louis Nicolas, un jésuite défroqué, qui avait été missionnaire en Nouvelle-France de 1667 à 1675. Il reste que Bécart, comme le prouvent ses cartes et plus particulièrement sa Vue de Québec, avait beaucoup de talent, de spontanéité et de fraîcheur, et que sa mort prématurée priva la Nouvelle-France d’un artiste remarquable.
Jug. et délib., IV : 487.— P.-G. Roy, Inv. ins. Cons. souv., 100.— Gareau, La Prévôté de Québec, RAPQ, 1943–44 106s.— Godbout, Nos ancêtres, RAPQ, 1953–55 531s.— Le Jeune, Dictionnaire, I : 716.— Tanguay, Dictionnaire, I : 42, 401.— Harper, La Peinture au Canada, 26s.— Morisset, La peinture traditionnelle au Can. fr., 18s.— P.-G.Roy, La famille Bécard de Grandville (Lévis, 1914) ; Fils de Québec, I : 92s., 97s.
André Vachon, « BÉCART DE GRANVILLE ET DE FONVILLE, CHARLES (de Fonville, sieur de Granville) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/becart_de_granville_et_de_fonville_charles_2F.html.
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Auteur de l'article: | André Vachon |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |