BARRAT, CLAUDE, greffier et notaire à Plaisance (Placentia), né à Troyes vers 1658, mort après 1711.
Claude Barrat épousa Jeanne Quisence à Saint-Malo, en 1681. Un recensement de Terre-Neuve signale sa présence à Saint-Pierre en 1691 ; deux ans plus tard, il y emploie 10 garçons-pêcheurs. Sur la recommandation du gouverneur Brouillan [Monbeton], il est nommé notaire et greffier à Plaisance le l 5 mars 1696. Il continue à s’occuper de pêche, mais ses affaires vont mal. Il commet un détournement de fonds, à la suite duquel l’administrateur Joseph de Monic le suspend de ses fonctions. Sa femme passe alors en Acadie, où elle établit un commerce et tient cabaret à Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.). Brouillan s’efforce d’obtenir pour Barrat l’emploi de greffier à Port-Royal. Ce dernier, dans l’intervalle, a obtenu son rétablissement, mais Monic ne veut pas le laisser partir avant qu’il ait payé ses dettes. Mme Barrat continue de résider à Port-Royal, où le gouverneur la protège : il envoie des soldats travailler chez elle et inscrit son fils, encore petit garçon, sur le rôle de la garnison. Mathieu de Goutin et Abel Maudoux, curé de Port-Royal, d’accord pour une fois, crient au scandale : Mme Barrat met la moitié d’eau dans le vin qu’elle vend aux soldats, et elle habite chez le gouverneur. L’évêque de Québec intervient et Louis XIV ordonne qu’on la renvoie à son mari. Elle préfère passer en France en 1704. Brouillan y va aussi en congé, mais meurt en revenant en Acadie l’année suivante. Mme Barrat, croyant l’y retrouver, revient à Port-Royal, mais le nouveau curé, Justinien Durand*, demande derechef son rappel. À Plaisance, Claude Barrat, toujours dans les dettes, vend sa maison en 1706. Ses biens sont saisis en 1708, et il donne procuration à son fils pour régler ses affaires. Passé en France, il demande pour ce dernier la survivance de sa charge, mais on le juge inapte. D’après les recensements de Plaisance, Barrat, sa femme et deux fils demeuraient encore à Plaisance en 1711.
On a conservé des minutes de Claude Barrat comme notaire et quelques actes officiels comme greffier. Mais les aventures romanesques de sa femme l’ont mieux fait connaître que sa plume de notaire.
AN, Col., B, 19, f.29 ; 23, f.164v. ; 25, f.63v. ; 29, f.380v. ; Col., C11C, 1–2 ; Col., C11D, 4, ff.109, 316 ; 5, f.197 ; Col. F3, 54, ff.425s. ; Section Outre-Mer, G1, 467/1 ; G1, 2053, pièces 69, 139, 144.— Coll. de manuscrits relatifs à la N.-F, II : 417.— Recensements de Terreneuve et Plaisance, MSGCF, XI (1960) : 79, 84 ; XIII (1962) : 244, 247.
René Baudry, « BARRAT, CLAUDE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/barrat_claude_2F.html.
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Auteur de l'article: | René Baudry |
Titre de l'article: | BARRAT, CLAUDE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |