BAMFORD, STEPHEN, soldat et ministre méthodiste wesleyen, né en décembre 1770 près de Nottingham, Angleterre ; en 1799, il épousa une prénommée Jane (décédée le 4 juin 1839), puis le 28 octobre 1840 Abigail Kirk, fille d’Abdiel Kirk, musicien, et ils eurent au moins une fille, Margaret ; décédé le 14 août 1848 à Digby, Nouvelle-Écosse.
On sait peu de chose de la jeunesse de Stephen Bamford avant qu’il ne s’enrôle dans l’armée britannique en 1793 et qu’on l’affecte au 29th Foot. Il servit d’abord aux Pays-Bas, aux Antilles et en Irlande puis, à compter de septembre 1802, fut en garnison à Halifax. Il était devenu méthodiste pendant son séjour en Irlande, et on ne tarda pas à lui demander de prêcher au temple de Halifax. Il devint un prédicateur populaire et efficace, et ses amis obtinrent sa démobilisation en 1806. La même année, le district de la Nouvelle-Écosse le recommanda à la Conférence wesleyenne britannique et lui confia la circonscription ecclésiastique de Cumberland. Admis sans réserve par l’Église britannique en 1810, Bamford reçut l’ordination la même année à Pittsfield, au Massachusetts, des évêques Francis Asbury et William McKendree. Il fut le dernier des missionnaires du district de la Nouvelle-Écosse que l’Église méthodiste épiscopale des États-Unis ordonna.
Après son ordination, Bamford desservit plusieurs circonscriptions des provinces Maritimes, dont Liverpool, Saint-Jean, Horton, Annapolis, Charlottetown, Halifax et Windsor, mais peu de documents témoignent de ses activités. En 1824, il succéda à James Priestley à titre de président du district de la Nouvelle-Écosse. Un an plus tard, il affirmait au comité missionnaire de Londres qu’en dépit du scandale causé par l’alcoolisme de Priestley, « l’œuvre de Dieu prospérait ». Bamford demeura président du district de la Nouvelle-Écosse après la division qui donna naissance au district du Nouveau-Brunswick en 1826. C’est William Croscombe qui le remplaça à ce poste trois ans plus tard.
Dès 1833, Bamford décidait de retourner en Angleterre. L’année suivante, dans une lettre à son vieil ami le révérend Robert Alder*, alors secrétaire des missions de l’Amérique du Nord britannique, il déclarait : « Je ne puis plus supporter le climat et les voyages épuisants de ce pays glacial et, par conséquent, je n’essayerai pas de prendre la charge d’une autre circonscription, sauf s’il s’en trouvait une où je n’aurais pas à voyager. » Cependant, il se plaignit par la suite que ses propres collègues l’avaient traité injustement en l’affectant à la circonscription de Windsor, qui demandait peu d’efforts, et en réduisant son salaire sous prétexte qu’« il n’avait plus la force requise pour desservir, jusque dans ses régions les plus éloignées, une circonscription normale de la Nouvelle-Écosse ! ! ! » Il fut donc profondément reconnaissant à Alder de lui avoir trouvé un poste à Exeter, en Angleterre.
Bamford s’embarqua pour son pays natal en 1836, même si sa femme était retenue en Nouvelle-Écosse par la maladie. Après une absence de plus de 30 ans, il se sentit étranger et solitaire en Angleterre ; il décida donc bien vite de revenir dans les Maritimes et, la même année, il était inscrit sur la liste des surnuméraires dans la circonscription ecclésiastique de Saint-Jean. Il allait conserver ce titre jusqu’à sa mort. Après le décès de sa femme en 1839, il partit de nouveau pour l’Angleterre et prêcha pendant quelque temps à Guernesey. En 1841, il s’installa à Digby, en Nouvelle-Écosse, et prêcha régulièrement dans cette région. Après avoir été blessé dans un accident de voiture, il continua à prêcher, d’abord chez lui puis, pendant neuf mois, en se faisant porter jusqu’à la chapelle où il faisait sa prédication assis. Ce détail caractérise bien Bamford. Il mourut à Digby le 14 août 1848, et on l’enterra à côté de sa première femme à Saint-Jean. Après avoir assisté à ses derniers instants, un témoin déclara que jusqu’à la fin il avait été « bon et plein d’égards comme toujours ». Par sa simplicité, sa douceur et sa piété sans prétention, il avait sûrement su se faire apprécier d’un grand nombre de personnes.
Stephen Bamford n’a laissé aucun document qui rende compte de sa conversion et de son cheminement spirituel. Sa correspondance, peu abondante, est celle d’un homme simple et modeste qui aimait ses amis, son Église, son pays natal et la Nouvelle-Écosse. « Je me suis toujours efforcé de maintenir l’honneur et la pureté du méthodisme, écrivit-il, j’ai prêché ses doctrines, imposé sa discipline et vécu saintement. » Selon lui, « la vieille Angleterre [était] le plus grand, le plus sage, le plus courageux et le meilleur de tous les pays », mais il ajoutait : « j’aime la Nouvelle-Écosse ; ses collines, ses vallons et ses vastes forêts me plaisent ». Il ne fait aucun doute que Bamford a contribué à établir dans son pays d’adoption une forme de méthodisme dans laquelle l’attachement aux enseignements de John Wesley et la loyauté envers l’Angleterre étaient inextricablement liés.
Une gravure de T. A. Dean représentant Stephen Bamford est reproduite dans le Wesleyan-Methodist Magazine, 57 (1834), sur la planche face à la page 241.
SOAS, Methodist Missionary Soc. Arch., Wesleyan Methodist Missionary Soc., corr., North America (mfm à la UCC-C).— Francis Asbury, The journal and letters of Francis Asbury, E. T. Clark et al., édit. (3 vol., Londres et Nashville, Tenn., 1958), 2–3.— Wesleyan Methodist Church, Minutes of the conferences (Londres), 3 (1808–1813) : 129 ; 6 (1825–1830), minutes for 1828–1829 ; 7 (1831–1835), minutes for 1834 ; 8 (1836–1839) : 48.— New-Brunswick Courier, 8 juin 1839, 31 oct. 1840.— Novascotian, 28 août 1848.— N.B. vital statistics, 1840–42 (Johnson et al.).— Smith, Hist. of Methodist Church.— William Burt, « Memoir of the Rev. Stephen Bamford, of British North America », Wesleyan-Methodist Magazine, 74 (1851) : 833–840.
Goldwin S. French, « BAMFORD, STEPHEN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bamford_stephen_7F.html.
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Auteur de l'article: | Goldwin S. French |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
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