BAIRD, JOHN, soldat et instituteur, né en 1795 à Graffa (république d’Irlande), fils de William Baird et de Susan Teel ; le 30 mars 1817, il épousa Annie Diggin (1798–1836), de Dublin, et ils eurent deux fils et deux filles, dont William Teel Baird*, officier et écrivain, puis d’un second mariage, célébré en 1836 ou 1837, il eut six enfants ; décédé en 1858 près de Tobique (Sisson Ridge, Nouveau-Brunswick).

John Baird fit ses études à Graffa, puis dans la ville de Monaghan, avant d’entrer au Seminary for School Masters dans le comté de Kildare. En 1817, le 74e d’infanterie se trouvait en garnison à cet endroit, et le commandant, le colonel sir Robert Trench, se rendit au séminaire dans l’espoir de convaincre l’un des élèves-maîtres de se joindre à son régiment, qui s’apprêtait à partir pour l’Amérique du Nord britannique. Baird se porta volontaire et s’engagea pour sept ans comme instituteur. On lui donna la solde et le grade de sergent, et on lui promit qu’il recevrait à la fin de son engagement 200 acres de terre de la couronne, probablement le long de la vallée du haut de la rivière Saint-Jean. En 1818, le régiment partit pour le Nouveau-Brunswick et tint garnison à Fredericton, où Baird fit son service en dirigeant une école pour les enfants des soldats du régiment. Les enfants pauvres de la ville, dont des Noirs qui n’étaient pas admis dans les écoles des Blancs, la fréquentaient aussi gratuitement. L’épouse de Baird, Annie, enseignait dans une école de jeunes filles.

Baird fut licencié de l’armée en 1823. Au mois de mars de la même année, il se rendit en traîneau avec sa femme et ses trois enfants à 100 milles en amont de la rivière Saint-Jean, dans la paroisse de Kent, où on lui avait concédé une terre dans une région où d’autres soldats licenciés s’étaient installés antérieurement. Pendant deux ans, Baird cultiva sa terre l’été et enseigna l’hiver. Un certain nombre de ses parents d’Irlande vinrent le rejoindre. Plus tard, ces derniers fondèrent la localité de Bairdsville.

Au printemps de 1825, Baird retourna à Fredericton où il devint directeur de la Madras School ou National School, fondée dans cette ville en 1820. On avait ouvert des écoles semblables partout dans la province, grâce surtout aux efforts du lieutenant-gouverneur George Stracey Smyth*, dans le but d’instruire les enfants à qui les parents ne pouvaient payer des études. La Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, la National Society d’Angleterre, l’Église d’Angleterre et le gouvernement du Nouveau-Brunswick finançaient ces écoles. Afin de réduire les coûts au minimum, on employait des moniteurs, ce qui permettait à un petit nombre d’instituteurs d’enseigner à un grand nombre d’élèves. Les maîtres travaillaient directement avec les enfants plus âgés qui, ensuite, répétaient aux plus jeunes les leçons qu’ils avaient apprises. Malgré une certaine inquiétude au sujet de l’autorité exercée par l’Église d’Angleterre dans ces écoles, ce système d’éducation fut le plus efficace de tous dans la province avant l’adoption du Common Schools Act de 1871. Les écoles de Madras devaient fonctionner au Nouveau-Brunswick jusqu’en 1900.

L’incendie catastrophique d’octobre 1825 détruisit la première école de Baird, située dans le vieux corps de garde, ainsi qu’une grande partie de Fredericton. Pendant les quelques années qui suivirent, les cours eurent lieu dans l’ancien Market House et, encore une fois, Baird fit l’école aux enfants blancs et noirs ensemble tout en dirigeant une école du soir. Son épouse l’aida un certain temps. Pendant quelques années, Baird réussit très bien comme instituteur, mais, en février 1836, sa femme et ses deux filles moururent de la tuberculose et, peu après, les membres du conseil de la Madras School exprimèrent un certain mécontentement au sujet de la façon dont l’école fonctionnait. En juillet 1836, ils ordonnèrent une enquête pour déterminer si l’on devait ou non remplacer le maître d’école. Pendant deux ans, rien ne se produisit, mais, en mai 1838, le conseil décida de se passer des services de Baird à partir du 1er octobre. Le conseil revint par la suite sur sa décision, et Baird conserva son emploi jusqu’à ce qu’on le remplace en mai 1839.

Deux années plus tard, John Baird quitta Fredericton et s’installa sur le terrain qu’il avait acheté près de Tobique, en haut de la rivière Saint-Jean. Il y vécut dans le calme, cultivant la terre et enseignant jusqu’à sa mort. Baird fut, comme instituteur, l’un des pionniers qui aidèrent le conseil de la Madras School à offrir à de nombreux enfants pauvres un enseignement à une époque où n’existaient pour eux que fort peu de chances de s’instruire.

William A. Spray

APNB, RG 2, RS8, Education, 2/59 ; RG 4, RS24, S45-P138.— The New Brunswick census of 1851 for Victoria County, D. F. Johnson, compil. (Perth-Andover, N.-B., 1979).— « The genealogical scrapbook », D. F. Johnson, compil. (copie dactylographiée, Perth-Andover, 1978 ; copie aux APNB, MC 2), 10–11.— W. T. Baird, Seventy years of New Brunswick life [...] (Saint-Jean, N.-B., 1890 ; réimpr., Fredericton, 1978), 1–29.— Canadian education : a history, J. D. Wilson et al., édit. (Scarborough [Toronto], 1970).— « Historic homes of Fredericton », Daily Gleaner (Fredericton), 7 janv. 1931.

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William A. Spray, « BAIRD, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/baird_john_8F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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