ANDERSON, JOHN, homme d’affaires et homme politique, né le 27 janvier 1855 à Saltcoats, Écosse, fils de John Anderson et d’Agnes King ; le 18 novembre 1884, il épousa à St John’s Amelia Murray, et ils eurent deux fils ; puis le 25 décembre 1917, au même endroit, Clymena (Clymenia, Minnie) Kaye, veuve du docteur John Edgar March, de Saint-Jean ; décédé le 8 novembre 1930 à St John’s.

Après ses études à la Saltcoats Academy, John Anderson arriva à St John’s le 3 avril 1875 pour entrer comme aide-drapier dans l’entreprise de James Baird*. Neuf ans plus tard, il la quitta pour s’associer à Andrew K. Lumsden dans un commerce de nouveautés sous la raison sociale d’Anderson and Lumsden. Anderson était l’associé principal de la firme, qui fut dissoute en 1887 lorsqu’il partit en affaires seul sous son propre nom. Il donna à son commerce les titres accrocheurs de « grand fournisseur » ou de « fournisseur universel » ; vers le milieu de l’année 1916, il l’appela « Chez Anderson – la maison de la qualité ». Importateur général, il faisait le commerce de nouveautés, de chapeaux pour dames, de bottes et de chaussures ainsi que de vêtements. En 1917, la firme jouissait d’un bon crédit et sa capacité financière était évaluée entre 35 000 $ et 50 000 $.

Au début des années 1900, Anderson avait fait de la politique active à l’échelle provinciale et municipale. En 1900, il fut élu à la Chambre d’assemblée sous la bannière du Parti libéral de Robert Bond, qui forma le gouvernement. Il était l’un des trois députés – tous des libéraux – élus dans St John’s West, district dominé par le populiste Edward Patrick Morris*. Anderson ne brigua pas les suffrages en 1904, mais en 1905 il accepta une nomination au Conseil législatif, dont il fut membre jusqu’à son décès.

En 1902, Anderson avait envisagé de devenir maire de St John’s, mais se présenta plutôt comme conseiller. Il fut élu, et, durant son mandat, la ville réorganisa ses finances et améliora son réseau d’aqueduc. À l’élection municipale suivante, en 1906, il se présenta au poste de maire en mettant l’accent sur les mesures conservatrices qu’il entendait prendre pour maintenir la santé financière de la ville, mais il arriva troisième, loin derrière le vainqueur, Michael Patrick Gibbs*, qui jouissait d’un fort appui chez les ouvriers. Huit ans plus tard, il accepta une nomination gouvernementale à la commission municipale qui administra la ville de 1914 à 1916 sous la présidence de William Gilbert Gosling.

Le nom d’Anderson est probablement associé la plupart du temps à l’heure avancée, que Terre-Neuve fut la première à adopter en Amérique du Nord, soit en 1917. L’idée l’avait captivé en 1907 et cette année-là il rencontra William Willett, entrepreneur de Londres qui en faisait la promotion en Angleterre. Anderson correspondit avec Willett jusqu’à la mort de ce dernier en 1915. En 1910, le Conseil législatif adopta un projet de loi sur l’heure avancée, mais l’Assemblée le rejeta en raison de l’incompréhension générale de ses effets sur les activités quotidiennes. Le succès n’arriva qu’en 1917, à la suite de l’adoption de l’heure avancée par la Grande-Bretagne, plusieurs pays européens et l’Australie. Anderson voulait faire bénéficier ses concitoyens d’une heure additionnelle de lumière du jour pour leurs loisirs, mais cette heure supplémentaire les aiderait aussi à limiter leur utilisation d’éclairage artificiel et de charbon durant la guerre. La loi permit de jouir de la lumière du jour une heure de plus chaque jour entre les mois de juin et de septembre.

Durant la Première Guerre mondiale, Anderson fut membre de la Patriotic Association of Newfoundland, organisme nommé par le gouvernement et présidé par le gouverneur, sir Walter Edward Davidson, chargé d’administrer l’effort de guerre de la colonie. Il fut également un ardent promoteur du Newfoundland Regiment ; il rendit visite aux membres de l’unité en Grande-Bretagne et, pour hausser le moral de ses concitoyens, il écrivit régulièrement dans les journaux locaux sur les conditions de vie des soldats. Son nom a aussi été associé aux « Anderson’s Houses », une rangée de résidences construites par la Dominion Co-operative Building Association Limited en 1920, à St John’s, sur Merrymeeting Road. Anderson était le directeur délégué et le secrétaire de la société, qui avait été formée avec l’aide d’hommes d’affaires locaux, d’ouvriers, de congrégations et du gouvernement dans le but d’offrir des logements aux petits salariés et aux anciens combattants. Seulement 30 des 600 maisons promises furent construites, car la société ne parvint pas à réunir le capital suffisant. En 1924, certaines avaient été vendues au comptant, d’autres à tempérament, et le reste demeura invendu.

John Anderson fut membre actif de la St Andrew’s Society et d’autres organismes associés à la petite mais influente congrégation presbytérienne de St John’s. Selon le journaliste Albert Benjamin Perlin*, il n’était pas « homme à céder facilement » dans la controverse et il possédait des « dons d’orateur considérables ». Il était « d’apparence impressionnante, physiquement imposant, avec un visage saisissant dont les traits les plus frappants étaient les yeux perçants et un nez aquilin qui contribuaient [à lui donner] un air autoritaire ».

Melvin Baker

Daily News (St John’s), 20 déc. 1917.— Evening Telegram (St John’s), 19 nov. 1884, 12 oct. 1900, 29 juin 1906, 26 déc. 1917.— Mail and Advocate (St John’s), 18 août, 16 sept., 28 oct., 25 nov. 1916.— Melvin Baker, « Municipal politics and public housing in St. John’s, 1911–1921 », dans Workingmen’s St. John’s : aspects of social history in the early 1900s, Melvin Baker et al., édit. (St John’s, 1982), 29–43.— The mercantile agency reference book [...] (Montréal), juill. 1917.— A. B. Perlin, « The origin of daylight saving time in Newfoundland », Newfoundland Quarterly (St John’s), 73 (1977–1978), nº 2 : 48.— T.-N., General Assembly, Proc., House of Assembly, 28 févr. 1910 : 378s. ; Legislative Council, 31 mai 1917 : 11.— Who’s who in and from Newfoundland [...], R. Hibbs, édit. (St John’s), 1927.

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Melvin Baker, « ANDERSON, JOHN (1855-1930) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/anderson_john_1855_1930_15F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
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