AKOMÁPIS (Ackmobish, Agmabesh, qui signifie probablement le jeune raquetteur ou peut-être courroie de raquette), NICHOLAS, capitaine malécite de la vallée de la rivière Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), circa 1778–1780.

Pendant la guerre d’Indépendance, les Américains tentèrent sans relâche de conclure une alliance avec les Indiens de la vallée de la rivière Saint-Jean ; encouragés par leur chef, Ambroise Saint-Aubin, des Malécites prirent part à l’attaque de Jonathan Eddy* contre le fort Cumberland (près de Sackville, Nouveau-Brunswick) en 1776 et à l’expédition de John Allan* dans la vallée de la rivière Saint-Jean en 1777. Les Britanniques, inquiets, établirent le fort Howe à l’embouchure de la rivière à l’automne de 1777 [V. Gilfred Studholme] et, en juillet 1778, nommèrent un surintendant adjoint des Affaires indiennes chargé de cette région. Leur inquiétude était justifiée, puisque, en août, les Indiens déclarèrent la guerre aux Britanniques et leur intimèrent l’ordre de quitter la région. Dans une tentative de conciliation, le surintendant des Affaires indiennes de la Nouvelle-Écosse, Michael Francklin, convoqua une conférence à Menagouèche (Saint-Jean, Nouveau-Brunswick). Nicholas Akomápis fut l’un des quatre capitaines qui y assistèrent, en compagnie des chefs malécites Pierre Tomah et François Xavier, ainsi que de huit membres importants de la tribu des Malécites. Étaient également présents 12 Micmacs et le missionnaire Joseph-Mathurin Bourg.

La réunion principale eut lieu le 24 septembre 1778. Les Indiens prêtèrent le serment d’allégeance au roi et signèrent un traité par lequel ils acceptaient de verser aux Britanniques une compensation pour les biens qu’ils leur avaient volés ou détruits, de garder la neutralité dans la guerre et de tenir les Britanniques au courant des activités des Américains dans la région. Ils ratifièrent leurs promesses par la remise d’une ceinture de porcelaine. En retour, les Britanniques offrirent des cadeaux aux Indiens, leur présentèrent Bourg comme étant le missionnaire qu’on leur avait promis et acceptèrent de construire un poste de traite sur la rivière Saint-Jean. Le lendemain, les Indiens visitèrent un navire britannique dans le port, y buvant à la santé du roi. Le 26 septembre, ils partirent après une dernière séance de discours, de chants et de danses.

Akomápis se distingua quelque peu au cours des événements qui entourèrent le traité. Avec deux autres Indiens, il servit de courrier aux Britanniques. La sincérité avec laquelle il signa le traité paraît confirmée par sa poursuite subséquente de deux déserteurs britanniques et par sa tentative, en compagnie d’un autre Indien, de capturer l’équipage d’une baleinière américaine pêchant dans cette région. C’est peut-être ce dernier incident qui amena les Britanniques à faire confectionner, à son intention, un « chapeau galonné d’or » en septembre 1779. Selon une source, Akomápis aurait été intéressé, comme beaucoup d’autres Indiens en ce temps-là, à la traite des fourrures : il reçut compensation, de la part des Britanniques, en 1778, pour trois pièges à castor que des soldats avaient volés. Après 1779, les sources écrites ne font guère mention d’Akomápis. Avec les autres Malécites de la rivière Saint-Jean, une fois de plus, il accepta sans aucun doute des cadeaux des Britanniques, en mai 1780, contre la promesse de protéger les hommes occupés à couper des mâts dans la région.

Malgré son apparente loyauté envers les Britanniques, Akomápis a peut-être trouvé avantageux d’avoir aussi des rapports avec les Américains. Un certain « Nichola Agmabesh » et deux de ses fils apparaissent en 1780 sur une liste d’« Indiens [...] qui sont et qui ont été au service des États-Unis ».

Virginia P. Miller

PANS, RG 1, 45, docs.65–66 ; 212, 6 nov. 1778, p.355.— Military operations in eastern Maine and N.S. (Kidder), 284.— Selections from the papers and correspondence of James White, esquire, A.D. 1762–1783, W. O Raymond, édit., N.B. Hist. Soc., Coll., I (1894–1897) no 3 : 306–340.

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Virginia P. Miller, « AKOMÁPIS (Ackmobish, Agmabesh), NICHOLAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/akomapis_nicholas_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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