ARIMPH (Alymph), JEAN-BAPTISTE, chef en second des Micmacs de Richibouctou (Nouveau-Brunswick), circa 1776–1778.
Au cours des années qui précédèrent la guerre d’Indépendance américaine, Américains et Britanniques tentèrent d’attirer dans leur alliance les Malécites et les Micmacs. En mai 1775, le gouvernement du Massachusetts adressa une requête à ces tribus, sollicitant leur aide contre les Britanniques, à quoi les Indiens consentirent en septembre. Peut-être les Micmacs furent-ils portés à accepter cette demande parce que les Britanniques avaient cessé, à toutes fins utiles, de les ravitailler en poudre à fusil, au cours de l’été. Voyant que leur attitude leur avait fait perdre la bienveillance des Indiens, les Britanniques se hâtèrent de convoquer les chefs à une conférence, à Halifax, où ils leur donnèrent de la poudre et des vêtements. Ce geste fit hésiter plusieurs des Micmacs, d’autant que, non seulement ils avaient apprécié les cadeaux des Britanniques, mais ils avaient aussi constaté leur puissance et pris conscience de la menace qu’ils représentaient. Les Malécites, encouragés par des chefs comme Ambroise Saint-Aubin et Pierre Tomah, et quelques-uns au moins des Micmacs continuèrent néanmoins d’affirmer leur amitié envers les Américains, qu’un traité, signé par leurs chefs, confirma au printemps de 1776. En juillet, les Malécites de la rivière Saint-Jean, sous la conduite de Saint-Aubin, et quelques Micmacs non pourvus de l’autorisation nécessaire, signèrent avec le gouvernement du Massachusetts un traité qui engageait les Indiens à fournir 600 guerriers qui se battraient aux côtés des Américains. Quand les chefs micmacs en reçurent la nouvelle, deux mois plus tard, ils rédigèrent une lettre dans laquelle ils réaffirmaient leur amitié à l’endroit des Américains, tout en se refusant à fournir les guerriers. Arimph, désigné comme « chef de Rechibouctou », signa cette lettre en même temps que sept autres chefs. Il semble que les anciens parmi les chefs refusèrent de fournir un si grand nombre de guerriers parce qu’ils savaient bien que les Britanniques l’apprendraient et viendraient détruire leurs villages sans défense.
À l’aide d’agents comme John Allan*, les Américains continuèrent de soulever les Indiens ; leurs efforts aboutirent à la déclaration de guerre de ces derniers contre les Britanniques, en août 1778. Les Britanniques invitèrent alors les principaux Malécites et Micmacs à une conférence sur un traité de paix à Menagouèche (Saint-Jean, Nouveau-Brunswick) [V. Nicholas Akomápis]. Arimph, encore l’un des chefs de sa tribu, y assista et, le 24 septembre 1778, signa le traité à titre de « chef en second des Micmacs de Richibucto ». Au nom de tous les Micmacs, il signa par la suite, à Machias (Maine), conjointement avec deux chefs malécites, une lettre aux Américains, les mettant en demeure de laisser les deux tribus tranquilles et de retourner les objets volés par un corsaire américain au poste de traite de la rivière Saint-Jean, en 1777. Arimph disparaît ensuite de l’histoire écrite.
PANS, RG 1, 45, doc.66.— Documentary history of Maine (Willis et al.), XXIV :165–195.— Military operations in eastern Maine and N.S. (Kidder).— Selections from the papers and correspondence of James White, esquire, A.D. 1762–1783, W. O. Raymond, édit., N.B. Hist. Soc., Coll., I (1894–1897), no 3 : 306–340.
Virginia P. Miller, « ARIMPH (Alymph), JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/arimph_jean_baptiste_4F.html.
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Auteur de l'article: | Virginia P. Miller |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |