PERÉ, JEAN, marchand rochelais, explorateur, prospecteur, coureur de bois, interprète, guide, né le 13 juin 1639 à Arthez (Arthez-de-Béarn, France), fils de Guiraud (Girard) Peré (Perer) et de Marie (Arosete) Dabos (Arosse) ; le 17 janvier 1673, il épousa à La Rochelle, France, Mare Bouneau ; décédé en 1701 et inhumé le 2 août de cette année à La Rochelle.

Jean Peré est probablement arrivé au Canada avant 1660, où il signe plusieurs documents, dont, le 15 août 1659, une requête contre le chirurgien François Belleman. L’intendant Talon* ayant donné 1 000# à Peré et 400# à Adrien Jolliet, tous deux partent en 1669 « pour aller reconnoistre si la mine de cuivre qui se trouve au dessus du lac Ontario [...] est abondante, facile à extraire ». Cependant, Peré paraît s’intéresser surtout aux fourrures qu’il recueille chez les Outaouais et au saut Sainte-Marie. Talon se plaint qu’il tarde à remplir sa mission et à faire rapport. Enfin, on apprend que l’explorateur a découvert des mines dans la région du lac Supérieur.

L’acte de mariage de Peré, daté du 17 janvier 1673, mentionne qu’il pratique le métier de marchand. En 1677, ce dernier est à Cataracoui. En novembre 1679, l’intendant Duchesneau* l’accuse d’être coureur de bois : il informe le ministre Seignelay que Peré, ayant été à Orange pour y vendre ses fourrures aux Anglais, a été fait prisonnier par le gouverneur du lieu et expédié au major Andros à Manate (Manhattan, N.Y.). Ce dernier l’a fort bien traité, ajoute Duchesneau, désirant l’utiliser en vue d’établir des relations commerciales avec les Outaouais.

Peré, en 1684, pousse jusqu’à la baie d’Hudson où il est capturé par les Anglais. Deux ans plus tard, lors de l’attaque du fort Quichicouane (Albany) le chevalier de Troyes* exige la restitution de Peré. Mais on lui répond qu’on a expédié le captif en France par l’Angleterre.

Cependant, Peré ne tarde pas à rentrer au Canada où il gagne la faveur du gouverneur de Brisay de Denonville. Il fait partie de son expédition de 1687 contre les Iroquois et lui ramène des prisonniers, dont le célèbre chef iroquois Ourehouare*. En 1690, il est jugé utile pour l’incursion que l’on projette contre Manate ; mais, cette année-là, il est à La Rochelle, où il s’occupe du commerce des fourrures avec son frère Arnaud.

On retrouve Jean Peré à Québec en 1692 et en 1693, plaidant devant le Conseil souverain. Il semble être retourné en France par la suite, puisque lors d’un procès commencé en 1698, devant le même tribunal, il se fait représenter par un huissier et signe une procuration à La Rochelle le 12 juin 1699. Ces démêlés en justice se poursuivent en son absence, à Québec, jusqu’en mars 1700.

Il avait donné son nom à une rivière qui prend sa source dans le lac Nipigon et se décharge au sud-ouest de la baie James. Sur une carte, Franquelin notait : « R. du Perray qui est le nom de celui qui le Premier Europen a fait la Navigation par cette R. à la baye de Hudson ».

Léopold Lamontagne

Coll. de manuscrits relatifs à la Nouv.-France, I : 409, 553, 558, 560 ; II : 5.— Découvertes et Établissements des Français (Margry), I : 81, 88, 296 ; VI : 19 ; passim.— JJ (Laverdière et Casgrain).— JR (Thwaites), XLV ; XLVII ; LV.— Jug. et délib.— NYCD (O’Callaghan and Fernow), IX. Correspondance de Talon, RAPQ, 1930–31 : 136s.— Chapais, Talon, 406s.— J. H. Coyne, The pathfinders of the Great Lakes, dans Canada and its provinces (Shortt and Doughty), I : 83s.— Delanglez, Jolliet.— Nute, Caesars of the wilderness.— P.-G. Roy, Jean Peré et Pierre Moreau dit la Taupine, BRH, X (1904) : 213–218.

Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales, Charente-Maritime (La
 Rochelle, France), « État civil », La Rochelle, Saint-Barthélémy, 17 janv. 1673 ; La Rochelle, Saint-Jean-du-Pérot, 1er août 1661, 2 août 1701 : archives.charente-maritime.fr/archives-en-ligne/consulter-documents-numerises (consulté le 2 mars 2018).— Arch. départementales, Pyrénées-Atlantiques (Pau et Bayonne, France), « l’État civil », Arthez-de-Béarn, 20 nov. 1627, 6 juill. 1629, 22 févr. 1637, 26 juin 1639 : earchives.le64.fr (consulté le 2 mars 2018).— Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de la Mauricie et du Centre-du-Québec (Trois-Rivières, Québec), TL3, S11, P151.

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Léopold Lamontagne, « PERÉ, JEAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/pere_jean_1F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2018
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