GOUPIL, RENÉ, chirurgien, frère jésuite, missionnaire et martyr, baptisé le 15 mai 1608 à Saint-Martin-du-Bois, France, fils d’Hypolite Goupil et de Luce Provost ; décédé en Iroquoisie le 29 septembre 1642, canonisé par le pape Pie XI le 29 juin 1930.
Nous savons avec certitude que René Goupil était déjà chirurgien, à son entrée au noviciat de Paris le 16 mars 1639. Son nom n’apparaît pas dans les listes officielles pour les années suivantes. Mais une note conservée aux archives des Jésuites de Chantilly, près de Paris, nous apprend qu’il dut discontinuer son noviciat, parce qu’il était affecté de surdité : « Renatus Goupil a tirocinio Parisiensi exclusus erat, quia surdaster ».
Quand il arriva au Canada en 1640, il voulait, semble-t-il, réaliser sa vocation missionnaire en qualité de laïc. Et tout nous porte à croire qu’il était lié à la compagnie par la promesse des donnés. On le trouve à la mission Saint-Joseph de Sillery, près de Québec, de 1640 à 1642. Il est au service des missionnaires qui apprécient surtout ses talents de chirurgien.
Le 1er août 1642, il quitte Trois-Rivières en compagnie d’Isaac Jogues, de Guillaume Couture*, de plusieurs chefs hurons, parmi lesquels Eustache Ahatsistari, Joseph Teondechoren, et la nièce de celui-ci, fille du célèbre Joseph Chihouatenha, Thérèse Oionhaton, qui s’était formée à la pratique des vertus chrétiennes chez les Ursulines. Cette flotille qui comprenait 12 canots et qui comptait quelque 40 personnes se dirigeait vers la Huronie, où Goupil allait exercer désormais son métier de chirurgien. Quelques jours plus tard, tout le groupe tombait aux mains des Iroquois qui emmenèrent Goupil dans leur pays. C’est là, à Ossernenon (Auriesville, N.Y.) qu’il succombait sous la hache d’un Iroquois irrité parce qu’il l’avait vu faire le signe de la croix sur un enfant. C’était le 29 septembre 1642. Quelques jours plus tôt, il avait prononcé ses vœux de religion entre les mains de saint Isaac Jogues. On le vénère comme le premier jésuite martyr du Canada.
Le récit de sa mort, contenu dans la Relation de 1643, est à l’origine de la venue au Canada d’un de ses camarades : « un autre jeune Chirurgien bien versé dans son art, & bien cognu dans l’Hospital d’Orléans, où il a donné des preuves de sa vertu, & de sa suffisance, a voulu prendre la place de son camarade, il est passé en la Nouvelle France. » Ce texte, ajouté à celui du catalogue de la compagnie, suffit à établir que Goupil avait étudié la chirurgie et qu’il n’était pas tout simplement chirurgien-barbier.
ACSM, Mémoires touchant la mort et les vertus des pères Isaac Jogues, etc. (Ragueneau), repr. RAPQ, 1924–25 : 1, 3, 30, 34, 38, 89–93.— ARSI, Codex Franc. 22, f.359v.— JR (Thwaites), XXIII, XXIV, XXXI et surtout XXVIII : 116–134, notice biographique rédigée par Isaac Jogues qui constitue le document le plus important sur Goupil et qui est reproduite dans Jésuites de la N.-F. (Roustang), 254–261.— Positio causae.
Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales de Maine-et-Loire (Angers, France), « Reg. paroissiaux et d’état civil », Saint-Martin-du-Bois, 15 mai 1608 : www.archives49.fr/acces-directs/archives-en-ligne (consulté le 10 juill. 2012).
Léon Pouliot, « GOUPIL, RENÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/goupil_rene_1F.html.
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Auteur de l'article: | Léon Pouliot |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
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