GENDRON, FRANÇOIS, chirurgien, donné des Jésuites, plus tard prêtre, conseiller et aumônier du roi, né à Voves (diocèse de Chartres), le 18 avril 1618, d’Éloi Gendron, cultivateur, et de Gillette Doussineau, mort en France en 1688.

Après avoir étudié la chirurgie à Orléans durant au moins cinq ans, François Gendron passa en Nouvelle-France en 1643. Il fut le premier médecin connu à vivre en Ontario et chez les Indiens de l’Amérique du Nord. C’est en 1644–1645, de Sainte-Marie-des-Harons, qu’il écrivit ses lettres, publiées en 1660 par Jean-Baptiste de Rocoles. En Huronie, au témoignage du père Ragueneau, Gendron « a assisté les français et les sauvages avec beaucoup de charité [...] a toujours vécu avec beaucoup d’édification [...] sans gages, sans aucun gain [...] pour l’amour de Dieu ». Il passa sept ans au pays des Hurons comme donné des Jésuites et repartit pour la France le 23 août 1650, après la ruine de la Huronie ; il était en compagnie de Louis Pinard et du père Pierre Pijart, et emportait un onguent pour fistules, ulcères rebelles et cancers. La base en était une poudre provenant de pierres découvertes sur les bords du lac Érié et qu’il appelait « Pierres Ériennes ». Cet onguent allait faire sa fortune en France et, en 1664, lui vaudrait l’honneur de soigner la reine Anne d’Autriche, qui souffrait d’un cancer du sein.

Gendron fut ordonné le 25 mai 1652, devint vicaire de sa paroisse natale et se fit médecin des pauvres. Sa popularité grandit tant et si bien qu’il dut bientôt se consacrer exclusivement au soin des malades, parmi lesquels se trouvaient des personnages de marque. Ses soins à la reine firent des jaloux dans la profession, où on l’a beaucoup décrié. Sa soutane, surtout, le rendait suspect de charlatanisme aux yeux des envieux. Malgré tout, en dépit de sa grande humilité et de sa timidité, il devint célèbre à la cour et dans tout le pays, où il avait voyagé beaucoup pour poursuivre ses études et ses expériences sur le traitement du cancer.

En quittant la cour, il retourna à Voves, nanti de témoignages tangibles de la reconnaissance de la famille royale, même s’il n’avait pu que soulager le mal de la reine. Ainsi, le 27 août 1665, il fut nommé par le roi abbé commendataire de Maisières, en Bourgogne. C’est au profit des malades indigents qu’il utilisa les bénéfices que lui valut la faveur royale. Chaque année, il envoyait 200# au père Ragueneau au Canada.

En 1671, il s’établit à Orléans, chez un neveu dont le fils, Claude Deshaies-Gendron, devait devenir, au xviiie siècle, le médecin du régent Philippe II d’Orléans. François Gendron pratiqua jusqu’à sa mort, survenue le 2 avril 1688. On a conservé de lui de nombreux écrits, parmi lesquels on trouve un long « Mémoire [...] touchant sa conduicte à l’égard du traictement du cancer de feu la Reine Mère ».

Gabriel Nadeau

[François Gendron], Quelques particularitez du pays des Hurons en la Nouvelle France, Remarquées par le Sieur Gendron, Docteur en Médecine, qui a demeuré dans ce Pays-là fort long-temps, éd. Jean-Baptiste de Rocoles (Troyes et Paris, 1660 ; réimprimé à Albany en 1868).— JJ (Laverdière et Casgrain), 143.— Philippe Champault, Les Gendron « médecins des rois et des pauvres », MSRC, VI (l912), sect. : 35–120.— A. Dureau, Notice sur la famille Gendron (Chartres, 1868).— J.-Frédéric Gendron, Nicolas Gendron et ses Descendants (Montréal, s. d.).— Léon Gérin, Le Sieur Gendron, BRH, XXXI (1925) : 124.— Benjamin Sulte, Le Sieur Gendron, BRH, XIII (1907) : 182s.

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Gabriel Nadeau, « GENDRON, FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gendron_francois_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
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