GAGNON (Gaingnon, Gangnon et Gaignon), MATHURIN, habitant, commerçant, membre de la Communauté des Habitants, baptisé en octobre 1606 à Saint-Aubin de Tourouvre (Perche), de Pierre Gagnon (Gaignon) et de Madeleine-Renée Roger, décédé le 20 avril 1690 et inhumé deux jours plus tard à Château-Richer.
Influencé sans doute par la propagande de Robert Giffard et de Noël Juchereau, qui recrutaient des colons dans le Perche, Mathurin Gagnon décide de s’établir au Canada avec ses frères Pierre et Jean. Ils arrivent à Québec avant 1640. Ils s’adonnent au commerce, travaillant en société. Nombre de documents notariés de l’époque portent en signature « Sieurs Mathurin, Jehan et Pierre Gangnon, frères ». Mathurin est le plus instruit des trois : lui seul sait écrire. Aussi fait-il figure de chef. C’est lui qui passe en France, en 1642, régler les affaires de famille et de négoce. Vers 1651, les frères Gagnon construisent un magasin sur la place de la basse ville, près du magasin appartenant à la Communauté des Habitants.
Cependant, les frères Gagnon aimaient la terre. En 1640, ils avaient occupé des terres sur la côte de Beaupré, à Château-Richer. Plusieurs Percherons s’établirent sur cette côte entre 1635 et 1660. Ils y implantèrent la dévotion à sainte Anne, à l’honneur alors au célèbre « Carrefour de Sainte-Anne », dans le Perche. Mathurin s’appliqua à défricher sa terre. Membre de la Communauté des Habitants, il travaillait sur sa ferme l’été et s’adonnait au commerce à Québec durant l’hiver. Il ne s’établit définitivement à Château-Richer qu’en 1650, année où il y reçut une concession de six arpents de largeur sur une lieue et demie de profondeur.
Mathurin se maria le 30 septembre 1647. Il épousa Françoise Goudeau qui n’avait que 13 ans ; elle lui donna 16 enfants. Nommé marguillier en 1662, il apparaît comme un notable de la paroisse. Aux divers recensements, il est parmi les habitants les plus dynamiques : en 1681, il possédait 20 bêtes à cornes et 45 arpents de terre en culture. Il mourut le 20 avril 1690. Il fut inhumé le surlendemain dans le cimetière paroissial. Il est à l’origine d’une des plus nombreuses familles du Canada français.
Recensement de 1681.— Philéas Gagnon, Une Vieille Famille canadienne, BRH, XVII (1911) : 268–286, 298–311, 324–331.— Lucien Serre, L’Ancêtre Mathurin Gagnon, BRH, XXXIV (1928) : 177–183.
Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales de l’Orne (Alençon, France), « État civil (1552-1902) », Tourouvre, octobre 1606 : archives.orne.fr/consultez/consultez2.html (consulté le 7 mai 2012).— Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Québec, CE301-S1, 30 sept. 1647 ; CE301-S6, 22 avril 1690.
Jean Hamelin, « GAGNON (Gaingnon, Gangnon, Gaignon), MATHURIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gagnon_mathurin_1F.html.
Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique:
Permalien: | http://www.biographi.ca/fr/bio/gagnon_mathurin_1F.html |
Auteur de l'article: | Jean Hamelin |
Titre de l'article: | GAGNON (Gaingnon, Gangnon, Gaignon), MATHURIN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 2016 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |