CAMERON, sir MATTHEW CROOKS, avocat, homme politique et juge, né le 2 octobre 1822 à Dundas, Haut-Canada, dernier enfant de John McAlpine Cameron, de l’Inverness-shire, Écosse, et de Nancy Foy du comté de Northumberland, Angleterre ; le 1er décembre 1851, il épousa Charlotte Ross Wedd (décédée le 14 janvier 1868), de Hamilton, Haut-Canada, et ils eurent trois fils et trois filles ; décédé le 25 juin 1887 à Toronto.

Les parents de Matthew Crooks Cameron arrivèrent au Haut-Canada en 1819 et s’établirent à Dundas où le père de Cameron devint marchand et maître de poste. La famille déménagea à Hamilton en 1826, par suite de la nomination de John McAlpine Cameron au poste de greffier adjoint de la couronne dans le district de Gore, et Matthew Crooks commença ses études dans une école locale. La famille ayant déménagé à York (Toronto), il fréquenta la Home District Grammar School. Son père fut nommé premier greffier titularisé à la chambre d’Assemblée et, en 1834, il était à l’emploi de la Canada Company dans son bureau de Toronto. Ainsi, Cameron faisait partie d’une famille jouissant d’une certaine fortune et d’un certain rang au Haut-Canada.

Cameron alla à l’Upper Canada College en 1838, mais il dut interrompre ses études en 1840 à cause d’un accident survenu lors d’une partie de chasse avec deux compagnons de collège. Il eut la cheville fracassée par un coup de feu maladroit ; des complications entraînèrent l’amputation de sa jambe et il allait en souffrir le reste de ses jours. En résidence au collège à l’époque où Cameron était externe, David Breakenridge Read* a évoqué le changement qui s’était opéré dans la personnalité de l’amputé. Lui qui était plein d’entrain, amateur de sports et pas particulièrement studieux, il acquit « un tour d’esprit sérieux ». Après une période de convalescence et d’adaptation à l’utilisation de béquilles et à une jambe artificielle, il décida de ne pas retourner au collège mais de devenir avocat, à l’instar de ses deux frères plus âgés.

Cameron fit son stage de clerc chez Joseph Clarke Gamble et William Henry Boulton* à Toronto et se montra un étudiant assidu et doué pour le droit. Admis au barreau en 1849, il commença de pratiquer comme associé de Boulton. En 1850, il exerçait en association avec William Cayley, inspecteur général sous les gouvernements conservateurs, de 1845 à 1858. Durant les années 1850 et au début des années 1860 Cameron pratiquera à différents reprises avec Cayley, mais il sera aussi, de 1859 à 1878, l’associé principal dans d’importants bureaux d’avocats dont feront partie Daniel McMichael, Edward Fitzgerald et Alfred Hoskin. Dès son entrée au barreau, Cameron avait commencé à aller en tournée et s’était rapidement fait partout dans le Haut-Canada une grande réputation d’avocat honnête et compétent tant dans les causes civiles que criminelles. Il connut un succès exceptionnel, même contre des adversaires aussi redoutables que John Hillyard Cameron*, Philip Michael Matthew Scott VanKoughnet* ou John Hawkins Hagarty*. Grand et mince, Cameron avait un port imposant et était d’une éloquence impressionnante. Il avait une capacité de travail énorme malgré son infirmité. Ces qualités, alliées à son air de sincère conviction, à sa connaissance approfondie du droit et à sa faculté de raisonnement clair, le rendaient particulièrement persuasif devant un jury. John Charles Dent le qualifia « d’avocat de droit civil le mieux connu depuis de nombreuses années » dans la province. Le 27 mars 1863, il fut nommé conseiller de la reine et, en avril 1871, élu membre du conseil de la Law Society of Upper Canada.

Cameron se consacra entièrement à son métier d’avocat pendant les dix années postérieures à 1849, à l’exception de l’année 1852 où il remplit la fonction de commissaire du gouvernement chargé d’enquêter sur les nombreux accidents au Great Western Rail Road. Il manifesta pour la première fois de l’intérêt pour la vie publique en 1859, se faisant élire représentant du quartier St James au conseil municipal de Toronto. Deux ans plus tard, il fut défait comme candidat à la mairie de Toronto, mais remporta le siège d’Ontario North à l’Assemblée législative du Canada-Uni, battant son détenteur Joseph Gould. Fidèle à son milieu familial, à son éducation et à ses relations avec des hommes comme Boulton et Cayley, Cameron fut un conservateur convaincu. Il donna son appui au gouvernement de George-Étienne Cartier* et de John Alexander Macdonald*, votant pour le projet de loi concernant la milice, en 1862, dont le rejet entraîna l’effondrement de ce gouvernement. Il s’opposa au gouvernement réformiste formé ensuite par John Sandfield Macdonald* et Louis-Victor Sicotte. À titre d’amendement au discours du trône de 1863, il présenta une motion préconisant la représentation basée sur la population pour remédier à l’injustice dont était victime le Haut-Canada dans le régime de l’époque. Malgré le rejet de la motion, il s’agissait d’un coup habile du point de vue tactique : les réformistes du Haut-Canada, impatients d’obtenir la représentation basée sur la population, s’éloignèrent alors de Sandfield Macdonald qui était voué au triomphe du principe contraire d’une « double majorité ».

Aux élections de juin 1863, Cameron fut défait dans Ontario North par un réformiste, William McDougall*. Quand ce dernier, devenu secrétaire de la province au sein de la coalition de juin 1864 formée en vue de promouvoir l’union fédérale, chercha à se faire réélire dans Ontario North comme il y était obligé, Cameron décida de se porter candidat contre lui. Cameron reprit le siège à l’élection partielle du 30 juillet 1864, bien que certains chefs du gouvernement, notamment John Alexander Macdonald et George Brown*, eussent appuyé McDougall. Dans une lettre adressée à Macdonald le 9 juillet 1864, Cameron avait expliqué la raison pour laquelle il posait sa candidature : « Bien que je reconnaisse que votre conduite ait été correcte en ne faisant rien contre un collègue, je regrette que vous ayez cru nécessaire d’intervenir activement au préjudice d’un conservateur qui ne cherche dans cette lutte qu’à délivrer votre gouvernement et le pays de la honte d’avoir au sein de votre conseil un homme politique aussi désagréable. » À cette raison s’en ajoutait probablement une autre : Cameron s’opposait à la coalition gouvernementale et à la fédération que celle-ci proposait et dont il se méfiait ; il allait demeurer un conservateur adversaire de la confédération au sein de l’Assemblée de 1864 à 1867.

Lorsque le projet de fédération se précisa aux conférences de Charlottetown et de Québec en 1864, Cameron avoua son embarras à John Alexander Macdonald avec lequel il continuait d’entretenir une amitié inaltérable. Macdonald, comme Cameron, était un ardent partisan de l’union législative mais il tenta de le rassurer en invoquant le fait que la fédération s’avérait le « seul plan réalisable » pouvant protéger les intérêts locaux. Cameron n’eut jamais la conviction que la confédération solutionnerait les problèmes des colonies. Lors de la présentation des Résolutions de Québec à la législature canadienne tôt en 1865, il désapprouva la confédération qu’il considérait comme une « entente excessivement coûteuse » comparativement à une union législative. Il ne voyait pas la nécessité d’un remaniement constitutionnel ; la croissance matérielle et un système de défense pourraient être réalisables dans le régime existant si les membres de l’Assemblée cessaient d’entraver les « rouages du gouvernement » par leur « conduite factieuse ». La perspective d’un grand pays ne l’éblouissait pas : « Nous ne pourrons jamais atteindre mieux à la grandeur qu’en demeurant sous la dépendance de la couronne britannique. » Les résolutions, prétendait-il, « individualisaient » les provinces et contribuaient aux sujets de discorde ainsi qu’à l’éventualité d’être séparé de l’Empire et entraîné « dans le tourbillon de l’annexion » aux États-Unis, « le plus grand mal » qui pût arriver. Lorsque la législature adopta les résolutions, le 11 mars de cette même année, Cameron, seul parmi les conservateurs du Haut-Canada, s’y opposa. Il appuya ensuite une motion présentée sans succès par John Hillyard Cameron visant à soumettre le projet à l’approbation du peuple avant sa promulgation.

La Confédération étant un fait accompli en 1867, Cameron crut de son « devoir » d’en assurer le bon fonctionnement. Le 20 juillet 1867, il accepta la charge de secrétaire de la province et de registraire dans le gouvernement ontarien de coalition dirigé par Sandfield Macdonald ; en août, il se présenta aux élections à la fois sur les scènes provinciale et fédérale, respectivement dans Toronto East et dans Ontario North. Bien qu’il eût aidé le candidat de la coalition, Thomas Nicholson Gibbs, à battre George Brown dans Ontario South, Cameron subit lui-même la défaite dans Ontario North. Il gagna cependant le siège de Toronto East et le conserva aux élections de 1871, ainsi qu’en 1875 alors qu’il défit le trésorier de la province, Adam Crooks. Sa compréhension rapide des problèmes et sa langue claire et directe le rendaient aussi influent dans les débats de l’Assemblée législative ontarienne que dans les plaidoiries au tribunal. Avec John Carling*, de London, il représenta au sein de la coalition de Sandfield Macdonald les intérêts des conservateurs et ne tarda pas à devenir le principal porte-parole de ces derniers à l’Assemblée bien qu’il déclarât avoir accepté une charge pour « contenir l’esprit de parti qui, dans le passé, avait causé beaucoup de tort au pays ». En 1868, il s’opposa à l’accroissement des suffrages qui découlerait de l’établissement du droit de vote sur le revenu, mesure qu’il jugeait « révolutionnaire » : le droit de vote avait toujours été fondé sur la propriété.

Cameron représentait à la fois une force et une faiblesse du gouvernement de Sandfield Macdonald. Il aida à faire voter des lois destinées à encourager la colonisation et l’exploitation minière dans le nord de l’Ontario et, particulièrement, à faire adopter par la chambre le School Act de 1871, loi controversée visant à rendre l’école primaire gratuite et obligatoire. En outre, il prit, en 1871, une position sensée dans le débat où Edward Blake*, chef de l’opposition libérale, présenta une motion qui, de fait, aurait reproché au gouvernement canadien son apathie lors du « meurtre [de Thomas Scott*] commis de sang-froid » par Louis Riel à la colonie de la Rivière-Rouge. Cameron soutint que le crime échappait à la juridiction de l’Ontario et qu’il serait « malavisé » d’empiéter sur les prérogatives d’un autre gouvernement. Son amendement fut adopté.

Par contre, Cameron causa des ennuis au premier ministre en acceptant de défendre Patrick James Whelan* qui subissait son procès en 1868 pour le meurtre de Thomas D’Arcy McGee*, ce qui hâta la présentation d’une proposition par Blake selon laquelle « aucun ministre de la couronne ne pourrait remplir les fonctions d’avocat contre la couronne dans un procès où elle était engagée ». La proposition de Blake fut retirée après que Sandfield Macdonald eut promis qu’il n’y aurait plus désormais d’« infractions de ce genre ». Le conservatisme notoire de Cameron et son opiniâtreté héritée de ses ancêtres des Highlands contribuèrent à créer des tensions au sein du gouvernement et rendirent difficile à Macdonald la tâche de préserver la « Patent Combination ». Le débat de 1868 sur la demande de la Toronto, Grey and Bruce Railway Company de faire des voies ferrées à faible écartement constitue un exemple de premier ordre du désaccord existant entre les ministres sur la place publique. Argumentant contre Edmund Burke Wood, trésorier de la province, Cameron demanda avec insistance qu’on autorisât la construction de voies à faible écartement ; il invoquait leur coût inférieur et le besoin de moyens de transport de la région que desservirait le chemin de fer.

Affecté au département des Terres de la couronne le 25 juillet 1871, Cameron se démit de ses fonctions avec ses collègues, le 19 décembre suivant, après la défaite en chambre de leur politique de chemins de fer. C’en était fini du gouvernement de coalition en Ontario. Sandfield Macdonald avait perdu du terrain aux élections du printemps de 1871 et, face à des libéraux plus forts et à plusieurs indépendants, il ne put conserver la main haute sur la législature. Découragé et gravement malade, il ne se présenta plus que rarement en chambre, jusqu’à sa mort survenue le 1er juin 1872. La formation d’un gouvernement libéral par Blake en décembre 1871 et sa réorganisation en octobre 1872 par son successeur, Oliver Mowat*, marquèrent l’établissement permanent dans la province d’un gouvernement se réclamant d’un parti. Les conservateurs jouèrent le rôle d’opposition officielle. Après la mort de Macdonald et le passage de John Carling à la chambre des Communes, Cameron était sans conteste le député de l’opposition le plus compétent. Il devint le premier chef des conservateurs d’Ontario.

En raison de la faiblesse des conservateurs à l’Assemblée, Cameron dut assumer en grande partie la charge de critiquer les projets de loi du gouvernement. Il s’attaqua énergiquement d’abord à Mowat qui « profanait » la magistrature en revenant à la politique, puis au favoritisme politique qu’il découvrait dans la vente des concessions forestières et enfin au déménagement, pour des raisons politiques prétendit-il, du collège d’agriculture (devenu par la suite l’Ontario Agricultural College) de Mimico à Guelph. De plus, il allégua que le lieutenant-gouverneur, en exerçant son droit de réserve relativement aux projets de loi destinés à constituer en société l’ordre d’Orange, répondait aux désirs du premier ministre « d’être dans les bonnes grâces à la fois des catholiques et des orangistes » et de « créer une difficulté » à John Alexander Macdonald à Ottawa. Ce dernier se retrouvait ainsi avec le problème et il devait faire preuve d’autant de prudence que Mowat pour éviter de s’aliéner et les électeurs catholiques et les électeurs protestants. Lorsque Mowat prit plus tard des dispositions en vue de constituer en société l’ordre d’Orange par une loi ordinaire, Cameron y vit un affront aux protestants et, comme la dispute traînait en longueur, elle lui apparut comme une « lutte pour la liberté civile et religieuse », contre l’influence injustifiée des catholiques.

Le principal cheval de bataille de Cameron pendant la campagne de 1875, la première où s’affrontaient de véritables partis politiques en Ontario, fut le gaspillage du gouvernement, qu’il opposa à l’économie dont avait auparavant fait preuve Sandfield Macdonald. Cependant, le désenchantement des conservateurs à la suite de leur défaite aux élections fédérales de 1874 et l’incapacité de Cameron de présenter un programme positif le désavantagèrent. Les électeurs manifestèrent leur approbation à la politique d’augmentation des dépenses de la province prônée par Mowat en reportant ce dernier au pouvoir avec une majorité sûre. Dans la nouvelle chambre, Cameron continua néanmoins de réclamer à cor et à cri la réduction des dépenses. Lorsque la chambre fut appelée à approuver la création d’un département de l’Éducation, il déplora les frais qu’entraînerait un nouveau ministre. Il craignait également que l’union de la politique et de l’éducation ne menât, comme cela s’était produit lors des derniers changements dans l’octroi des permis de vente d’alcool, à une multiplication des méfaits du favoritisme ; aussi ses « principes conservateurs le poussèrent-ils à s’opposer à la modification de tout régime qui avait bien fonctionné dans le passé ». De même, « en raison de ces principes conservateurs authentiques », il défendit toujours les privilèges de l’University of Toronto et de l’Upper Canada College.

Cameron n’avait rien du fanatique vieux jeu qu’avait décrit le Globe. Il appuya la réforme destinée à permettre la rémunération des témoins comparaissant lors de causes criminelles et à accorder une meilleure protection aux femmes mariées dans la cession de leurs biens. Bien que non favorable au vote secret en principe, il ne s’opposa pas à ce que la chambre votât sur le projet de loi qui introduisit ce mode de scrutin en 1874. Néanmoins, on croyait de plus en plus qu’il se comportait trop en vieux conservateur d’extrême droite pour l’Ontario de la fin du xixe siècle. La Nation de Toronto fit des commentaires sur la décadence des conservateurs sous sa direction. Même le Leader, journal conservateur, convint des faiblesses de Cameron comme chef de parti et se plaignit de ce que ce dernier consacrait trop de temps à ses « dossiers » et pas assez à la législature, et de ce qu’il ne consultait pas assez le caucus du parti. De plus, certaines de ses manœuvres en chambre se révélèrent des erreurs : sa motion présentée en 1872 réclamant une enquête sur une offre présumée de Blake à Edmund Burke Wood, en 1871, afin de provoquer la démission de ce dernier du gouvernement de Sandfield Macdonald ; et ses allusions à la maladresse d’Archibald McKellar*, d’abord à la suite de l’enquête au sujet du « Proton Outrage », en 1872 [V. Abram William Lauder], et de nouveau en 1874 relativement à la mauvaise administration du collège d’agriculture à Guelph. En 1876, l’entrée de Cameron suivi des députés conservateurs dans les couloirs de la chambre pour protester contre les amendements proposés à la loi des élections – quelque justifié que fût cet incident – se transforma en une sorte de farce lorsqu’on la qualifia de « marche des hommes de Cameron ».

C’est avec satisfaction que les milieux politiques et ceux des professions libérales accueillirent, par contre, l’assermentation de Cameron comme juge puîné de la Cour du banc de la reine le 27 novembre 1878, puis sa nomination au poste de juge en chef de la Cour des plaids communs le 13 mai 1884. Selon David Breakenridge Read, Cameron s’acquitta de ses fonctions de juge avec pénétration et conscience et prononça plusieurs jugements d’une importance historique. Cameron fut créé chevalier de l’ordre du Bain le 5 avril 1887. Il mourut moins de trois mois plus tard.

Les nombreuses activités de Cameron avaient été la manifestation de son héritage écossais et intellectuel, de son intérêt pour la politique et les affaires. Il avait été membre des sociétés Caledonian et St Andrew, président de l’Ontario Literary Society, premier président de la Liberal-Conservative Association of Toronto et membre des conseils d’administration de la Compagnie de télégraphe de la Puissance, de l’Association d’assurance sur la vie, dite la Confédération et de l’Isolated Risk Fire Insurance Company of Canada.

Cameron avait excellé dans le droit. Sa supériorité au sein du barreau et de la magistrature fut incontestée. Comme homme politique, il avait donné l’exemple de la plus grande intégrité. Malgré sa compétence et son dévouement, il n’avait pas réussi à être un véritable chef de parti. Bien que dans la vie privée il fût bienveillant et possédât « la grandeur d’âme d’un chef écossais », il ne put se résoudre à avoir recours aux poignées de main et autres stratagèmes susceptibles de gagner des suffrages. En chambre, il semblait souvent être inutilement brusque. Ainsi, son opposition, en 1878, à un projet de loi concernant un système d’égout en tuiles qui ne profiterait qu’à quelques-uns et sa remarque, deux ans plus tôt, voulant que les conservateurs soient justes, sans plus, envers les catholiques, ne firent rien pour gagner la faveur des fermiers qui constituaient encore la majorité de l’électorat d’Ontario et celle des catholiques qui en représentaient le sixième. Il fut avant tout incontestablement fidèle à la vieille tradition tory par son attachement à la Grande-Bretagne et à l’Empire britannique, son anglicanisme, sa préférence pour le régime établi plutôt que pour le nouveau et son tempérament d’aristocrate. Cette attitude était passée de mode après la Confédération, époque qui voyait naître des partis plus modérés et plus souples, soutenus par un électorat issu des différentes couches de la société et des différentes régions du pays, et capables de répondre aux préoccupations diverses de la population, comme les partis de John Alexander Macdonald à Ottawa et d’Oliver Mowat en Ontario.

A. Margaret Evans

APC, MG 26, A.— Ontario, Legislative Library, Newspaper Hansard, 1867–1877 (mfm aux AO).— Canada, prov. du, Parl., Confederation debates, 448–463, 744s., 975–977.— Canada Law Journal, nouv. sér., 23 (1887) 243s.— Globe, 11 juill. 1874, 27 juin 1887.— Leader, 14 déc. 1874.— Nation (Toronto), 31 déc. 1874. 15 janv. 1875.— Canadian biog. dict., I : 740–742.— CPC, 1877.— Dent, Canadian portrait gallery, III : 100–103.— Read, Lives of judges, 404–424.— A. M. Evans, « Oliver Mowat and Ontario, 1872–1896 : a study in political success » (thèse de ph.d., Univ. of Toronto, 1967).— B. W. Hodgins, John Sandfield Macdonald, 1812–1872 ([Toronto], 1971).— Joseph Pope, Memoirs of the Right Honourable Sir John Alexander Macdonald, G.C.B., first prime minister of the dominion of Canada (2 vol., Ottawa, 1894).

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A. Margaret Evans, « CAMERON, sir MATTHEW CROOKS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cameron_matthew_crooks_11F.html.

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Auteur de l'article:    A. Margaret Evans
Titre de l'article:    CAMERON, sir MATTHEW CROOKS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    28 novembre 2024