WOOD, THOMAS, médecin, chirurgien et ministre de l’Église d’Angleterre, né à la fin de 1711 dans le New Jersey, probablement à New Brunswick, fils de Thomas Wood et descendant de quakers écossais ; il épousa avant 1752 Mary Myers, et ils eurent un fils et quatre filles ; décédé le 14 décembre 1778 à Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse.

« Destiné » de bonne heure « à la médecine et à la chirurgie », Thomas Wood pratiqua de New York à Philadelphie, au début de sa carrière. Quand on recruta des troupes en Nouvelle-Angleterre pour relever les unités de provinciaux qui avaient participé au premier siège de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), Wood fut nommé chirurgien des Shirley’s American Provincials qu’il accompagna à Louisbourg en mai 1746. Il y demeura jusqu’au licenciement du régiment, à la fin de 1748. Wood s’embarqua pour l’Angleterre en juin 1749, décidé à solliciter l’ordination dans l’Église d’Angleterre ; il fut ordonné diacre par l’évêque Thomas Sherlock, de Londres, le 24 septembre, et ordonné ministre cinq jours plus tard. Le rapport de la Society for the Propagation of the Gospel pour l’année 1749–1750 signale que les citoyens de New Brunswick, au New Jersey, avaient demandé que « M. Wood, un gentleman d’une vie excellente et d’un commerce agréable [...] puisse, s’il était trouvé digne des saints ordres, et s’il y était admis, être nommé missionnaire chez eux ». Wood partit à la fin de 1749 pour aller desservir les églises de New Brunswick et d’Elizabethtown (Elizabeth, New Jersey).

Apparemment, Wood finit par être déçu de sa mission puisque, dans des lettres datées du 9 novembre et du 6 décembre 1751, il sollicitait de la Society for the Propagation of the Gospel son transfert en Nouvelle-Écosse. L’année suivante, le 1er août, il demanda la permission de changer de mission avec Jean-Baptiste Moreau*, de Halifax. Sans avoir reçu l’autorisation de la société, mais avec l’approbation du gouverneur Cornwallis, de la Nouvelle-Écosse, Wood partit pour Halifax le même mois. Son espoir d’y succéder à William Tutty*, à titre de missionnaire, fut déçu par l’arrivée de John Breynton, au début d’octobre. Sur la recommandation de ce dernier, Wood allait par la suite être nommé assistant à l’église St Paul, parce que la population de Halifax avait à ce point augmenté qu’il y fallait deux missionnaires.

Prenant Halifax pour base, Wood fit plusieurs tournées de missions dans la partie ouest de la Nouvelle-Écosse et jusqu’en des districts aussi lointains que la frontière actuelle du Nouveau-Brunswick. En 1755, il fut nommé aumônier de la garnison du fort Cumberland (près de Sackville, Nouveau-Brunswick) et, en 1759, il devint l’aumônier de la première chambre d’Assemblée, à Halifax. La question de savoir lequel de Wood ou de Breynton avait réellement la direction de la paroisse provoqua une certaine rivalité entre les deux hommes, ce qui amena le gouverneur Charles Lawrence* à nommer Breynton rector et Wood vicar de l’église St Paul, le 24 septembre 1759. Wood y conserva ses fonctions jusqu’à son départ définitif pour Annapolis Royal, en 1764. On ne sait pas grand-chose du ministère qu’il y exerça, mais il semble avoir continué ses tournées missionnaires. En juillet 1769, il faisait état auprès de la société d’un voyage qui l’avait conduit, cet été-là, à Maugerville (Nouveau-Brunswick) et aux villages indiens de la rivière Saint-Jean.

Bien doué pour les langues, Wood pouvait prêcher en français, en allemand, en anglais et en micmac. Pendant ses années passées à Halifax, il s’était lié d’amitié avec l’abbé Pierre Maillard*, avec qui il avait étudié le micmac. Il apprit si bien la langue qu’en 1764 il commença à traduire les offices du Book of Common Prayer et entreprit une grammaire micmaque. Le 4 septembre 1766, il annonçait à la Society for the Propagation of the Gospel qu’en plus d’avoir terminé le premier volume de la grammaire, comprenant aussi les différentes formulations du Credo et l’oraison dominicale, il rédigeait le deuxième et dernier volume. Un an plus tard, il fut capable de lire aux Indiens les prières en micmac au cours d’un office auquel assistait le gouverneur, à l’église St Paul. On ignore tout de ses études du micmac après 1767.

Wood avait épousé Mary Myers avant son arrivée à Halifax. Elle mourut le 17 avril 1778, et quand Wood mourut, huit mois plus tard, il fut enseveli à ses côtés. Une de leurs filles épousa William Shaw, et une autre, le chirurgien John Phillipps*.

C. E. Thomas

USPG, B, 19, p.10 ; 20, pp.8, 97, 100 ; 25, nos 2, 51, 80, 85, 88, 116, 179 (mfm aux PANS).— SPG [Annual report] (Londres), 1748–1749, 46.— J. B. Bell, Anglican clergy in colonial America ordained by bishops of London, American Antiquarian Soc., Proc. (Worcester, Mass.), 83 (1973) : 159.— G.-B., WO, Army list, 1758, 159.— S. A. Clark, The episcopal church in the American colonies : the history of St. John’s Church, Elizabeth Town, New Jersey, from the year 1703 to the present tune [...] (Philadelphie et New York, 1857), 62, 65.— [H. M. S. Clayton], Smith’s Cove and her neighbors : the story of Smith’s Cove and her neighbors in the land of the bluenoses (2 parties, [Smith’s Cove, N.-É.], 1961–1962), 1re partie : 63.— R. V. Harris, The church of Saint Paul in Halifax, Nova Scotia : 1749–1949 (Toronto, 1949), 26.— C. F. Pascoe, Two hundred years of the S.P.G. [...] (2 vol., Londres, 1901), 855.— Savary, Supplement to history of Annapolis.

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C. E. Thomas, « WOOD, THOMAS (1711-1778) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wood_thomas_1711_1778_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
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Année de la publication:    1980
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